Tennis. ITW - Pavlovic : "Contente d'avoir été courageuse"
Par Bastien RAMBERT le 22/05/2014 à 17:59
De retour à Roland-Garros après une saison 2013 marquée notamment par quatre échecs ("en qualifs") d'entrée en Majeur, Irena Pavlovic a terminé en trombe pour s'offrir une place au deuxième tour des qualifications du Grand Chelem parisien. Ancienne 138e mondiale, la Française de 25 ans, désormais 197e au classement WTA, raconte sa nouvelle vie avec son entraîneur australien mais aussi les difficultés que traversent les joueuses qui évoluent sur le circuit secondaire.
C'était un match assez décousu dans l'ensemble...
C'est exactement cela. Les conditions étaient difficiles à gérer. On a attendu toute la journée hier, on a été décalé, annulé au dernier moment. Il y a eu très peu d'opportunités pour taper la balle. Du coup, on se sent un peu jeté dans l'arène, il faut se débrouiller. Ce n'était pas évident car en plus, il y avait du vent. Mais je suis contente de la manière dont j'ai su gérer les moments importants. Ce n'est jamais évident un premier tour.
Vous l'avez sentie lâcher en fin de troisième set ?
Oui elle a un peu lâché mais j'ai aussi mis plus d'intensité dans mes frappes à la fin du match. J'ai mieux servi, elle avait peu d'occasions et du coup je l'ai sorti de son rythme et à ce moment-là, je n'ai pas réfléchi, j'ai foncé.
Malgré ces trois manches, c'est bien de n'avoir pas trop laissé d'énergie en route...
C'est vrai que pour le coup, les points étaient vraiment courts. Je serais en forme physiquement pour le prochain match car il n'y avait pas de longs rallyes, cela allait vraiment vite.
Pensez-vous déjà au grand tableau ?
Ah non pas du tout (rires). La plupart des joueurs ne réfléchissent pas à l'avance. Moi je suis vraiment point par point, match par match. Evidemment on a le grand tableau en ligne de mire mais les qualifs c'est la bataille, tout le monde joue bien, les joueurs ont encore plus faim. On sait très bien qu'il faut être à fond.
Qu'est-ce qui explique le fait que vous avez reculé au classement ?
J'ai eu pas mal de pépins de santé qui m'ont perturbé tout au long de ma carrière. Il faut savoir que j'ai vraiment tout changé. Je suis partie en Australie début octobre 2013, j'ai un entraîneur australien etc.. C'était très dur pour moi au début. J'ai voulu voir autre chose et je suis contente de mon choix et d'avoir été courageuse. Je suis resté quasiment cinq mois en Australie.
Que vous a apporté ce voyage au bout du monde ?
J'étais curieuse de travailler avec un entraîneur qui n'était pas français. C'était une première pour moi. J'avais besoin de changement. C'est un gros bonus désormais pour moi.
Qu'est-ce que vous apporter le jeu à deux mains de deux côtés ?
C'est rare hein ? Je suis une survivor du jeu à deux mains des deux côtés (rires). J'ai toujours joué comme cela car j'étais une fan de Monica Seles. Je sais même pas ce que cela m'apporte (sourire). On me dit souvent que mon jeu est difficile à lire car il n'y a pas beaucoup de joueuses qui jouent comme moi. Ce n'est pas évident pour les adversaires de s'adapter à mon jeu au début.
C'est galère pour vous la vie de joueuse de tennis ?
C'est encore plus galère sur le circuit féminin. Je suis contente que les choses sortent enfin dans les médias sur la réalité du circuit dit "secondaire." C'est encore plus difficile sur le circuit féminin car sur les petits tournois, l'hébergement n'est même pas pris en charge pour nous, le prize-money est le même depuis 30 ans... Les choses n'évoluent pas sur le circuit ITF. J'espère que cela va bouger si on continue à faire du bruit sur les deux circuits.
Propos recueillis par Bastien Rambert à Roland-Garros