ITW - Quentin Halys : "Aider les joueurs, une solution pas équitable"
Par Aude MAZ le 05/05/2020 à 08:21
Quentin Halys, 23 ans, fait partie de ces joueurs avec un gros potentiel, mais qu'il n'a pas encore tout à fait concrétisé haut plus haut niveau. Potentiel que le grand public avait pu découvrir à Roland-Garros en 2015 face à Raphael Nadal. À tout juste 18 ans le jeune homme n'avait pas été ridicule, loin de là. Aux portes du top 100, il y a deux ans, le joueur de Bondy a glissé au classement suite à une mauvaise année 2018. Malgré tout, il s'accroche au top 200 (194e mondial). L'année 2019 avait débuté sous de meilleurs auspices, avec un premier tour à l'Open d'Australie en sortant des qualifications et proposant une très belle prestation face à Filip Krajinovic. Match malheureusement perdu sur le fil. Comme tous, obligé de stopper sa progression à cause du confinement, le Francilien, pour Tennis Actu, a pris le temps de répondre à quelques questions avec beaucoup de sincérité et de lucidité.
Vidéo - Quand Tennis Actu rencontrait Quentin Halys à Roland 2015 !
Tout d'abord comment ça va ? Comment se passe le confinement ? Est-ce que tu en profites pour faire des choses que tu n'as pas le temps de faire d'habitude ?
Tout va très bien pour moi, je profite pour passer du temps à la maison ce qui a été très rare ces dernières années. C'était difficile de trouver la motivation pour faire des choses au début. Mais maintenant j’ai pris le rythme, je fais du sport et je lis, et j'en profite pour m’occuper de mon appart' !
On parle beaucoup de l’aspect financier depuis l’arrêt du circuit. Premièrement, comment ça se passe pour toi ?
Je ne suis pas le plus à plaindre, j’ai eu la chance de me qualifier en Australie avec un gros prize money. C’est dur pour tout le monde donc je ne peux pas me plaindre.
Il va y avoir une aide financière pour les joueurs entre la 250 et 700e place mise en place par les instances, sous l'impulsion de Djokovic et d'autres grands joueurs. On parle de 10 000 dollars ? Comment vis-tu cela toi qui n'en bénéficierais pas ?
C’est dur d’avoir un réel avis objectif. À la fois, les joueurs méritent d’être aidé, mais pour certains cela fera plus que ce qu’ils auraient gagné habituellement. Ce n’est pas une solution équitable, mais je sais que l’ITF et l’ATP font au mieux pour les joueurs et il faudra accepter leur décision et la respecter.
"J'espère vraiment qu'on retrouvera vite les courts"
Je suppose que tu as entendu parlé des projets de tournée d'été dans le sud, est-ce que tu as eu des informations ? Qu'en penses-tu ? Au-delà de l'aspect financier, j'imagine que tu as hâte de rejouer et faire des matchs ?
Oui, j’ai hâte de retourner sur le court jouer des matchs. L’adrénaline des matchs, c’est ce qui me manque le plus. Aussi, ne pas voir de sport à la télé, c’est assez dur. J’espère vraiment qu’on retrouvera très vite les courts.
Quentin Halys, pour le grand public, c’est un gros match face à Raphael Nadal à Roland-Garros en 2015, et un autre face à Novak Djokovic au 2e tour à l'Open d'Australie 2016. J’imagine que tu travailles aujourd’hui pour revivre ce genre de matchs plus souvent ?
Ces deux matchs ont été géniaux pour moi, avec beaucoup de monde et des adversaires incroyables, donc oui quand je suis dans le dur, je repense à ces matchs et ça redonne de suite un énorme coup de boost.
Qu’avez vous retiré de ses expériences ? Vous ont-elles finalement fait plus de mal que de bien ? Mathias Bourgue avait dit avec beaucoup de maturité, avoir eu du mal à digérer son incroyable perf' en 2016 face à Murray à Roland-Garros. Est-ce pareil pour vous ?
Je ne pense pas avoir eu du mal à digérer ces deux matchs. Contrairement à lui, je n’ai jamais été proche de la victoire ou même de gagner un set, donc ça été facile de passer à la suite.
Tu as déjà rencontré deux joueurs du Big Three, qui aimerais-tu vraiment jouer maintenant ?
J’espère jouer un maximum de joueurs, j’ai aussi joué Del Potro, Nishikori et Fognini. Ce sont des matchs où les points faibles ressortent énormément, mais j’ai envie d’aller les affronter et les battre le plus vite possible.
On dit que le haut niveau se joue sur des détails. Aujourd'hui, tu es 194e mondial, tu t'estimes à ta place, ou tu sens que tu peux faire mieux voir beaucoup mieux ?
Oui, je suis 194e, mais j’étais 102e il y a deux ans. Mon niveau a été mauvais l’an dernier, mais malgré tout, j’ai réussi à garder un classement qui me permettait de jouer les qualifs de Grand Chelem. Maintenant, c’est derrière moi, j’ai tiré les leçons et je vais avancer.
