Tennis. ITW - Selena Janicijevic et son 1er titre: "Je suis sur la bonne voie"
Par Alexandre HERCHEUX le 26/08/2021 à 09:05
Le 1er août, Selena Janicijevic décrochait son premier titre chez les pros au 15 000$ de Knokke en Belgique. Opposée à une compatriote Lucie Nguyen Tan. Janicijevic, 19 ans, l'a emporté en deux manches 6-3, 7-6(0). La joueuse du TC 16 pointe ce lundi à la 646e place, son meilleur classement. Bien entourée et ambitieuse, Selena sait ce qu'elle veut et ce premier titre n'est que le début pour elle. Révélée lors de Roland-Garros 2019, où elle était wild-card tableau à seulement 16 ans, la jeune tricolore a évolué depuis et continue sa route avec sérénité. Ce premier titre vient d'ailleurs valider le bon travail de la Tricolore ces dernières années avec Cyril Tronqual et depuis le début de la saison avec Elsa Morel. Pour Tennis Actu, Selena a accepté de revenir sur la joie de ce premier titre, son chemin depuis 2019, et ses ambitions pour la suite.
Vidéo - Selena Janicijevic au micro de Tennis Actu
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"C’est un palier, j’ai gagné un 15 000$. Maintenant, l’objectif c’est de gagner plus haut"
Tu t’es imposée la semaine passée en Belgique au 15 000$ de Knokke en battant en finale Lucie Nguyen Tan. Qu’est-ce que ça fait d’avoir remporté un premier titre chez les pros ?
Ça fait plaisir. Après cette période compliquée où on n’a pas pu jouer pendant 6 mois, je suis très contente.
Est-ce que c’est rassurant ? Tu te dis que le travail paie ?
Oui c’est rassurant, ça veut dire que je suis sur la bonne voie, que je travaille bien. C’est un palier, j’ai gagné un 15 000$. Maintenant, l’objectif c’est de gagner plus haut.
"On s’est rendu compte que le tennis ne prenait pas beaucoup de place et qu’il y avait la vie à côté"
On t’avait découverte très jeune à Roland-Garros en 2019. Tu avais 16 ans. Qu’est-ce qui s’est passé pour toi depuis ? As-tu pu suivre le cours de ta progression sans souci. Quels ont été les obstacles ?
L’obstacle a été le Covid. Après Roland 2019, j’ai continué les juniors et je devais démarrer chez les pros début 2020. Finalement, j’ai commencé après l’été et ma dernière année Juniors a été blanche. J’ai réussi à avoir des bonnes perfs’ en 15 000$. Les tournois de début saison étaient très forts et là je jouais mieux depuis quelques semaines.
Est-ce que le fait d’être propulsée très jeune sous le feu des projecteurs t’a dérangée ou perturbée ?
Pas du tout. Je suis très bien entouré par ma famille et mes proches. J’ai bien géré ça. Finalement, ça n’a pas été perturbant.
C’est un regret de ne pas avoir pu jouer la dernière année Juniors ?
Il y avait Wimbledon et l’US Open… C’est un petit regret mais le réel reste le circuit professionnel donc je me suis lancée à fond dedans.
Comment tu t’es adaptée à cette période Covid ? Est-ce que ça a été dur ?
Je l’ai bien vécue. On s’est rendu compte que le tennis ne prenait pas beaucoup de place et qu’il y avait la vie à côté. Ça a duré trois, quatre mois finalement mais ce n’était pas la catastrophe non plus, on est tous en bonne santé.
"Je dirais que c’est une bonne partie de saison et j’espère faire mieux"
Avec ce titre qui conclut le premier semestre, quel est le bilan de ta première moitié 2021 ?
Le début de saison, j’ai joué quelques tournois en accrochant des filles top 200. Depuis Roland-Garros 2020 j’enchaîne bien. Je finis juillet avec un titre. Je dirais que c’est une bonne partie de saison et j’espère faire mieux.
Tu as ton meilleur classement, 646e mondiale. Est-ce que tu es dans tes temps de passage ?
On a tous envie d’être plus haut mais je ne me fixe pas de limite et je progresse tous les jours. Le classement viendra avec le travail.
As-tu des objectifs de classement ou de titres ?
Oui continuer à gagner des titres en ITF, peut-être en 25 000$ et en termes de classement, le plus haut possible.
Tu as vécu trois Roland-Garros très différents. Est-ce que tu as pu kiffer les trois ?
Oui oui de manière différente. En 2019, c’était incroyable d’avoir une invitation tableau. En 2020, j’ai aussi aimé même si c’étaient des conditions différentes. Malgré le Covid, ça restait Roland-Garros. Et cette année, j’ai joué tard, à 22h30. C’était encore différent et j’ai pu vivre le moment à fond tout de même.
Jouer aussi tard, ça a été compliqué ?
J’ai passé la journée dans le Stade. Je ne savais pas si j’allais être lancée. Finalement, on voit les autres et on a envie de jouer. C’était peut-être la première fois que je jouais de nuit.
Une carrière réussie ? "Ce serait gagner un Grand Chelem !"
Pour toi, ce serait quoi une carrière réussie ?
Ce serait gagner un Grand Chelem ! Avoir tout donné pour avoir le meilleur classement possible.
En-dessous du Grand Chelem, tu serais déçue ?
Oui, mais si je suis top 15 ou que j’arrive à gagner des titres WTA, ce sera une carrière réussie.
Tu joues souvent avec ton amie Aubane Droguet en double. Est-ce que le double est une option si le simple ne tourne pas bien par exemple ?
Oui oui c’est une option. Pour l’instant, je me concentre sur le simple. Si je dois jouer le double en tournoi, je le joue à fond aussi.
Tu as pu jouer Roland-Garros en double, tu as été impressionnée par le niveau ?
Swiatek joue très bien et Mattek aussi, spécialiste de double… On voit le vrai niveau du double et tout le chemin à faire encore.
Au moment du tirage, tu as fait quelle tête ? Tu étais déçue ou alors tu as pris ça comme une chance de côtoyer le très haut niveau ?
On peut se dire qu’on est déçue de ne pas avoir eu un bon tirage mais pour l’expérience, c’est super aussi. C’était une expérience de dingue.
Qu’est ce qu’on peut souhaiter à Selena pour la suite ?
Des titres et arriver vite tout en haut !
