Tennis. Roland-Garros - Aryna Sabalenka : "En Biélorussie, les coaches sont plus brutaux"
Les choses sérieuses ont débuté dès dimanche midi chez les femmes avec l'entrée en lice d'Aryna Sabalenka à Roland-Garros. Un départ express. La numéro 1 mondiale a écrasé 6-1, 6-0 Kamilla Rakhimova, 75e joueuse au classement WTA. Les deux joueuses s'étaient déjà jouées à Roland-Garros il y a deux ans pour une victoire expéditive, 6-2, 6-2, de la Biélorusse. Cette fois, la leçon a été encore plus brutale. Sabalenka est déjà au top et affrontera Lucrezia Stefanini ou Jil Teichmann au deuxième tour.
Vidéo - Aryna Sabalenka après son 1er tour à Roland-Garros
Lire la suite de l'article
Retrouvez ICI le tableau simple messieurs de Roland-Garros 2025
Retrouvez ICI le tableau simple dames de Roland-Garros 2025
"Les juges de ligne, c'est la vieille école"
Il y a toujours des juges de ligne à Roland‑Garros, même si les autres tournois en terre battue utilisent l'arbitrage vidéo. Qu'en penses‑tu ?
Honnêtement, je ne sais que dire. J'ai eu des situations à Stuttgart, et puis il y a eu des questions piégeuses aussi, avec le système de hawk‑eye, à Rome. Donc, je ne sais pas que vous dire, ce que je préfère. Il y a la vieille école qui préfère les juges de ligne, qui préfère en appeler, solliciter les juges, pour qu'ils prennent une décision. C'est un peu la vieille école. Donc, je ne sais que dire. Je n'ai pas une opinion tranchée en la matière. J'ai eu des situations qui ont été favorables ou défavorables pour les deux cas.
Tu as déjà parlé de Nadal, sur le court. Je voudrais que tu m'en dises davantage. À quel point est‑ce une source d'inspiration pour toi ? Est‑ce que tu te réjouis d'être sur le court central, pour assister à cet hommage ?
C'est une source d'inspiration pour tellement d'enfants. C'était une inspiration pour moi, parce qu'il a travaillé si dur, pour y parvenir. C'est quelqu'un de gentil. Il a travaillé d'arrache‑pied, pour accomplir tous ces exploits. Donc, c'est une source d'inspiration indéniable pour moi. Je me réjouis de cette cérémonie ce soir.
"On fait beaucoup d'exercices de jujitsu"
J'ai entendu que ton coach est spécialisé dans le jeu brésilien. Donc je me demandais : est‑ce qu'il t'a appris, t'a enseigné des techniques de jujitsu ? Est‑ce que cela t'a aidée dans ta préparation ? Qu'est‑ce que cela t'a apporté ?
Les athlètes en jujitsu ont un contrôle de leur corps qui est indéniable. Quand on fait du fitness, on fait beaucoup d'exercices de jujitsu, pour améliorer le contrôle de son corps. Donc, il a apporté beaucoup, et cela est inspiré du jujitsu, notamment dans les exercices de nature foncière.
Tu es n°1 depuis octobre, n'est‑ce pas ? Comment te sens‑tu ? Comment gères‑tu cette place n°1 en matière de pression, en matière d'attentes qui pèsent sur toi ? Et quelle différence avec le moment où tu étais n°1 en 2023 ?
2023, cela a été rapide. J'ai été n°1 pendant une semaine, c'est tout ; allez, deux semaines... Deux semaines, ce n'est pas grand‑chose. Mais bon, honnêtement, je n'y songe pas. Bien sûr, cela a toujours été mon objectif, d'atteindre cette place de n°1. Mais à ce moment dans ma carrière, peu importe, finalement. Il faut se concentrer sur soi‑même, sur son jeu, s'améliorer chaque jour. Donc, je me concentre sur moi‑même. Peu importe si vous êtes n°1, 2, ou 10. Il faut aller sur le court, et il faut se battre, déployer son meilleur tennis. Et il faut décrocher une victoire, jour après jour. C'est l'approche qui est la mienne. Je n'ai pas plus de pression ou d'attente, que quand j'étais n° 2 ou n° 10, pour tout vous dire.
"En Biélorusse, les coachs sont plus brutaux, il n'y a rien de bienveillant"
Hier, j'ai lu que la Fédération française de tennis, qui est très riche, n'a qu'une joueuse dans le Top 100, qui est Varvara Gracheva. L'Italie, elle, n'a que Jasmine Paolini, même s'il y a aussi Bronzetti, et Cocciaretto dans le Top 100. Est‑ce que vous pensez que c'est parce que ces pays sont tellement riches, d'une certaine manière, que leur style de vie, est aussi élevé, que les joueuses de tennis ne souhaitent pas déployer autant d'efforts, pour percer ?
La question est vaste. Probablement, à cause de l'environnement dans les pays de l'ancien bloc de l'Est, la vie est plus rude. Peu importe la dureté de la vie, mentalement, physiquement, elles sont peut‑être plus fortes ; peut‑être pas plus que le reste du monde, mais que d'autres femmes sur le circuit. Je ne pourrais pas vous donner une réponse, honnêtement. Mais l'environnement que nous avons dans notre pays est difficile. Les coachs sont plus brutaux. Il n'y a rien de bienveillant, dans la collaboration. Je crois que la collaboration entre le coach et la joueuse est bien plus dure.
C'est la raison pour laquelle, peut‑être, elles sont plus fortes. Mais il y a aussi tellement de joueuses. Il faut s'armer d'un état d'esprit plus agressif. En Europe, dans les États‑Unis, l'environnement est peut‑être plus équilibré, plus sain, notamment dans l'éducation. Les familles poussent, incitent leurs enfants. Moi, ma famille me poussait trop. À un moment, j'avais envie d'arrêter de jouer. Mais l'école d'Europe de l'Est est certainement très rude. C'est la raison pour laquelle ceux qui survivent, sont vraiment des durs à cuire.