Tennis. Roland-Garros - Gasquet : "Impuissant, c'est dur à accepter"
Par Alexandre HERCHEUX le 02/06/2018 à 22:30
La mission était impossible et sur le terrain a eu lieu la confirmation. Rafael Nadal a écrasé Richard Gasquet au troisième tour de Roland-Garros 6-3, 6-2, 6-2 en 2h de match. Malchanceux au tirage au sort en Australie avec un duel contre Roger Federer au troisième tour, le Biterrois a vu sa malchance le poursuivre en tombant sur Rafa Nadal dès le troisème tour Porte d'Auteuil. Dominateur du début à la fin de la rencontre, l'Espagnol aura tout de même fait espérer un retour du Frenchie à 5-0 dans la première manche mais le numéro 1 mondial n'est pas du genre à se relâcher aussi facilement. Impuissant, Richard Gasquet a pu tout de même compter sur le soutien du court Philippe Chatrier qui a savouré le duel entre les deux hommes et encouragé le Frenchie jusqu'au dernier point.
Vidéo - Roland-Garros - Gasquet après sa lourde défaite contre Nadal
Au-delà de la défaite qui est logique (on ne va pas dire le contraire), tu ne trouves pas le score un peu sévère par rapport au nombre de balles de jeu ?
Il y a eu beaucoup de balles de jeu. Cela fait longtemps que je n'ai pas joué à ce niveau. C'est très compliqué. La balle n'a rien à voir avec qui que ce soit, surtout sur le Central, cela rebondissait beaucoup le court était glissant. Sa qualité de balle est totalement différente des meilleurs joueurs du monde. Il est gaucher. C'est très atypique de jouer contre lui. Son coup droit gicle énormément. J'ai très mal commencé. Je n'avais pas beaucoup de repères sur le court. Il y a eu 5/3, 0-30, j'aurais pu faire ce jeu, quoi qu'il arrive il a été plus fort.
Est-ce que vous pouvez nous décrire la sensation quand vous êtes dans cette diagonale, votre revers contre son coup droit ? On se dit quoi ? « Merde je suis encore embarqué là-dedans » ?
On voit la qualité de balles qu'il frappe fort, qu'elle est longue, qu'elle gicle. Quand il joue sur son revers, il frappe fort de l'autre côté. L'intensité est monstrueuse, mais tu le sais, il faut réussir à tenir toutes les balles et les coups. J'ai du mal contre ce coup droit qui m'arrive à hauteur d'épaules à chaque fois. Ce n'est pas évident pour mon jeu. C'est ça qui me fait mal contre lui. Sur 90 % des joueurs j'arrive à maîtriser ces diagonales, contre lui c'est compliqué. C'est le Central. Le rebond était très haut aujourd'hui. Sa qualité de balles, ce n'est pas facile.
Tu as mentionné que le court était glissant. À quoi c'était dû ? Est-ce différent des années précédentes ?
C'est la même chose. C'est glissant parce qu'il fait beau. Le court est très bon, c'est une terre battue, c'est sûr, ça glisse. Il faisait chaud, les conditions étaient rapides. Le court est très bon.
Tu as parlé d'un début de match « compliqué ». C'est tes sensations, tu ne sentais pas trop la balle ?
Son jeu est différent. Ce n'est pas facile de trouver des joueurs qui jouent comme lui pour s'entraîner. C'est différent d'un droitier. Sa balle giclait sur le revers. Cela a mis du temps au début pour rentrer dans le match. Après il ne te laisse pas un point. Quand il te passe devant, tu sais que cela va être très compliqué. Sa qualité de coup droit fait énormément mal. Ce n'est une surprise pour personne : c'est une force phénoménale à chaque fois qu'il frappe la balle en coup droit.
C'est une période un peu d'euphorie à la fin du premier set. Est-ce que tu te dis à ce moment-là "il faut que je surfe là-dessus que je démarre bien le second pour..."
À 0-30, cela m'a fait mal de ne pas faire ce jeu. Cela allait mieux. J'avais fait trois jeux de suite. J’avais fait une double faute. Cela allait mieux. Je n'ai pas réussi à faire ce jeu. C'est dommage pour la suite. Sur le match, il est plus fort. Il a énormément d'atouts. Sa balle moyenne gicle énormément. Il prend l'avantage sur ce coup. J'essaie de bien servir. Il y a beaucoup de balles de jeu que je n'ai pas faites. Après c'est compliqué quand tu ne fais pas les jeux, il est devant et cela devient impossible.
Malgré ce dernier match, comment tu ressors de ce Roland-Garros ? Tu étais blessé avant, là cela allait.
Comme en Australie. Je n'ai pas une énorme réussite de jouer Federer là-bas et Nadal ici. J'ai réussi à faire le troisième tour. Après je tombe sur des mecs qui sont les meilleurs de l'histoire.
Après cela devient compliqué dès que c'est Federer ou Nadal ! C'est très, très fort ! J'essaie de gagner ces 2 matchs-là, de faire le maximum aujourd'hui. Le public m'encourageait. C'était fabuleux. J'essaie de faire le maximum sur chaque point de me battre jusqu'au bout, il a été tout simplement plus fort.
Que ressens-tu : de la déception, de la frustration, de l'impuissance ?
Aucun des trois. J'ai été déçu de perdre. Tu as toujours envie de faire mieux. Je ne suis pas frustré. Je suis déçu, c'est clair. Pas d'impuissance. Je repars à l'entraînement. C'est le joueur le plus dur pour moi de par son style de jeu. Je n'ai pas de blessure. J'ai vécu des moments plus durs. C'est toujours fabuleux de jouer à Roland-Garros, j'espère que cela va continuer encore quelques années.
Quel est ton programme avant Wimbledon. Le gazon est une surface que tu apprécies ?
J'ai fait deux fois demi-finale à Wimbledon. C'est une surface qui me convient. J’ai deux tournois avant pour bien préparer Wimbledon. Je n'ai pas de douleur. Pas de problème là-dessus. C'est le plus important pour moi : d'avoir toujours la motivation pour repartir.