Tennis. Roland-Garros - Hugo Gaston retrouvera Ben Shelton : "J'ai une revanche à prendre"

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"Si j'ai eu peur de perdre ? Non, ce n'est qu'un match de tennis" 

Quelle analyse fais-tu de cette rencontre ?

C’était un match en dents de scie. Premier set complètement en sa faveur. Il m’a mis sous pression. J’étais un temps dedans. Je ne m’exprimais pas vraiment sur le terrain. Deuxième set, c’était un peu l’inverse : une petite révolte et lui, il a un peu lâché en fin de set. Troisième set : j’ai peut-être des balles de break ou alors je suis peut-être à 15-30 à 2/2, quelque chose comme cela ; et finalement, cela tourne pour lui. Quatrième : cela tourne pour moi, mais en termes d’intensité et d’intentions de jeu, c’était quand même beaucoup mieux. Cinquième : c’était aussi une grosse bataille. C’était donc un match assez particulier, assez bizarre. Je ne m’attendais pas forcément à un match comme cela, mais contre un Français, c’est toujours des matchs différents. Donc, je suis content que cela tourne dans mon camp.

As-tu eu peur de perdre ce match, à un moment donné ?

« Peur », non, parce que cela ne reste qu’un match de tennis. Mais mon envie de bien faire, il y a la famille, les amis qui sont venus. Donc, on a envie de bien jouer. Mais « peur », non parce que tous les joueurs jouent très bien. J’étais très méfiant face à Ugo parce que c’est un très bon joueur. Le grand public ne le connaît pas vraiment, mais je connais ses points forts, je connais ses points un peu plus faibles. Donc, c’est aussi compliqué. C’était forcément un tour abordable, mais c’était un tour très dangereux. Donc, content de m’en être sorti et c’était un gros combat aujourd’hui.

Que s’est-il passé sur le plan physique ? Tu as eu un souci ?

Non, j’ai eu une petite tension, rien de bien méchant. Je vais faire des soins, bien récupérer aussi. Je crois qu’on a joué trois heures. Pour un match en 5 sets, ça va. Finalement, physiquement, je me sens plutôt bien, même s’il y a une petite alerte, mais rien de bien méchant.

"C’est sûr qu’il y a eu des montagnes russes..."

Je vais poser une question un peu en dehors de Roland-Garros. L’an dernier, tu as joué les interclubs au Tennis Club de Boulogne-sur-Mer. Il y avait notamment Arthur Cazaux, Térence Atmane. Je voulais savoir si ces interclubs créent une certaine cohésion entre vous, les joueurs français notamment. Avez-vous de grosses ambitions pour la saison prochaine ou monter en Pro A ?

C’est sûr, question un peu différente (rire), mais déjà, on est dans un très beau club, avec un super-président, un super-capitaine. Ce sont toujours des moments que j’adore. J’adore jouer en équipe. On joue très peu en équipe. Je suis avec des copains, on s’entend tous bien.

On est de la même génération. Il n’y a que des potes dans l’équipe. Des ambitions : oui, forcément, on a envie de gagner. On verra comment cela se passe. Il y aura aussi de très belles équipes. J’ai encore le temps d’y repenser (rire).

Je voulais savoir dans quel état nerveux tu sortais d’un match comme cela où cela a fait up and down donne constamment. Est-ce que la famille, les potes sont tous « bleu, vert », ils passent par toutes les couleurs ? Est-ce que, pour toi, intérieurement, il y a une souffrance nerveuse aussi ? Estce que cela fait l’accordéon un peu ?

Oui, forcément, il y a de la tension. Je mène 5/2 au 5e et finalement il revient à 5/3. 5/3, il y a un long jeu où j’ai 2 ou 3 balles de match. Je me précipite sur quelques petits choix, pas forcément des bons choix ; mais je suis resté quand même suffisamment calme. J’étais assez tranquille, même quand il m’a débreaké. J’étais encore devant. J’étais toujours à 4 points du match. J’ai donc essayé de maintenir cela dans ma tête et cela s’est plutôt bien passé. Donc, content que cela tourne pour moi. C’est sûr qu’il y a eu des montagnes russes. Après, j’imagine que dans la famille, les copains, même les coachs, ils ont dû cogiter, mais ils ont en l’habitude avec moi.

Est-ce l’expérience du cinquième set qui a fait la différence aujourd’hui ? Comment on aborde un cinquième set, justement, dans un Grand Chelem ?

Oui, peut-être l’expérience. C’était son premier Grand Chelem dans le tableau final, si je ne dis pas de bêtises. Physiquement, je me sentais très bien, je me sentais prêt. Le match pouvait durer encore une ou deux heures, je savais que j’allais être présent. Je me déplaçais toujours bien sur le terrain. Lui, je voyais que cela commençait à être plus compliqué sur la fin. Après, peut-être que j’ai réussi à mieux gérer les moments plus compliqués, malgré mon service perdu à 5/3. Je ne me suis pas affolé. J’étais toujours devant à 5/4, comme je l’ai dit sur la question précédente. Donc, peut-être qu’il y a l’expérience, mais j’ai essayé de jouer point par point et set après set ; et cela s’est plutôt bien passé.

"Ben Shelton ? J'aurai à coeur de prendre ma revanche"

Il y a une revanche à prendre sur Shelton. Quel souvenir gardes-tu du match de l’an dernier ici ? Bon, le 14, il faut oublier (rire).

Ce n’est pas à moi de décider.

Évidemment, il sert très fort, te repousse très loin avec son kick. Que penses-tu de ce match ?

Déjà, c’est un joueur dans le top 15. Je ne sais pas à combien il est exactement, mais ce sera un match compliqué. J’ai une revanche à prendre. Je sais qu’il va vraiment bien préparer ce match. De mon côté aussi, je vais essayer de me servir de ce qui a bien fonctionné l’année dernière, de ce qui n’a pas fonctionné. J’étais sorti avec beaucoup de frustration parce qu’il y avait vraiment la place. J’aurai donc à cœur de faire un meilleur match et de prendre ma revanche ; c’est sûr.

Pour compléter, as-tu vu son match d’hier face à Sonego ou tu étais complètement… ?

Non, pas du tout, j’étais complètement concentré sur mon match d’aujourd’hui. C’était un match déjà très compliqué, mais je pourrais regarder son match. J’ai un peu de temps, donc je vais essayer de regarder ce qu’il a bien fait et ce qu’il a moins bien fait (rire).

En fonction de son style de jeu, est-ce que cette surface te donne, peut-être, une chance supplémentaire ?

Oui, même sur n’importe quelle surface, c’est un très bon joueur. Un joueur qui prend énormément de risques, très dangereux. Je serai soutenu par le public. Cela devrait suivre, cela devrait être « sympa », même si aujourd’hui, il y avait beaucoup de soutien pour moi, c’était quand même très sympa. Là, j’aurai tout le public avec moi. Ce sera un plus. J’aurai besoin d’eux. Oui, s’il y a bien une surface où il est un peu moins à l’aise, c’est peut-être sur terre battue. Il faudra donc saisir l’opportunité.