Tennis. Roland-Garros - Mauresmo: "On s'est dit les choses avec Delphine Ernotte"
Par Alexandre HERCHEUX le 02/06/2022 à 11:00
Amélie Mauresmo était très attendue ce mercredi à 10h. L'ancienne joueuse tricolore, désormais directrice de Roland-Garros, donnait une conférence de presse, le lendemain du fantastique bras de fer entre Rafael Nadal et Novak Djokovic. Forcément, la boss du tournoi était très attendue sur le sujet chaud des nights sessions et le choix de donner à Amazon le 59e duel entre les deux légendes du tennis. Elle a donné son point de vue sur les choix mais également les relations avec France Télévisions et Delphine Ernotte.
Vidéo - Amélie Mauresmo sur les nights sessions à Roland-Garros
Retrouvez le tableau dames de Roland-Garros 2022 en cliquant ICI
Retrouvez le tableau hommes de Roland-Garros 2022 en cliquant ICI
"Je suis dans ma première année. J'apprends beaucoup de choses, en termes de programmation notamment, sur le tournoi"
"C’est sûr que ce n’est pas simple. Je suis dans ma première année. J'apprends beaucoup de choses, en termes de programmation notamment, sur le tournoi. C'est certain que l'horaire des matchs du soir, cela peut effectivement poser des questions de ce point de vue-là. Ce sont des questions que je me pose aussi, pour être honnête. Je crois que le bilan, on le fera à la fin. On peut se dire que ce sont 10 matches. Est-ce qu’on se dit 10 matches, avec le jour de repos normalement après, pour revenir le surlendemain, finalement ça passe ou pas ? Voire, pour Rafa, revenir encore deux jours après. Je n'ai pas la réponse pour l'instant. En étant dans le tournoi, c'est plus un peu jour après jour. On se posera la question, je pense, à la fin du tournoi, au moment de faire le bilan, de faire du débrief, de se poser, voir les choses qui ont bien fonctionné, les choses qui ont moins bien fonctionné, les remises en question, etc. Ce sera sur la table, oui. Au final, ils ont fini vers quelle heure hier ? Vers 20 heures, 20 heures 15 ? En gros, pour hier, on aurait pu gratter une demi-heure, à peine, en fait. On sait que Roland-Garros finira de toute façon plus tard que, historiquement, où c'était la nuit qui mettait fin à tout cela."
"À mon sens, il y a un vrai intérêt, tant sur place que devant sa télé, pour un grand nombre de personnes"
"Pour les téléspectateurs, j'ai moins de recul pour le coup, mais ce que je peux voir quand même, c'est qu'il y a un certain nombre de retours que j'ai de gens qui me disent : « C'est top, parce que moi, je bosse. Roland-Garros, je peux généralement regarder le week-end. Après, en semaine, je ne peux pas regarder. Les matchs, le soir, c'est généralement terminé ». Du coup, il y a ça. J'entends, je ne suis pas en train de défendre coûte que coûte ces sessions de soirée. Mais, on n'est pas encore à l'heure du bilan, on fait un petit point un peu plus qu'à mi-tournoi maintenant. À mon sens, il y a un vrai intérêt, tant sur place que devant sa télé, pour un grand nombre de personnes de pouvoir suivre le tennis après le boulot en fait. Ce sont les retours que j'ai et que l'on a."
Sur le choc Nadal-Djokovic en night : " J'ai l'impression qu'il n'y avait pas de bonne solution dans cette histoire"
"On le sait, c'était difficile, tout le monde le voyait venir, tout le monde le savait. J'ai l'impression qu'il n'y avait pas de bonne solution dans cette histoire. Effectivement, pour le coup, toutes les autres prog, pour moi, c'était assez clair ce qu'il fallait faire. Là, c'était plus flou. Beaucoup de discussions, d'échanges, plein de sujets, plein de pression évidemment sur ce point-là puisque tout le monde attendait de savoir la décision qui allait être prise. On a tout mis dans la balance. Encore une fois, on apprend, on a essayé de prendre certains diraient la meilleure décision possible, d'autres la moins mauvaise. À vous de choisir. On était dans le gris plus que dans le blanc ou le noir, clairement."
"On ne veut pas laisser la relation avec France Télé se détériorer. Je ne veux surtout pas ça, et personne ne veut ça, la Fédération ne veut pas ça, ce n'est pas du tout l'objectif"
"L'agenda est simple, j'avais demandé à la voir hier matin. On avait rendez-vous hier après-midi, on s'est vues à 14 heures 30 ou 15 heures, quelque chose comme ça ; entre le moment où j'ai demandé le rendez-vous et celui où on s'est vues, il y a eu son interview. Cela rejoint ce que je disais à l'instant. Pour moi, c'est la communication. Et donc, je n'ai aucun problème, encore une fois, à aller voir Delphine Ernotte pour expliquer les choses, parce que, moi je n'ai pas l'habitude de passer, tu le sais, par presse interposée. Et donc, pour moi, c'est du face à face à chaque fois. On s'est dit les choses qu’on avait à se dire. Oui, il y avait du mécontentement, bien sûr, de la part de France Télé, et je le comprends à 100 %. Et on a parlé. On a parlé longuement. Je pense qu’il y a eu une meilleure compréhension des deux côtés, des raisons du pourquoi, du comment ; de notre côté, de pourquoi elle a fait cette sortie-là dans la presse - Entre parenthèses, tout n'est pas vrai, sur ce qu'elle a dit -, et de son côté, pourquoi on a été amené à faire ce choix-là. Je n'en dirai pas plus, parce que pour moi, ce sont des choses qui se règlent face à face. C'est ma façon de fonctionner. Je vous le dirai peut-être souvent, je n'ai aucun problème, même si elle était très en colère, à aller la voir et lui dire : "Voilà, on se parle, on échange. Vous n'êtes pas contente, pour quelles raisons ? OK, je comprends… Nous, voilà ce qu’il en est." Et au bout de trois quarts d'heure, c'était, je peux même dire apaisé. Pour autant, le choix ne leur convenait toujours pas et je le comprends, mais au moins, on avait pu parler et, d'une certaine façon, crever l'abcès, et ne pas laisser la relation avec France Télé, qui est effectivement partenaire depuis très longtemps du tournoi, se détériorer. Je ne veux surtout pas ça, et personne ne veut ça, la Fédération ne veut pas ça, ce n'est pas du tout l'objectif."