Tennis. Roland-Garros - Philippe Doucet : "Il vaut mieux être jeune comme Fils que... "
Il est de retour sur Tennis Actu pour vous livrer ses anecdotes. Philippe DOUCET dit "La palette" ! Vous connaissez forcément. Le consultant foot de Canal +. Né le 16 août 1962, Philippe DOUCET est aussi et aujourd'hui gérant de son entreprise "La Palette a Doudouce" et cette année, en balade tous les jours à Roland Garros, Philippe Doucet nous raconte une anecdote par jour… et c'est sur Tennis Actu.
Vidéo - Gaël Monfils après sa défaite jeudi à Roland-Garros...
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"L’ambiance de kermesse du Suzanne-Lenglen..."
Un jour férié, c’est toujours un peu la fête des Français… Particulièrement hier où les joueurs tricolores ont été les grands animateurs de la journée ! Notamment Fils et Monfils, pour deux batailles homériques ! Comme dans la chanson de Daniel Balavoine. Ils en auraient presque injustement éclipsé le jour de gloire mérité de Richard Gasquet…
Bien sûr, après avoir été cité par Nadal dimanche, « Ritchie » a eu l’honneur de voir son vainqueur Jannick Sinner, le numéro 1 mondial, vouloir rester durant la cérémonie organisée sur le Court Philippe-Chatrier à l’occasion de son tout dernier match. Mais, pour le reste, l’émotion était d’abord bel et bien sur les courts.
Dès le début de la journée, Arthur Fils galérait pour remporter les deux premiers sets au tie-break contre l’obscur Jaume Munar. Mais le pire était à venir. Deux sets et demi en enfer pour un Français déboussolé par des crampes un peu tôt venues. Les nerfs en pelote comme Alcaraz face à Djokovic en demi-finale ? En tout cas, déjà roublard à 20 ans, Fils a même feinté les règlements en usant d’un temps mort médical opportun.
Surtout, il a été grandement aidé par l’ambiance de kermesse du Suzanne-Lenglen. Sur la fin du 5e set, la balle de Munar n’allait plus dépasser le carré de service. Et un Fils handicapé, visiblement sans appui, put enchaîner les coups droits gagnants et déposer l’Espagnol au bout de ce 5e set bien mal engagé.
Et devinez à qui il fit référence après match ? A Gaël Monfils, bien sûr. Inutile de dire qu’il n’y a pas de lien de parenté entre Fils et Monfils. Mais une filiation, sûrement… « Dès le deuxième tie-break, j’étais déjà à la limite physiquement. Ensuite, j’ai pu laisser courir pour tout jouer sur le 5e. Et j’ai alors pensé à Gaël qui en a tellement gagné des matches comme ça en cinq sets… »
Critiqué par son adversaire Jaume Munar, le public français a été défendu par Arthur Fils : « Quand tu vois le public du foot, ou en NBA… »
— TennisActu (@TennisActu) May 29, 2025
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"Il vaut mieux être jeune comme Fils que porter ses 38 ans comme Monfils"
Personne ne contredira Arthur Fils. Surtout pas Gaël Monfils qui avait bien prévu un piège de ce genre le soir-même en night session sur le Central contre le 5e mondial, Jack Draper. D’emblée, il chercha à l’enfermer dans un jeu en coton. Mais le Britannique frappa trop fort. Comme toujours en retard à l’allumage, Monfils était parti pour nous emmener (avec Draper pour comparse bien involontaire) au bout de la nuit. Commença alors une autre bataille d’Angleterre à base de parpaings de coup droit.
A sa manière, Gaël Monfils renversa donc le deuxième set. Mais pas le troisième. Le quatrième set fut donc un « show time » comme les adore le Français. Un peu comédien, un peu cabot, son tour de show marchait au mieux. Courbé comme un vieillard, appuyé sur sa raquette après chaque coup droit gagnant à 160 km/h, la Monf’ avait réussi à entourlouper Draper. Le voilà avec deux balles de set contre lui et sans plus savoir dans quel sens tenir sa raquette…
Allait-on vers une deuxième bataille victorieuse ? Sauf que Draper prouva qu’il n’est pas arrivé à ce classement par hasard. Certes, sa finale de Madrid ne masque pas les carences qu’il peut éprouver sur terre-battue. Mais il changea d’attitude, reprit l’initiative et prouva que Monfils ne feintait pas totalement son monde et ne pouvait vraiment plus bouger comme il sait si bien le faire.
Le coup d’esbrouffe était bien tenté. Mais l’Anglais manquait, pour une fois, d’humour british et éteignait la lumière en quelques minutes. Moralité : pour remporter ce genre de bataille, il vaut mieux être jeune comme Fils que porter ses 38 ans comme Monfils. Et il vaut aussi mieux jouer Munar que Draper…
En tout cas, Fils et Monfils auront porté haut les couleurs. Parallèlement, Pierre-Hugues Herbert a aussi livré une jolie bataille contre Joao Fonseca, le pétillant brésilien. Un duel exquis et classe dans une ambiance rare, les supporters brésiliens équilibrant l’ambiance de ce Court 14 que détestent habituellement les adversaires des Français.
Et puis Moutet et son tennis des années 70 voulaient tester Novak Djokovic. Là aussi, l’entourloupe avait sa part à jouer. Et on attendait Moutet dans le rôle du mal élevé qui pourrit le match. Mais il fut devancé par le recordman des victoires en Grand Chelem à qui on ne la fait pas… En difficulté dans la troisième manche, « Nole » fit donc valoir un temps mort médical pour un pied défectueux. Traînant la patte, Djokovic sauva une balle de set, avant d’expédier le tie-break du troisième set pour rallier le tour suivant. Sans batailler…