Tennis. Roland-Garros - Stephens : "Madison Keys est formidable"
Par Alexandre HERCHEUX le 07/06/2018 à 12:47
Une véritable machine. C'est l'impression laissée par Sloane Stephens, victorieuse 6-3, 6-1 ce mardi en quart de finale de Roland-Garros contre Daria Kasatkina. L'Américaine semble sentir la balle parfaitelment depuis le début de la quinzaine et cela semble rappeler ses performances à l'US Open 2017, son premier Grand Chelem gagné. Très puissante et précise à la fois, la 10e mondiale, n'a laissé aucune chance à la jeune Russe, qui pourtant avait montré un bon niveau jusqu'ici. Performance remarquable pour se hisser en demi-finale et défier son amie et compatriote Madison Keys, dans ce qui promet d'être un duel acharné.
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Après le dernier match, vous étiez très enthousiaste. Quelles sont vos émotions ?
Je suis à nouveau super enthousiaste. J'ai fait mes meilleurs résultats. C'est la première fois que je suis en demi de ce Grand Chelem. J'ai eu une belle opportunité jeudi. Je me réjouis à l'avance.
Lors de son interview, Madison a dit qu'il n'y avait pas de limite avant un match entre vous deux, que vous n’alliez pas vous éviter dans les vestiaires. Comment allez-vous aborder le fait de jouer l'une contre l'autre ?
C'est la même chose que d'habitude. Quand on rentre sur un court, on est compétitrice. On ne va pas faire des choses bizarres avant l'une contre l'autre. Je l'ai cherchée dans les vestiaires tout à l’heure pour lui raconter des potins. Je pense que tout sera normal. Jusque-là, on sera les mêmes copines qu'avant.
Vous avez été très solide, c'est la première fois que vous étiez en quarts ici.
J'ai joué très solidement. Quand on rentre sur le court, il y a de la nervosité. Je savais que je devais jouer des coups forts. Parfois j'ai bien joué, parfois j'étais molle. Je devais continuer à jouer très fort, même si on était très proches. À 4/3, je l’ai débreakée, je me suis dit : "c'est le moment".
Pourquoi Madison et vous êtes-vous si bonnes sur la terre battue cette année, alors qu'il y a quelques années, les Américaines n'étaient pas si bonnes ?
Elle a eu de bons résultats sur terre battue, moi aussi. On n'a pas dit que l'on détestait la terre battue. On a eu de bonnes vibrations grâce à cela.
Madison a dit qu'elle détestait la terre battue. Pourquoi ce match l'une contre l'autre serait différent des autres ? C’est parce que l’on n'est pas aux États-Unis ?
Oui, le fait de ne pas jouer aux États-Unis est important. Le match que l’on a joué à l'US OPEN, c'était le moment le plus important de notre carrière. On a bien joué toutes les deux. C'est une belle opportunité d'avoir deux Américaines en demi-finale de Roland-Garros. Une Américaine sera en finale, donc c'est formidable. Je pense que l'on ne peut pas se plaindre.
Quand vous jouez contre Madison dans un match très accroché, être amies fait-il une différence sur le court ou c'est juste un match ?
Vous devez aller sur le terrain comme pour n'importe quel autre match, avoir envie de gagner, quelle que soit l'adversaire. En dehors du court, on est amies mais sur le court, on doit se battre, donner tout ce que l'on a et se battre de la meilleure manière possible.
Le plus grand défi de Madison est d'être son propre patron. Elle a dit qu'elle avait progressé. Avant, elle attendait que quelqu'un lui dise ce qu'elle devait faire. Avez-vous constaté cette progression ? Elle prend de bonnes décisions aux moments les plus importants ?
Je ne peux pas vraiment commenter le fait qu'elle soit sa propre patronne. Je l'ai vue progresser en tant que personne. Elle est formidable. Elle est sa propre patronne, oui.
Qu'avez-vous comme potins à lui raconter ?
Vous croyez que je vais vous les raconter ? Non, aucune chance ! Bien essayé cependant.
Allez-vous partager une crème glacée avant et après le match ?
Qui mange de la glace avant de jouer ? Il n'y a pas de glace à la cafétéria. Ce n'est pas une option. S'il y en avait, peut-être que l'on en mangerait une ensemble, oui.
Vous rappelez-vous de chaque moment de la finale de l'US OPEN ou est-ce un souvenir global ? Vous rappelez-vous de chacun des points ou c'est juste un souvenir global ?
C'était un moment très important pour nous deux. Il y a beaucoup d'émotions et de choses différentes qui se sont produites. Je me rappelle les moments les plus importants.
Kasatskina était différente, elle a essayé beaucoup de choses mais rien n'a fonctionné contre vous. Vous vous sentez difficile à vaincre aujourd'hui ?
Oui, bien sûr. Je joue bien, je prends bien les espaces. J'aime la terre battue. C'est une surface qui s'adapte bien à mon jeu. Il faut juste saisir les opportunités quand elles se présentent, match après match.
Certaines joueuses sont surexcitées sur le court et en dehors du court aussi. Vous, vous avez l'air relax, et très heureuse en dehors des courts. Quand vous entrez sur le court, est-ce un effort conscient d'être agressive ?
J'ai toujours été la même sur le court, très concentrée. Cela n'a jamais changé de toute ma carrière. C'est comme ça que je suis quand je joue.
Vous êtes avec votre coach depuis quelques années, il y a des hauts et des bas. Cela fait beaucoup de temps et cela à l'air de bien fonctionner. Parlez-nous de cette relation. Pourquoi est-il bien pour vous ?
Il y a une bonne alchimie entre nous. On s'entend bien. C’est difficile d'être loin de chez moi, de beaucoup voyager, donc faire ça avec quelqu'un que vous n'aimez pas, c'est difficile. Avoir une bonne relation avec l'entraîneur est important. On peut rester ensemble plus de 20 minutes. Des personnes me disent qu'elles n'aiment pas leur coach, et ce n'est pas marrant. Il y a eu des hauts et des bas. Quand cela fonctionne bien, tant mieux. Quand cela fonctionne mal, on doit y travailler. En ce moment, cela fonctionne bien. On est très en phase. Il me connaît bien et il sait quand j'ai besoin de temps, d'espace, quand il doit être sur moi pour faire le travail qu’il me demande. Il y a un bon équilibre.
Par rapport à d'autres joueuses, vous avez très peu de personnes dans votre box, trois ou quatre personnes. Vous voulez seulement les personnes avec qui vous vous sentez à l'aise ? D'autres joueuses ont 15 ou 20 personnes dans leur box.
Mon frère a perdu son passeport. Il n'a pas pu venir. J'ai 3 personnes : ma mère, mon entraîneur et mon agent. Il y en aurait eu 4 mais comme il a perdu son passeport… Voilà. Apparemment, cela fonctionne bien quelle que soit la Situation. Je ne me concentre pas tellement là-dessus.
Votre frère va avoir un autre passeport pour venir vous voir ?
Non, il va louper son opportunité. Il me demande toujours de venir, je réponds toujours non. Et là j'ai dit oui mais il a perdu son passeport. Vous n'allez pas le voir, ne vous inquiétez pas.