Tennis. Rolex Paris Masters - Félix Auger-Aliassime : "Ça s'est compliqué à mes 22 ans..."
Félix Auger-Aliassime a éteint "le joueur du moment", Valentin Vacherot. Ce vendredi, en quarts du Rolex Paris Masters, le Canadien a dompté avec autorité le Monégasque, 6-2, 6-2. Impérial, le 9e à la Race n'a subi que deux balles de break, en toute fin de match, à 6-2, 5-2. En costaud, le protégé de Frédéric Fontang a écarté les deux balles pour conclure la rencontre après 1h18 de jeu. Une démonstration de force avant d'affronter Alexander Bublik ou Alex De Minaur en demies samedi. Avec ce succès, Auger-Aliassime ne se retrouve plus qu'à 90 points de Lorenzo Musetti à la Race. Pour rappel, en cas de sacre dimanche, le Canadien assurerait sa place pour le Masters de Turin. Sinon, il pourrait y avoir lutte avec l'Italien la semaine prochaine au Moselle Open.
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"Les choses allaient très bien pour moi jusqu'à 22 ans, après certaines choses se sont compliquées"
Tu te sentais vraiment bien dans une sorte de zone, ou c'est le jeu de Valentin qui te plaisait, ou tu sens que tout vient à point avant la phase finale de ce tournoi ?
J'évoquais hier que j'ai fait mon meilleur set de tennis pour finir le match hier, 6-2 pour moi. C'était le premier match sur le Central. J’ai commencé au fil du match à mieux me sentir. J'ai essayé de garder ces bonnes sensations en mémoire pour commencer de la même façon aujourd’hui, déjà en me concentrant sur mon jeu. J'ai très bien exécuté ce qui était en mon contrôle. Par rapport aux choix tactiques, je pense que j'avais aussi de bonnes idées et j’ai réussi à les exécuter d'une bonne façon. Parfois tu commences les matchs avec une certaine idée tactique et au final, l’adversaire s'ajuste aussi et tu dois aller vers l'option B ou l’option C. Aujourd’hui, l'option A a fonctionné dès le début et j'ai pu continuer à dominer les échanges jusqu'à la fin.
Bravo Felix. C'est tentant de faire le parallèle avec il y a trois ans. Tu étais en demie à Bercy, tu étais sur une très grosse période. Tu as été à la 6e place mondiale, tu étais aux Masters. Après, cela a été un peu plus compliqué alors qu’on pensait que c'était vraiment juste le début de ton ascension. Tu avais 22 ans. Tu as eu des problèmes physiques. Qu'est-ce qui te rend optimiste aujourd'hui, alors que tu es de retour dans le top 10, peut-être de retour aux Masters, sur le fait que cette fois, ce soit vraiment durable et que tu puisses t’ancrer là où est probablement ta place, c'est-à-dire au top top niveau ?
L'avenir nous dira. C'est mon objectif. J'y ai toujours cru, malgré toutes ces années. Comme tu l’as dit, à 22 ans, j'étais 6e mondial et je savais qu'il y avait encore des choses que je pouvais mieux faire. J'ai appris dans la difficulté, c'est une carrière de sportif. Les choses allaient très bien pour moi jusqu'à 22 ans, après certaines choses se sont compliquées. Ce n'est pas dramatique du tout, je ne suis pas à plaindre, au contraire. J'ai beaucoup appris durant cette période sur moi-même et sur comment gérer ma carrière, mon entourage, comment devenir maître de ma carrière. Je me sens aujourd'hui beaucoup plus mature qu'à 22 ans. C'est différent. C'est drôle de revenir à ce niveau ou à ce classement avec une perspective un peu différente. Quand on monte, on se dit : qu’est-ce qui se passe si je redescends, si mon classement monte et descend d’un coup ? Je l'ai vécu. Là, je remonte et je suis beaucoup plus tranquille avec moi-même.
"Je dis souvent que tout passe par le travail. Ce n'est pas une conversation qui change tout"
Par rapport à Valentin, dans le tennis, on parle souvent de saison de confirmation, c'est ce qui l'attend la saison prochaine. Tu as pu vivre cela à un âge différent du sien, mais quels peuvent être les écueils après une telle explosion au plus haut niveau ? Il va se retrouver face à des adversaires qui vont mieux le connaître, qui vont l'étudier. Qu'est-ce qui peut être difficile ou pas pour lui dans les mois et les années à venir ?
Cela dépend de sa mentalité. Soit tu te projettes sur toutes les difficultés qui peuvent arriver, soit tu te projettes sur tout ce qui peut se passer de beau dans sa carrière. Je pense qu’il préfère être là où il est aujourd'hui qu'à la 200e place. Si je suis lui, je me dis : superbe saison, j'ai bien progressé et on va voir petit à petit ce qui va se passer. Oui, les joueurs vont mieux le connaître. Lui va apprendre à mieux se connaître aussi. Il va s'adapter au niveau, il va continuer à progresser. C'est une très bonne situation dans laquelle il se trouve. Il ne faut pas trop non plus se projeter sur tout ce qui peut se passer, on ne sait jamais. En tout cas, c'est un bon gars, je lui souhaite le meilleur. Il a fait une saison exceptionnelle et je pense que cela peut continuer de la sorte.
Tu disais en anglais que tu avais un peu trop perdu confiance à un moment dans la saison, peux-tu nous expliquer comment tu l’as reconstruite ? As-tu eu des déclics à certains moments de la saison qui t'ont permis de te remettre dans une dynamique vertueuse ?
Je dis souvent que tout passe par le travail. Ce n'est pas une conversation qui change tout, même s'il y en a eu certaines qui ont été très bonnes, le genre de conversations où tu t’assoies avec tes proches, ton équipe, ta famille et tu dis : « Je ne suis pas satisfait de la situation dans laquelle je me trouve, que fait-on pour changer la tendance et revenir à un bon niveau ? », sachant que le bon niveau que j'ai joué n'était pas non plus à des années… Avant, c'était en tout début d'année où je gagne deux tournois, je suis en finale à Dubaï. C'était de retrouver cette confiance et cela a passé par du travail sur moi, mental, travailler sur le fait d'avoir un peu moins d’insécurité par quelques défaites ou quelques fautes dans un match, et jouer de la bonne façon, le travail que je fais tous les jours pour être plus précis sur tout ce que je fais. Maintenant, cela prend forme et on voit que j'arrive à être plus en maîtrise de mon jeu.

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