Tennis. ATP - Sa copine, sa famille, Hewitt : Nick Kyrgios se confie
Par Thibault KARMALY le 29/04/2017 à 17:43
Qui est vraiment Nick Nyrgios ? L'enfant à la fois terrible et prodige du tennis australien a donné une interview très intéressante au journal britannique The Telegraph. Un entretien dans lequel il s'est épenché sur sa vie privée : lui qui fêtera bientôt ses deux ans de couple avec la joueuse croato-australienne Alja Tomljanovic (23 ans, 359e). Une relation qui lui permet désormais d'être un peu plus serein et apaisé. D'autant que depuis quelques temps, l'Australien a réintégré l'équipe nationale de coupe Davis sous la houlette du capitaine Lleyton Hewitt. L'ancien numéro un mondial australien a joué un rôle considérable dans le renouveau de Nick Kyrgios en 2017, et qui croît dur comme fer en son joueur n°1 pour "gagner Wimbledon cette année." Dégustez la retranscription de cet entretien par la rédaction de Tennis Actu ci-dessous.
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Un équilibre trouvé entre sa carrière et sa vie privée
"Après l'Open d'Australie, j'étais un peu dans le brouillard, mais ma petite-amie m'a apporté la lumière", a notamment avoué Nick Kyrgios dans les colonnes du journal The Telegraph au cours de cet entretien accordé à l'occasion du Masters 1000 de Miami. "Le tournoi a été pour moi un désastre. Les semaines qui ont précédé l'Australian, je n'étais pas en bonne condition physique. J'étais dans un état mental compliqué et je n'ai pas été capable de le préparer aussi bien que je l'aurais voulu. C'est alors que j'ai pensé à la situation dans laquelle Alja (Tomljanovic, sa petite-amie, également joueuse australienne professionnelle) se trouvait. Cela a mis un peu de profondeur, de perspective dans ma vie. La voir plus souvent m'aide vraiment à m'aérer l'esprit. Nous nous entraînons beaucoup en Floride, et nous espérons pouvoir disputer le double mixte à Wimbledon. Cela serait bien de la voir reveni là-bas dans un Grand Chelem", a ainsi développé Nick Kyrgios.
Nick Kyrgios a pris 22 ans ce jeudi 27 avril, et il fêtera bientôt ses deux ans de couple avec Alja Tomljanovic (23 ans), qui a été numéro deux australienne jusqu'à son opération à l'épaule et qui est aujourd'hui retombée à la 359e place mondiale. Malgré son retrait du tableau d'Estoril (ATP 250) - où il était censé lancer sa saison sur terre battue mercredi prochain - en raison du récent décès de son grand-père, l'Australien a passé la semaine dernière à s'entraîner à Charlottesville (en Virginie, aux Etats-Unis), lieu où sa petite-amie doit disputer son prochain tournoi sur la route de son comeback. En réalité, à mesure qu'il devient mature, Kyrgios apprend comment composer entre sa vie privée et sa carrière. Ce qui signifie s'entourer lui-même d'autant d'alliés que possible.
Des personnes comme le capitaine de l'équipe australienne de Coupe Davis, Lleyton Hewitt et son partenaire de double, Matt Reid. "Après que Nick a perdu l'Open d'Australie, il était très très déçu", explique l'ancien numéro un mondial "aussie" au journal Le Telegraph. "Je l'ai appelé pour qu'il soit entouré des autres membres de l'équipe avant notre rendez-vous de coupe Davis, juste pour qu'il voit que d'autres personnes souhaitaient son retour dans l'équipe. On a installé une conversation de groupe sur laquelle on est tous présents, parce qu'il ne s'agit pas juste de s'encourager lors des week-ends de coupe Davis. Vous savez, on devient rapidement seul sur le circuit. Avoir un gars comme Matt Reid comme partenaire d'entraînement, cela change tout pour Nick : il lui rend la vie plus facile, ils s'apprécient et ainsi, Nick ne reste pas toute la journée chez lui en dehors du tennis", a ainsi expliqué Lleyton Hewitt.
Nick Kyrgios a non seulement remporté son match de coupe Davis face à la République Tchèque - victoire en simple face à Jan Satral (6-2, 6-3, 6-2) - en février dernier, mais il a également réalisé un tour de force en remportant ses deux matches de simple contre les Etats-Unis - en battant John Isner (7-5, 7-6 (5), 7-6 (5)) puis Sam Querrey (7-6 (4), 6-3, 6-4). Le lien émotionnel qui s'est créé entre le capitaine de la sélection et son joueur n°1 s'est développé au fil du temps, au point que récemment, Nicholas a acheté une résitance secondaire aux Bahamas, tout près de la nouvelle base d'entraînement de Lleyton Hewitt à la Albany Sports Academy. Kyrgios a cependant déjà déclaré qu'il ne cherchait pas à déménager d'Australie à plein temps. Cela a toujours semblé paradoxal qu'un des athlètes les plus extravertis et charismatiques du circuit soit parvenu à émerger de Canberra, l'une des villes les plus ennuyeuses de la Grande Île. Mais quand ce cliché sur sa ville d'origine lui est opposé, l'Australien lève les yeux au ciel. "Cela dépend de que vous aimez. C'est sympa et tranquille, très apaisant. J'aime sortir et m'amuser, mais je ne suis pas du tout fan des énormes fêtes etc, donc c'est un endroit parfait pour moi pour m'échapper un peu du tennis avec mes amis. Je pense que Canberra est le meilleur endroit au monde, oui", assume Nick Kyrgios.
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Un clan Kyrgios plus que jamais mobilisé
Par dessus tout, Kyrgios valorise chaque minute passée avec son entourage le plus proche. "Je suis très très porté sur ma famille", explique-t-il. Et il a été dévasté la semaine dernière, lorsqu'il a appris le décès de son grand-père Christos, qu'il a décrit sur Facebook (ci-dessous) comme "toujours en train de m'encourager, de regarder le score, de surveiller ce qu'il se passait mais s'il savait que Federer était le GOAT. Envole-toi loin CK..." Son souhait très compréhensible d'attendre les funérailles l'ont contraint à se retirer du tableau d'Estoril (ATP 250) dans la nuit du vendredi 28 avril. Ses proches comprennent son besoin d'avoir des contacts réguliers avec eux. La plupart des connaisseurs du tennis reconnaissent l'autre Christos - le frère de Nick - de par sa ressemblance avec le catcheur Dwayne Johnson, surnommé 'The Rock'. Mais ce dernier n'est pas le seul à être régulièrement aperçu dans le box du n°1 australien : son père Giorgos, sa mère Nill - née princesse dans une famille royale de Malaisie -, et sa soeur Hami - chanteuse et actrice - sont des membres actifs de son clan.
Prochain gros objectif : remporter Wimbledon ?
Tout cela peut sembler inattendu de la part de quelqu'un avec un caractère aussi variable, issu d'une grande culture hip-hop, et qui inclut de balancer des matches ou chambrer Stan Wawrinka sur sa vie sexuelle. Mais Nick Kyrgios est-il un juste un enfant terrible ? N'y a-t-il pas une part de fragilité derrière ce caractère ? N'a-t-il pas tendance à se sentir isolé ? "C'est comme un effet boule de neige", décrit Lleyton Hewitt. "Une fois que quelqu'un fait quelque chose à un jeune âge, cela lui reste collé à la peau éternellement - et j'en ai personnellement souffert pendant des années bien sûr. Nick a certainement fait des choses dont il n'est pas très fier aujourd'hui, mais il faut apprendre à gérer ces situations d'extrêmes pressions. Nick est probablement plus talentueux que moi. Sa capacité à frapper et à créer des coups est remarquable. Parfois cela devient même trop facile pour lui : c'est pourquoi on le voit faire ce genre de coups, c'est parce qu'il s'ennuie sur le court", explique ainsi le capitaine de l'équipe australienne de coupe Davis.
"Jusqu'à ce que vous donniez votre meilleur sur chaque point, vous ne savez pas à quel point votre potentiel peut être bon. Et d'une certaine façon, il avait peur de cela bien évidemment. Maintenant, il est dans une période de sa vie où il est prêt à avoir un très bon résultat. Voir Milos Raonic faire une finale à Wimbledon l'an passé pourrait motiver Nick, car dans mon esprit, il a un jeu encore plus complet que lui. Il peut jouer sur toutes les surfaces mais au Queen's et à Wimbledon, il sera très très compétitif. Andy Murray et d'autres gars sont extrêmement bnos mais il est dans un wagon de poursuivants de quatre ou cinq joueurs qui peuvent gagner Wimbledon", a enfin conclu Lleyton Hewitt. C'est tout ce qu'on souhaite à un Nick Kyrgios sur le chemin de la maturité. Un chemin qui pourrait peut-être le mener à moyen terme à une victoire en Grand Chelem...
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