Fed Cup - La décision de Caroline Garcia interpelle
Par Tennis Actu le 01/12/2016 à 16:57
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Les lendemains de la finale de Fed Cup (2-3 face à la République Tchèque) sont douloureux. Mardi, dans une interview à L’Equipe, on apprend que Caroline Garcia avait annoncé le 14 novembre à Amélie Mauresmo qu’elle zapperait la campagne 2017 avant que la capitaine lui rétorque qu’elle ne serait plus capitaine à cause de sa grossesse! Une situation assez ubuesque qui pose des questions sur l’attachement au maillot bleu.
Les arguments de Caroline Garcia tiennent-ils la route ?
La Fed Cup, c’est au minimum un investissement de quatre semaines (préparation plus compétition). Six en cas de finale. Est-ce beaucoup demander à une fille de 23 ans ? Dans l’interview dans L’Equipe, Caroline Garcia évoque son ambition de frapper fort en Grand Chelem, où ses résultats sont médiocres (NDLR : aucun 8ede finale en 19 participations). Il fallait, selon elle, revoir sa programmation. "J’ai l’impression d’avoir couru toute l’année", glisse-t-elle. Pas faux. Par sa faute aussi…
Elle s’est engagée dans beaucoup de tournois en simple (26 sans Fed Cup et JO). Sa réussite en double avec Kristina Mladenovic a posé des problèmes d’intendance. Exemples : finale en double à Dubaï et premier tour dans la foulée en simple à Doha. Ou encore : titre en double à Madrid et enchaînement raté à Rome. Autre curiosité : pourquoi aller jouer sur terre battue à Gstaad après Wimbledon alors que l’été est, on le sait, embouteillé… Louis-Paul Garcia, son papa, a sûrement compris qu’il fallait plus de plages de repos mais le double peut être un obstacle. Quid de l’engagement avec Kiki ?
L’idée a germé tôt
Caroline Garcia explique que cette décision remonte à plusieurs mois. On peut situer le basculement au printemps. Après le week-end de la demi-finale face à Trélazé aux Pays-Bas (mi-avril), l’enchaînement est douloureux. Avec la fatigue accumulée, le gros tournoi de Stuttgart est "bâclé". La Lyonnaise s’incline 6-2 6-2 face à la Roumaine Niculescu. Au deuxième tour de Madrid, elle mène 6-0 3-0 face à Cibulkova avant de sombrer. La WTA « oublie » de l’amener en conférence de presse et par téléphone, le soir, elle confie ses états d’âme sur le "coût" énergétique de la Fed Cup. La conséquence, c’est qu’elle n’est pas tête de série à Roland-Garros. La Polonaise Radwanska se dresse sur sa route dès le deuxième tour et le tournoi s’achève dans la morosité. Heureusement, il y aura le double.
Peut-elle être sanctionnée ?
Oui, si le nouveau capitaine la sélectionne dans sa liste initiale, le 1er février. Mais ce n’est pas dans les habitudes françaises d’aller au clash avec une joueuse. En 2004, au lendemain de son Masters, Amélie Mauresmo avait annoncé qu’elle n’irait pas jouer la finale de Fed Cup à Moscou.
Autre cas se rapprochant : celui d’Alizé Cornet, qui souhaitait prendre du recul en début d’année. Et la Niçoise n’avait pas été retenue pour le premier tour face à l’Italie. D’un autre côté, en refusant de porter le maillot bleu, Marion Bartoli s’était fermée les portes des Jeux Olympiques 2012 à Pékin. En annonçant cette décision pour une année post-olympique, Caroline Garcia la joue fine. Le timing est intelligent, dirons-nous.
Est-ce la conséquence du « Riogate »
Caroline Garcia et son entourage proche n’ont pas oublié l’épisode des JO de Rio – elle avait dû jouer en double avec une tenue de Kristina Mladenovic sous peine d’être disqualifiée après une erreur d’un salarié de la FFT. Ensuite, le tweet de « Kiki » avait fait des ravages et « Caro » avait dû s’aligner sur la position de sa copine sans qu’on sache si elle était à ses côtés au moment où les mots avaient été pianotés sur le téléphone portable.
Du coup, une suspension avait été prononcée fin août, histoire de calmer le ministre des Sports, qui avait montré du doigt la FFT. Pour la finale de la Fed Cup, les deux filles avaient été blanchies mais cela peut être assimilé comme une petite vengeance car l’équipe de Fed Cup c’est une vitrine fédérale…
Qui pour jouer en Suisse ?
Le premier tour à Genève (11 et 12 février) devient plus ardu. Les Suisses se frottent les mains. Et le pire est peut-être à venir si jamais Kristina Mladenovic marche sur les traces de sa copine. Tout est possible. Il sera peut-être l’heure pour le nouveau capitaine de lancer véritablement Océane Dodin, 69e mondiale. Car on a bien compris qu’elle avait eu du mal à s’intégrer à la "famille Mauresmo". Pour le reste, Alizé Cornet aura-t-elle envie d’y retourner après la déception du match 4 à Strasbourg face à Barbora Strycova. Pauline Parmentier et son formidable esprit d’équipe, kiffera-t-elle une nouvelle campagne avec un nouvel encadrement ? Bref, bon courage au nouveau capitaine. Cela devient presque un cadeau empoisonné
