Tennis. Interview - Alizé Cornet : "Roland, un gros objectif"
Par Rémi FARGE le 20/05/2013 à 19:00
Grand espoir du tennis féminin français à son arrivée sur le circuit, alors qu’elle n’était encore que mineure, Alizé Cornet n’a pas réussi à confirmer. Après plusieurs années de stagnation et de doute, la Française semble avoir pris un nouveau départ en 2013, à l’image de son retour gagnant en Fed Cup et du possible statut de tête de série dont elle pourrait bénéficier à Roland-Garros. Une chose est sûre, le niveau de jeu d’Alizé Cornet s’est élevé depuis plusieurs mois. Pour Service Gagnant, elle répond à nos questions et fait le point sur sa carrière.
Alizé, vous venez de rapporter un point à la France en Fed Cup, une compétition qui vous a souvent fait défaut. Comment l'avez-vous vécu ? Comme un soulagement ?
C'était une émotion géniale d'apporter le point décisif à l'équipe de France. Un mélange de joie, de soulagement et de fierté. Je me sentais plus que jamais prête à gagner ce match, même après ma défaite du samedi, car j'avais déjà plutôt bien joué lors de mon premier simple. Partager cette victoire avec l'équipe était la plus belle des récompenses…
Qu'est-ce-qui vous empêche de connaître davantage de réussite en Fed Cup ? Est-ce un problème de mental ou de jeu ?
Au tout début de mon aventure en équipe de France de Fed Cup, à seulement 18 ans, je n'ai quasiment joué que contre des joueuses du top 20, en faisant des matchs très serrés qui n'ont pas tourné en ma faveur. Par la suite, je ne me sentais pas très à l'aise dans l'équipe dirigée par Nicolas Escudé, et je pense que cela a joué sur mes résultats. Aujourd’hui, je suis très heureuse de ce renouveau et de l'entente générale au sein de l'équipe actuelle.
« Ce que j’ai réussi à faire en 16 et 19 ans, c’est un acquis fabuleux que personne ne pourra jamais m’enlever »
Beaucoup s'accordent à dire que vous être friable mentalement, une critique récurrente à votre sujet, ça ne vous agace pas ?
Je n'ai personnellement pas eu vent de cette critique récurrente, j'imagine que cela doit se dire entre journalistes. Mais je pense que pour arriver au niveau où j'en suis, les joueurs sont tous très forts mentalement, autrement c'est impossible d'y arriver.
Vous êtes arrivée sur le circuit WTA très jeune, n'était-ce pas trop tôt finalement ?
Ce que j'ai réussi à faire entre 16 et 19 ans, avec une entrée dans le top 20 à 18 ans, c'est un acquis fabuleux que personne ne pourra jamais m'enlever. A 23 ans, j'ai grâce à cela une expérience et une maturité que je n'aurais peut-être pas eue sans cette première partie de carrière.
Vous n'êtes plus la toute jeune Alizé Cornet de vos débuts, vous êtes plus mûre. Quand vous voyez de jeunes joueuses rejoindre l'équipe de France comme Caroline Garcia, qu'avez-vous envie de leur donner comme conseil(s) ?
Caroline s'est parfaitement intégrée dans l'équipe, donc elle n'a apparemment pas besoin de mes conseils ! Je lui en donnerai peut être quand elle devra jouer son premier simple de Fed Cup.
"Au minimum un troisième tour à Roland-Garros"
Vous êtes arrivée en quart de finale à Marrakech ? Le bilan est-il satisfaisant ou auriez-vous aimer aller plus loin, sachant que vous perdez quand même contre la future vainqueur ?
J'avais évidemment l'ambition d'aller plus loin dans ce tournoi, mais Francesca m'a toujours posé des problèmes, surtout sur terre battue qui est sa meilleure surface. Elle était très en forme cette semaine-là et moi j’étais un petit peu émoussée après le week-end de Fed Cup à Besançon.
Roland-Garros approche à grands pas, comme pour tous les joueurs français on imagine que c'est un tournoi très particulier pour vous ?
Oui c'est un gros objectif dans ma saison, et je veux l'aborder en étant totalement prête pour pouvoir défendre ma chance à fond. Je vais peut-être avoir le statut de tête de série, ce qui serait un honneur et une motivation supplémentaire. Donc j'espère pouvoir compter sur le soutien du public pour pouvoir donner mon maximum et plus encore !
Quel sera votre objectif sur la terre battue de Roland ?
Au minimum un 3ème tour, mais il faut avant tout se concentrer match par match.
Que peut-on vous souhaiter pour la deuxième partie de saison qui est à venir ? Un nouveau titre comme en Autriche l'an passé ?
Un gros Roland, un nouveau titre, un classement qui monte, et surtout pas de blessure !
Propos recueillis par Rémi Farge