ITW - Bernard Giudicelli : "J'ai changé... je n'étais pas moi-même !"
Par Alexandre HERCHEUX le 24/12/2020 à 13:16
Le 18 février 2017, Bernard Giudicelli succédait à Jean Gachassin à la présidence de la Fédération Française de Tennis. Quatre années complètes se sont écoulées. L'heure est désormais au bilan. Candidat à sa propre succession, Bernard Giudicelli défend son quadriennat avec "117 actions mises en place sur les 130 annoncées". Une satisfaction pour le président qui n'a néanmoins pas été épargné durant son mandat, notamment lors de la transformation de la Coupe Davis. Le 13 février 2021, nous saurons si Bernard Giudicelli, 62 ans, conservera la présidence de la FFT ou si Gilles Moretton, 62 ans également, sera le nouveau président. En attendant, pour Tennis Actu, le président Giudicelli est revenu sur son mandat, ses réussites, la Coupe Davis, ses détracteurs et opposants mais aussi les élections qui approchent. Une interview "vérité" réalisée en novembre.
Vidéo - Bernard Giudicelli fait son bilan au micro de Tennis Actu
"Au début de mon mandat de président, je n'étais pas moi-même"
Tous les observateurs s'accordent pour dire qu'entre février 2017 et novembre 2020, Bernard Giudicelli a changé. Le principal concerné ne nie pas et confirme même cette affirmation. Très honnête, le président de la FFT a reconnu de pas avoir été lui-même en début de mandat. "Oui j'ai changé. J'ai changé parce que j'ai décidé d'être moi-même. Au début je ne l'étais pas. J'ai sans doute cherché à composer une fonction et aussi parce que le contexte était particulier. Il a fallu faire changer les choses, remettre l'église au milieu du visage. J'ai dérangé en montrant la vérité. C'est ce que chantait Brassens : premier qui dit la vérité doit être exécuté. J'ai tenu bon et je pense que ce mandat aura été le mandat le plus challengeant pour un président", a-t-il expliqué.
"La Coupe Davis est morte depuis 2016, elle ne reviendra plus, c'est fini et j'en suis désolé"
En novembre 2018, Bernard Giudicelli a vécu un moment difficile de son mandat à Lille, au stade Pierre Mauroy. Après 118 ans d'existence, la Coupe Davis a été jouée pour la dernière fois sous son format traditionnel avec une défaite de la France face à la Croatie. Vexés, les supporters tricolores avaient attaqué de front le président de la FFT mais pas seulement les fans... Nicolas Mahut, Jo-Wilfried Tsonga et Pierre-Hugues Herbert ne s'étaient pas privés de critiquer ouvertement le président pour ne pas avoir défendu cette compétition si emblématique. "Honnêtement, c'est un débat franco-français. Ça fait presque rire les nations étrangères. Elle ne reviendra plus, c'est fini. Je suis désolé de le dire et j'en suis le premier désolé. J'ai adoré ces ambiances. La Fed Cup a changé pour les mêmes motifs et personne n'en parle. Ce sont les joueurs qui ont abandonné la Coupe Davis", nous a-t-il confié à ce sujet. Concernant la colère des joueurs, le natif de Marseille a très bien compris cette réaction : "Ils étaient sincères, je ne peux pas leur en vouloir. Il fallait qu'ils convainquent les autres joueurs", a-t-il affirmé.
Bernard Giudicelli à ses détracteurs : "Soyez honnêtes... !"
Depuis le début de son mandat, le président Giudicelli n'est pas épargné par les critiques. A l'approche des élections, le Corse tient une posture très pragmatique et met en avant ses résultats chiffrés pour montrer la qualité de son quadriennat. Il en a également profité pour interpeller ses détracteurs. "Soyez honnêtes... ! C'est la première fois qu'une équipe sortante publie son bilan. Sur les 130 actions annoncées avant les élections, 117 ont été mises en place. Soyez honnête !", a-t-il affirmé avant de poursuivre "Reconnaissez que la façon dont nous avons gouverné, dont nous avons tenu nos engagements, a changé la vie des clubs et du tennis français." Pas sûr que le patron de la FFT soit entendu.
"Non, je n'ai pas peur... !"
Initialement prévue le 12 décembre prochain, l'assemblée générale élective de la Fédération Française de Tennis aura finalement lieu le 13 février 2021. Le camp Gilles Moretton est optimiste. Une situation qui pourrait inquiéter le président sortant. Et pourtant, Bernard Giudicelli semble serein et confiant pour enchaîner avec un second mandat. "Quand l'opposition se vante qu'elle est devant, cela relève de la méthode Coué. Je les laisse à leurs estimations", a-t-il d'abord lancé avant de continuer "Non, je n'ai pas peur de perdre ! Je n'ai pas peur de perdre parce que tous les soirs, je suis en visio avec les clubs. Il y a un club qui m'a dit : "cet entretien a été un coup de foudre" Je ne doute pas qu'il y ait en France une majorité de clubs qui veulent nous donner la possibilité de mettre en place cette nouvelle fédération.", a-t-il affirmé. Il faudra donc patienter trois mois pour connaître le résultat et voir si le travail de Bernard Giudicelli est reconnu et apprécié ou si le tennis français a décidé d'ouvrir une nouvelle page.