Open d'Australie - Andrey Rublev : "Je peux aller jouer au casino... "
Publié le 23/01/2023 à 16:16 par Aude MAZ
Andrey Rublev a-t-il vaincu le signe indien ? Lui qui a souvent pêché par manque de mental à cette fois réussie à renverser une situation presque désespérée face à Holger Rune. Après une semaine convaincante, le n°6 mondial qui cherche toujours à atteindre le dernier carré d'un tournoi du Grand-Chelem, a montré qu'il pouvait avoir désormais un mental d'acier en s'imposant, 6-3, 3-6, 6-3, 4-6, 7-6(9). La victoire est belle, car Rublev revient de loin. Mené 5-2 dans la dernière manche, le Russe a réussi une superbe remontée avant de sauver deux balles de match à 6-5 en faveur du Danois. Surtout, au super tie-break, Rune menait 5-0 puis 7-3 et semblait parti vers une nouvelle grande victoire. Finalement, malgré deux premières balles de match manquées, Andrey Rublev a su finir le travail pour remporter une de ses plus belles victoires en Grand Chelem. Comme il y a deux ans, il jouera les quarts à Melbourne. De ce match, on pourra retenir la balle de match. La petite balle jaune avait visiblement choisi son camp : le retour du Russe est venu mourir sur la bande du filet et qui est retombée juste derrière. Injouable.
Andrey Rublev après sa victoire contre Rune à Melbourne !
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"S'il te plait, ne refait pas comme à Roland-Garros"
En conférence de presse, le joueur est longuement revenu sur son état d'esprit pendant le match, avec un mental qu'il a eu du mal à contrôler : "Aujourd'hui, l'esprit était hors de contrôle, je luttais beaucoup. Mais oui, j'ai eu de la chance, je ne sais pas si c'était un cadeau, d'autant plus que c'était 5-2 dans le cinquième set, je ne sais pas comment j'ai pu le sauver. J'ai commencé à penser que c'était fini, alors je me suis défoulé et j'ai commencé à jouer avec beaucoup plus de concentration, de mieux en mieux. Au final, le moment décisif a été avec 6-5 et deux balles de match, puis je me suis dit que le tie-break pouvait encore être forcé... Le dernier point ne m'était jamais arrivé de ma vie, c'était le moment le plus chanceux. Il ne peut y avoir de meilleur moment que celui-là, balle de match pour être en quart de finale avec 10-9 au tie-break, un retour qui touche le filet et le ballon passe au-dessus. Ça a été le moment le plus chanceux de ma vie, maintenant je peux aller au casino, je suis sûr que je vais gagner ".
Il est également revenu sur sa gestion du super tie-break, lors duquel il a effectué une énième remontada, avec un dénouement inhabituel pour lui : "À l'intérieur, je pensais que c'était fini, c'était trop loin. La seule chose que je n'arrêtais pas de me répéter, c'était : 'S'il te plait, ne fais pas comme à Roland Garros.' Là, j'ai complètement abandonné quand j'étais mené 7-2 ou quelque chose comme ça et j'ai fini par perdre 10-2. Ici, j'ai décidé de gagner au moins quelques points de plus, et si vous pouvez en gagner trois, c'est mieux. Si vous avez une chance d'en gagner quatre, alors quatre. Au final j'ai ajouté petit à petit jusqu'à ce que ça devienne 7-6 et mon service. Après 8-7. Vous savez déjà comment ça s'est terminé, tout était différent de ce que j'avais imaginé". Des mots inspirants pour Holger Rune, qui saurait sans doute lui aussi se servir de cette expérience malheureuse pour revenir encore plus fort.
Ruthless from Rublev!
— #AusOpen (@AustralianOpen) January 23, 2023
The No. 5 seed pulls ahead again, securing the third set to lead Rune 6-3 3-6 6-3.#AusOpen • #AO2023 pic.twitter.com/pMFwXDAMNE
"Contre Djokovic, si je me bats sur chaque balle..."
Malgré les émotions du jour, le 6e mondial s'est tout de même projeté sur la suite : "Novak est un joueur très difficile à battre, surtout en Grand Chelem. Il a plus d'expérience pour gagner ce type de matchs, c'est pourquoi il est l'un des meilleurs de l'histoire. La seule chance que j'ai, c'est de jouer mon meilleur tennis, si je me bats pour chaque balle, c'est tout, c'est ma seule chance [...]Les premières fois que je suis arrivé à ces tours, j'ai senti que je n'étais pas préparé parce que les autres joueurs étaient bien meilleurs que moi, des joueurs comme Rafa Nadal. J'étais adolescent, je n'avais rien de physique, mais rien n'est rien. Les autres occasions qui sont venues plus tard étaient plus pour un problème mental, je ne savais pas comment m'y prendre, c'est aussi simple que ça".