Roland-Garros - Djokovic fait chuter le roi Nadal !

Novak Djokovic a confirmé sa domination sans partage sur le tennis mondial en infligeant à Rafael Nadal sa deuxième défaite à Roland-Garros. Le numéro un dompte l'Espagnol, nonuple vainqueur du tournoi, en trois manches (7-5, 6-3, 6-1) et accède aux demi-finales sans perdre un set. C'est sa 27e victoire consécutive. Il affrontera vendredi Andy Murray ou David Ferrer.

Robin Söderling n'est plus seul au monde. Novak Djokovic est devenu le deuxième homme à dominer Rafael Nadal lors d'un match au meilleur des cinq manches sur terre battue. Le Serbe a bien choisi son lieu : Roland-Garros, l'endroit même où Nadal a écrit sa légende avec jusque-là neuf titres en dix participations. Si Söderling avait fait trembler la terre avec un échec et mat au quatrième tour de l'édition 2009, Djokovic a lui commis son crime de "lèse-majesté" cette année, au stade des quarts de finale. Une victoire en trois sets (7-5, 6-3, 6-1) face à celui qui visait la "Décima" (10 sacres).

Si la victoire de Söderling avait secoué la planète tennis, celle de Djokovic est finalement on ne peut plus logique. Le numéro un mondial en est désormais à 27 victoires de suite, lui qui a remporté tous les gros tournois auxquels il a participé cette saison (Open d'Australie, Indian Wells, Miami, Monte-Carlo, Rome). On pensait que l'histoire d'amour entre Nadal et le rendez-vous parisien allait lui donner des ailes, lui qui arrivait à Roland-Garros, et ce pour la première fois de sa carrière, sans le moindre Masters 1000 sur terre dans les bagages. Il n'y a finalement pas eu de "miracle" pour celui qui avait glané au tour précédent sa 70e victoire Porte d'Auteuil et qui fêtait son 29e anniversaire ce mercredi.

Djokovic à deux victoires du Graal

Il faut se rendre à l'évidence : Nadal n'est plus le rouleau compresseur qui a écrasé tant d'adversaires sur terre battue. La confiance de l'Espagnol prend souvent la poudre d'escampette cette saison et cela se voit : il joue trop court. Un défaut que l'on ne retrouve pas chez la muraille Djokovic, qui accède aux demi-finales à Paris sans perdre le moindre set en route. Le numéro un mondial est parfaitement rentré dans ce choc, cartonnant son rival d'entrée pour mener 4-0 après seulement 17 minutes du jeu. Stupéfait, le public du court Philippe Chatrier a enfin pu vibrer lorsque Nadal a recollé à 4-4, exploitant notamment quelques cadeaux de Djokovic comme ce coup droit vendangé sur balle de debreak alors qu'il avait les deux pieds dans le carré de service. Parti de trop loin, Nadal a trop souvent joué les sapeurs-pompiers. Seulement voilà, le feu serbe était trop important et l'habituelle lance de Nadal, son coup droit lasso, aux abonnés absents. Djokovic finissait par s'adjuger le premier set à sa sixième opportunité, après 1h07 d'une lutte intense.

La suite ? Un récital de Djokovic, monstrueux de solidité en fond de court et qui ne laissait que quatre jeux à Nadal. Le résultat final est "brutal" mais reflète parfaitement la physionomie de la rencontre. Les deux joueurs ont commis le même nombre de fautes (30) mais le numéro un mondial a lâché 29 coups gagnants de plus (45-16) qu'un Taureau de Manacor qui repart les cornes vers le bas. "Rafa" n'a pas tenu la comparaison côté revers et son service n'était pas assez tranchant pour lui permettre de déstabiliser un relanceur comme Djokovic. Il ne s'est procuré que cinq balles de break, toutes dans le premier set. Ce mercredi, "Nole" était bien plus fort, un point c'est tout. Le Belgradois est désormais à deux victoires du Graal : le Grand Chelem en carrière. Il lui faudra déjà passer Andy Murray ou David Ferrer avant de pouvoir envisager une première couronne parisienne et une (autre) trace indélébile sur l'histoire du tennis.