Tennis. Roland-Garros - Elina Svitolina : "Je ne jouerai pas jusqu'au même âge que Gaël"

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"Beaucoup de positif à en retirer"

Ça n'est évidemment pas le résultat que tu aurais pu espérer. Mais un quart de finale, particulièrement en Grand Chelem, c'est un bon résultat. Qu'est‑ce que tu as à en dire ?

Oui, c'est vrai, cela a été un bon tournoi pour moi. En plus, je reviens d'un moment où je ne me sentais pas très bien avant ce tournoi. J'ai été un peu malade, donc en arrivant ici, je n'avais pas de grandes attentes. Arriver en quart de finale, c'est assez satisfaisant. Beaucoup de positif à en retirer. Je me sens bien, dans l'ensemble.

Elina, que retires‑tu de ce match ? Parce que oui, Iga est difficile à jouer. Mais tu es restée au contact, au deuxième set. C'est un bon résultat. Qu'est‑ce que tu en retires de positif, après un match pareil, où tu as été très près pendant un set ?

Beaucoup de points positifs, non seulement dans ce match, mais dans l'ensemble du tournoi. J'ai fait une bonne saison sur terre battue. J'ai très bien joué contre différents types de joueuses. J'ai remporté beaucoup de matchs. Bien sûr, aujourd'hui, Iga, peu importe la surface, représente de toute façon un grand défi. Donc, il faut sortir son meilleur tennis face à elle, en particulier ici, sur ce court, où elle a remporté de si nombreux matchs. Elle a remporté de nombreux trophées, donc elle arrive en confiance.

Il faut jouer du premier au dernier point, sortir son meilleur tennis pour la battre. Mais comme je l'ai dit, je suis satisfaite de la façon dont j'arrive à représenter un défi pour les meilleures joueuses. C'est ce à quoi j'aspire quand je m'entraîne, pour trouver un moyen de les battre. De trouver des façons de retrouver le Top 10, c'est mon objectif. Je m'y efforce. Je travaille très dur.

"L'objectif final est de remporter un Grand Chelem"

Tu as dit que tu avais fait une bonne saison sur terre, que tu avais gagné beaucoup de matchs, que tu avais été régulière. Est‑ce que tu sens que tu te rapproches de ton objectif du Top 10, de revenir, pour essayer de remporter les plus grands titres, de façon générale ?

Je me sens assez proche. Les chiffres le montrent aussi. Mais également, en matière de jeu, j'ai été capable de bien jouer, d'être régulière, et pour être dans le Top 10, il faut être régulière, semaine après semaine. Parfois, il y a des moments difficiles, des matchs difficiles, auxquels nous sommes confrontées. Mais ce qui est déterminant, c'est la vitesse à laquelle on revient, et on arrive à retrouver sa forme en remportant beaucoup de matchs. J'ai le sentiment que je joue bien contre les plus grandes joueuses.

Je ne suis plus si loin, mais je dois encore continuer à travailler sur certains éléments pour atteindre ce niveau. Il faut que j'essaie de trouver ce petit quelque chose en plus, qui me permette d'essayer d'aller plus loin que les quarts de finale, pour passer en demie, et ensuite, en finale. Donc, il faut perfectionner son jeu pour y arriver.

Elina, tu as évoqué le Top 10. Est‑ce que c'est ton objectif final ? Est‑ce que c'est la chose que tu veux arriver à accomplir ? Parce que tu n'es vraiment pas loin. Tu es n° 13. Ou est‑ce qu'il y a d'autres choses que de revenir dans le Top 10 ?

Non, ce n'est pas mon objectif final. L'objectif final est de remporter un Grand Chelem, d'être au sommet du classement WTA. Mais j'essaie d'avoir une approche progressive, de prendre mon temps. Pour moi, il est important, parfois, de prendre le temps de me rendre compte de tout ce que j'ai accompli, du travail que j'ai abattu. Un retour de grossesse, cela n'est jamais facile, déjà. Donc parfois, j'ai juste envie de me poser, de me détendre, et de me dire : « Bon, c'est bien, tu t'en sors bien, tu es sur une bonne trajectoire, peu ont été capables de faire la même chose avant toi, et tu es sur une bonne trajectoire, donc continue à travailler, à faire ce que tu as à faire, et l'avenir sera rose ! ».

J'ai le sentiment que j'ai de bonnes chances de jouer un bon tennis, de représenter un danger pour les plus grandes joueuses. J'y crois, et je veux continuer à travailler pour cela. Sinon, je ne serais pas devant vous, je ne serais pas ici, à jouer au tennis, et à être en compétition. Je serais chez moi, je prendrai ma retraite.

"Swiatek-Sabalenka, c'est du 50/50"

Bravo, pour ton match aujourd'hui. En demi‑finale, on aura Swiatek contre Sabalenka. Qui l'emportera, à ton avis ?

C'est difficile à dire. Ce sont d'excellentes joueuses. Elles jouent extrêmement bien depuis le début du tournoi toutes les deux. Elles ont joué beaucoup de matchs avant, par le passé, elles se sont rencontrées à de nombreuses reprises. Je pense que certains ont été à l'avantage de Swiatek, d'autres à l'avantage de Sabalenka. Je dirais que c'est du 50/50. Mais vous savez, Iga a gagné ici, à de multiples reprises. Elle est de retour, en grande forme. Pour moi, c'est elle qui a l'avantage, sur ce court, en raison de tous les matchs qu'elle a déjà remportés sur ce court. Elle est en confiance, quand elle joue dessus.

"J'aimerais avoir une retraite heureuse"

J’ai deux questions. Tu viens de parler de ton retour. Est‑ce que tu aimerais jouer encore plus longtemps que Gaël ? Il a 38 ans. Est‑ce que tu aimerais durer encore plus longtemps ?

Pour la première question, non, je ne pense pas vouloir jouer aussi longtemps, parce que j'aimerais avoir d'autres enfants. J'aimerais avoir une retraite heureuse ! Et ne pas jouer autant, parce que cela fait des années que je suis sur le circuit. Et parfois, cela peut être difficile, on peut se sentir seul. Il y a des moments qui sont difficiles. Et j'ai tant de choses, en dehors du tennis, que pour moi, je suis en paix avec l'idée d'arrêter plus tôt que Gaël, qu'à l'âge qu'il a aujourd'hui.