Tennis. Roland-Garros - Elsa Jacquemot : "Je préfère perdre en ayant tout donné..."

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"Je suis restée dans un bon état d’esprit alors que ce n’était pas évident"

Dommage pour aujourd'hui. Quels sont les éléments positifs que tu retiens de ce tournoi de Roland-Garros ?

Mon anglais n'est pas très bon, mais je vais essayer. J'ai bien joué. J'ai quand même perdu il y a une heure, ce n'est pas facile pour moi d'en parler. C'était un bon match. J’ai bien joué. Je suis contente.

Félicitations pour ce Roland-Garros. On imagine facilement une grande frustration. On a aussi le sentiment que ce match est une belle publicité pour le tennis féminin français. Quel est ton ressenti par rapport à cela ?

Oui, il y a beaucoup de déception. Ce n'est pas évident de perdre 7-5 au dernier set. Par rapport au tennis français, je ne sais pas. Je pense que je vais plutôt me focaliser sur moi et mon match. Je n'ai pas très bien joué. Je n’ai pas fait un très bon match. Elle a très bien joué. Ce que je retiens de ce match, c’est que malgré que je n'aie pas eu un très bon jeu au tennis, je suis restée positive du début à la fin, que j'ai eu une bonne mentalité. J'y ai cru alors que ce n'était vraiment pas évident. Je me suis battue alors que mon tennis n'était peut-être pas là aujourd'hui. C'est donc plutôt positif.

La gêne physique que Loïs Boisson a ressentie vous a-t-elle perturbée dans votre jeu, dans votre perception du match ? Est-ce que ça a joué un rôle dans le match pour vous ?

Non, ça n'a pas joué de rôle. Elle a fait appel au kiné à la fin du premier set. Je trouvais qu’elle se déplaçait plutôt bien. Elle allait sur toutes les balles. Ça ne m'a pas perturbée. Je ne me suis pas focalisée sur elle en me disant : elle est blessée, on dirait qu'elle va arrêter le match. Je me suis juste dit : « ok, Elsa, premier set, tu ne joues pas forcément bien, tu n’es peut-être pas forcément dedans, mais restes positive, bats-toi. Deuxième set je gagne 6-0. Je suis restée positive. J'en mettais un peu plus. Troisième set, c'est un peu de tension. Je pense que ce que je vais retenir, c'est que mentalement, ça n'a parfois pas été évident pour moi. Ce n'est pas évident de jouer une Française de mon âge, « moins bien classée sur le papier » et qui fait un bon match. Je suis restée dans un bon état d'esprit alors que ce n'était pas évident.

"Chaque Roland que je fais, le public est incroyable"

Tu parlais des regrets que tu pouvais avoir sur le match. À la fin du troisième, on t'a vu prendre tes responsabilités, aller chercher les points au filet, être plus volontaire. N'est-ce pas là-dessus que tu as des regrets, ce genre d'attitude que tu aurais pu avoir plus souvent dans le match ? Tu as pris des responsabilités à la fin, ça n'a pas toujours payé, mais au moins, il y avait la volonté.

C’est vrai que Loïs a commencé à faire un peu plus de ronds. C'est moi qui suis allée chercher au troisième set. J’ai fait quelques fautes. Je me dis que ce n'est peut-être pas passé aujourd'hui, mais au moins je me suis engagée, j'ai fait des fautes, mais au moins, je suis rentrée. Je préfère perdre en étant rentrée dedans qu'en poussant la balle et me dire : « on pousse toutes les deux la balle et qui va gagner ? ». J'ai pris mes responsabilités et des risques. Ce n’est passé aujourd'hui, c'est dur. Mais en tout cas, j'ai gardé mon sang-froid, on va dire.

Vous avez donné des choses au public pendant 2 heures 20, ils vous l'ont rendu, notamment en fin de match. Est-ce que vous pouvez nous parler de cette ambiance dans ce duel franco-français et de ce que ce Roland va t'apporter dans le rapport au public ?

Chaque Roland que je fais, c’est dingue, parce que le public est incroyable. Là, on jouait pour un huitième, donc il y avait beaucoup plus de monde. On a quand même joué sur un beau court. Même si le public n'était pas que pour moi, il y avait aussi des « Loïs ». C'était cool, j'ai entendu des « allez Elsa ». Ils m’ont encouragée, poussée. J'adore le public et jouer avec eux. C'était vraiment sympa.

"Il y a pleins de choses que je peux améliorer dans mon tennis et dans mon jeu"

Loïs a dit sur le court que vous vous connaissiez bien toutes les deux. Quelles sont vos relations ? Vous vous jouez souvent à Lyon quand vous vous croisez ou pas du tout ?

Oui, on se connaît bien on a le même âge, donc on est de la même génération. On ne s'entraîne pas non plus souvent ensemble, mais de temps en temps. On n'est pas non plus super proches. C’est juste qu’on est des Françaises, on a le même âge, donc on se connaît un peu oui.

Tu disais que c'est dur d’en parler une heure après, mais on imagine forcément que ce Roland va t'apporter beaucoup de choses pour la suite, dans les semaines et mois à venir ?

Franchement, oui. Aujourd'hui, c'est dur, je viens de perdre mon match. Me dire que j'étais au troisième tour, que c'est mon plus beau parcours ici, même si j'espère bosser encore plus dur pour retourner l'année prochaine à Roland encore plus forte, mais j'ai envie de me dire qu'il y a plein de choses négatives, j’ai perdu, mais j’ai envie de penser positif en me disant : tu as fait troisième tour, il y a plein de choses que tu dois améliorer dans ton tennis et dans ton jeu ; c'est plutôt positif. Tu as un tournoi dans deux semaines qui arrive. Ce Roland va m'apporter beaucoup. J'ai vécu des émotions incroyables ici. C'est chouette, le public a été à fond. Ça a été incroyable. Je suis contente, même si oui, il y a de la déception.