Tennis. Roland-Garros - Federer : "J'ai 37 ans, je ne vais pas pleurer"

Roger Federer de nouveau présent l'an prochain ? "Pourquoi pas ?"

Pour son grand retour sur terre, le Suisse peut être fier de son parcours. Absent depuis 4 ans Porte d'Auteuil, Roger Federer a pu montrer de grandes choses face à Stan Wawrinka sur terre battue et a surtout très bien géré son retour sur l'ocre. Une très bonne gestion qui pourrait laisser penser que le Maestro reviendra l'année prochaine : "C'était super en termes de jeu, je pense que j'ai bien joué. Je me suis même surpris par le temps que j'ai duré dans ce tournoi, le fait que j'ai pu jouer et l'an prochain, aujourd'hui comme pour tous les autres tournois, je ne sais pas encore. On verra ce qu'il se passe. Il est vrai que j'ai toujours plaisir à jouer sur terre battue, le circuit sur terre battue et Roland Garros. Cela n'a pas été un choc, donc pourquoi pas ?"

"Ce soir, avec Rafa, on aura du mal à voir ce que l'on mange..."

Une des choses à retenir de ce 39e Fedal est sans aucun doute la météo. Avec un terrible vent et beaucoup d'humidité, les deux joueurs ont dû faire face à ce qu'il y a de pire en extérieur. Toutefois, il est intéressant de noter que Federer a plutôt pris tout cela avec humour et ne voit en rien une excuse de sa défaite : Il y a tellement de vent, c'était dingue. Je ne sais pas si vous comprenez, c'était juste fou le truc. Pas d'excuse, mais c'était juste fou. Là, je vais vider mes yeux d'abord ! (Rires) Ce soir, avec Rafa, on aura du mal à voir ce que l'on mange." Une pointe d'humour qui montre l'état d'esprit irréprochable du grand chmapion suisse qui va pouvoir désormais se tourner vers le gazon, sa surface favorite. 

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Bonjour Roger. J'aimerais faire un commentaire sur votre match. À deux reprises, dans le deuxième set, vous avez reperdu votre service juste après l'avoir breaké. Pensez-vous que c'est l'un des tournants du match ? C'est ce que vous regrettez le plus ? Comment pensez-vous avoir joué ce match de manière générale ? Vous avez très bien joué contre Nadal.

Je pense que le premier set a consisté à s'adapter aux conditions. Il y avait énormément de vent. Notamment pour un grand match comme cela, pour tous les deux, cela a été très difficile, très compliqué. On essaie de voir ce que l'on peut faire et ce que l'on ne peut pas faire. Est-ce que l'on joue plus à plat, ou est-ce que l'on donne plus de lift ? Cela a été l'histoire du premier set. Bien entendu, cela aurait été fantastique de pouvoir rester avec lui, mais on sait que dans ce type de conditions, il peut se produire beaucoup de choses. Une rafale de vent, et on se retrouve à 30 partout sur son service. On a l'impression que l'on ne contrôle plus rien. Je crois que c’était l'histoire du premier set. Le deuxième set, c'est probablement le plus gros regret, être breaké à 2-0 avec le vent dans mon dos. Si cela avait été différent, peut-être le set aurait tourné différemment. Tenir son service contre le vent face à Rafa et ses retours, c'est très difficile. Il ne rate quasiment rien et quand il est dans l'échange, il joue avec énormément de lift sur son coup droit. Un énorme contrôle des revers, donc c'est très difficile de s'en sortir quand on est contre le vent. J'ai eu des mini chances, des mini occasions aujourd'hui, mais elles n'étaient pas suffisantes pour gagner.

Félicitations pour ce retour à Roland Garros. Vous pouvez voir que les fans étaient ravis de vous voir et voulaient vraiment voir votre tennis. Après que vous ayez été mené 2 sets à rien, quel était votre sentiment ? Aviez-vous le sentiment de pouvoir revenir dans le match ? Étiez-vous frustré par votre manière de jouer ? Quelque chose dans le jeu de Rafa a rendu difficile la prise de contrôle du match ?

Il le fait à tout le monde sur terre battue. La manière dont il défend le court, dont il joue sur terre battue, personne ne se rapproche de lui. Je ne sais même pas avec qui m'entraîner pour être près de lui. J'y pensais pendant le match. Il joue profond, il arrive à rebondir de la ligne de fond. Dans mon esprit, je me disais : « Il y a du vent, tout peut se passer ». Je n'avais pas mal joué aux deux premiers sets, Rafa a dû faire de bonnes balles pour faire la différence, avec un passing-shot par ci et une demi-volée par là. On était à deux sets à rien, mais c'est comme si on avait recommencé le match. Il ne faut pas être frustré par le vent ou son jeu. J'ai essayé de rester positif, mais cela a été difficile. Un premier service difficile qu'il a donné le ton pour lui.

Comment évaluez-vous votre retour à Roland Garros de manière générale, reviendrez-vous ?

Je pense que cela a été un super tournoi. J'ai vraiment profité, le soutien du public a été fantastique, peut-être le meilleur de ma carrière sur les circuits et Grand Chelem. Ils m'ont soutenu. Que ce soit à l'entraînement, pendant les matchs ou à l'extérieur quand je sortais des courts, ils avaient l'air content de me voir. C'était super en termes de jeu, je pense que j'ai bien joué. Je me suis même surpris par le temps que j'ai duré dans ce tournoi, le fait que j'ai pu jouer et l'an prochain, aujourd'hui comme pour tous les autres tournois, je ne sais pas encore. On verra ce qu'il se passe. Il est vrai que j'ai toujours plaisir à jouer sur terre battue, le circuit sur terre battue et Roland Garros. Cela n'a pas été un choc, donc pourquoi pas ?

La WTA n'était pas ravie de la programmation d'aujourd'hui, le fait que les demi-finales dames ne se soient pas jouées sur le Chatrier. Pensez-vous que l'on aurait pu faire les choses différemment ? Quel est votre commentaire ?

Je comprends quand vous êtes en demi-finale et que l'on vous met à 11 heures sur le troisième court, cela peut être dur. Quand j'ai vu la programmation, j'étais un peu surpris, effectivement. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de toit. C'est probablement ce qui a amené ici. Il n'y a peut-être pas assez de tours joués la première semaine, il faudrait peut-être qu'ils augmentent le nombre de jeux pendant le premier week-end, parce que, demain, il y a la finale dames. Il fallait que les matchs soient joués, sinon peut-être qu'ils auraient pu jouer à 6 heures, mais il n'y a pas de toit et il y a beaucoup de vent. Le vent peut changer, il peut se mettre à pleuvoir. Quand on a une finale, le lendemain, il fallait jouer. Je pense que c'est plus la question de savoir comment s'organise la première semaine. Quand vous commencez le dimanche, peut-être accélérer les matchs de la première semaine pour ne pas arriver à cela.

Votre stratégie de jeu a été très bonne contre Rafa sur les courts en surface dure durant les cinq dernières rencontres. Le vent a changé votre stratégie ou vous avez changé la manière dont vous vouliez jouer ?

Je ne sais pas comment vous expliquez cela autrement. Vous arrivez à un moment où vous êtes juste content de faire des coups et de ne pas avoir l'air ridicule. C'est très difficile pour nous deux. Il n'y avait pas moyen de s'entraîner dans de telles conditions. Plus une question d'état d'esprit, de jeux de pied. Je ne sais pas ce que j'aurais pu faire vraiment différemment... Peut-être que mon service n'était pas exactement comme il le fallait. Cela a ralenti les choses. Et puis, avec le vent, il faut peut-être un peu plus de sécurité. Il a réussi, il a pu faire des deuxièmes services. Je n'ai pas réussi à accélérer le rythme. Encore une fois, je ne pense pas avoir mal joué compte tenu du vent aujourd'hui. Il faut aussi ajouter à l'équation le fait que c'est le meilleur joueur sur terre battue. Je peux l'accepter, ce n'est pas un problème.

Quel est sentiment prédomine ? La déception de la défaite, ou la frustration de ne pas avoir pu s'exprimer dans des conditions aussi difficiles, avec le vent ?

J'accepte. Les conditions sont les mêmes pour les deux. Peut-être qu'il y avait moins de vent chez lui, je ne sais pas (Rires). C'était dur, mais j'accepte. Il a joué top, je trouvais. Ses capacités sont incroyables sur terre battue. Je les connais d'avance, mais j'ai toujours cru quand même. Cela n'a jamais l'air que je me bats. J'ai essayé d'y croire et de quand même tourner encore le match jusqu'à la fin. Le plus longtemps que le match il a déroulé le mieux, il s'est senti aussi dans le vent. Ses coups, on a senti ça aussi. J'avais de petites chances. Alors de ce côté, c'est dommage que je n'aie pas pu gagner un des premiers sets dans le vent. Honnêtement, tout était possible avec le vent. C'était impressionnant de revoir Rafa sur terre.

Une question théorique, l'année prochaine il y a un toit ici. Dans un cas comme celui-ci...

Il vont mettre le toit et après, il va partir ! (Rires) Il y a tellement de vent, c'était dingue. Je ne sais pas si vous comprenez, c'était juste fou le truc. Pas d'excuse, mais c'était juste fou.

Avec un toit et du vent, selon toi, il faut mettre le toit ou cela doit rester des conditions...

Non, cela reste ouvert ! (Rires) Je ne sais pas comment dire, où les enfants vont jouer dedans avec le sable. Là, je vais vider mes yeux d'abord ! (Rires) Ce soir, avec Rafa, on aura du mal à voir ce que l'on mange. S'il ne pleut pas ou si ce n'est pas dangereux pour les gens, tu gardes le toit ouvert. Le toit, c'est au cas où c'est la méga pluie, ou c'est dangereux, tu mets le toit, ou pour finir un match. Je ne sais pas quelles sont les règles pour les voisins ici. À Wimbledon, il y a un problème avec ça. Je ne sais pas comment ça va être ici. C'est très important d'avoir le toit, comme on a expliqué avec la programmation des femmes aussi. C'est une conséquence. Voilà. On verra bien comment ils vont gérer.