Tennis. Roland-Garros - Guzman, coach de Podoroska: "À Rosario c'est la folie"
Par Alexandre HERCHEUX le 08/10/2020 à 11:49
Juan Pablo Guzman est un entraîneur comblé. L'Argentin vit trois semaines de folie grâce à sa protégée, Nadia Podoroska. Inscrite en qualifs de Roland-Garros, la 131e mondiale en est sortie brillamment et ne s'arrête plus. Ce mardi, elle a remporté sa 8e victoire consécutive et se retrouve en demi-finale d'un grand chelem. Juste incroyable pour la jeune argentine et tout son entourage qui joue sa première demi-finale en Grand Chelem et à Roland-Garros ce jeudi face à Iga Swiatek.
Vidéo - Juan Pablo Guzman, coach de Nadia Podoroska
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Mais, tout cela n'est pas le fruit du hasard. En conférence de presse, Juan Pablo Guzman a mis en avant le travail de sa joueuse, notamment pendant le confinement. "Elle a fait du très bon travail pendant la période de confinement ; elle n'a pas pris un seul jour de repos. Elle a commencé par travailler en Argentine à Rosario avec sa famille. Elle travaillait d'arrache-pied. Elle se préparait physiquement. Par la suite, elle est venue en Espagne. Le confinement était terminé au mois de juin. Elle a commencé à s'entraîner et à jouer au tennis après deux mois de pause. Elle a fait du très bon travail (...)Il y a deux façons de prendre les choses, je pense, lorsqu'on est confronté à un confinement : soit on continue de travailler comme à l'accoutumée ou bien on reste à la maison, on prend des vacances et on essaie de se détendre. Elle a décidé de continuer à se préparer", a-t-il expliqué.
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Imaginez l'état de es proches et de ses fans à Rosario. La Podoroskamania doit démarrer d'autant plus que son aventure est loin d'être terminée. Guzman l'a confirmé : ses proches sont dingues en Argentine. "Ils sont enchantés. Elle est qualifiée en demi-finale lors d'un tournoi, lors d'un Grand Chelem : c'est extraordinaire ! Pour tous ses proches à Rosario, c'est un moment fou." On vous laisse imaginer quelle fête serait organisée en cas de victoire de Nadia Podoroska...
Bonjour. Ces deux dernières semaines ont dû être chargées en émotions. Comment vivez-vous le tournoi ? Est-ce que vous voulez bien nous parler de ces six derniers mois ?
Cela fait trois semaines car nous sommes arrivés le jeudi pour les qualifications. Ces trois dernières semaines ont été extraordinaires. Ce parcours a été fantastique. Elle a commencé à jouer extrêmement bien lors des qualifications. Une fois le début du tableau principal, elle s'attendait, je pense, à obtenir de bons résultats, mais elle n'imaginait pas qu'elle allait réussir à se qualifier pour la demi-finale. Pour ce qui est de ces six derniers mois, elle a commencé l'année en jouant extrêmement bien. Elle a fait du très bon travail lors des différents tournois pendant la période de confinement ; elle n'a pas pris un seul jour de repos. Elle a commencé par travailler en Argentine à Rosario avec sa famille. Elle travaillait d'arrache-pied. Elle se préparait physiquement. Par la suite, elle est venue en Espagne. Le confinement était terminé au mois de juin. Elle a commencé à s'entraîner et à jouer au tennis après deux mois de pause. Elle a fait du très bon travail.
Qu'est-ce que cette victoire signifie pour sa famille à Rosario ?
Elle a joué au Mexique. Elle s'est qualifiée lors d'un tournoi pour les quarts de finale et est rentrée à Rosario en Argentine. Elle est restée plus de deux mois en Argentine. Il est assez rare pour elle d'être dans son pays pendant si longtemps. Mais elle est rentrée en Argentine en raison du confinement. Il y a deux façons de prendre les choses, je pense, lorsqu'on est confronté à un confinement : soit on continue de travailler comme à l'accoutumée ou bien on reste à la maison, on prend des vacances et on essaie de se détendre. Elle a décidé de continuer à se préparer.
Donc quelle a été la réaction de sa famille actuellement à Rosario ?
Ils sont enchantés. Elle est qualifiée en demi-finale lors d'un tournoi, lors d'un Grand Chelem : c'est extraordinaire ! Pour tous ses proches à Rosario, c'est un moment fou.
Elle a l'air d'être extrêmement calme. Or elle est en demi-finale, mais elle ne semble pas angoissée ou elle ne semble pas avoir peur. Elle a parlé du fait que sur le plan mental, elle était assez détendue, sereine. Elle se concentre sur chaque match. Est-ce que c'est grâce à vous ? Est-ce que vous l'avez aidée à rester sereine ?
Cela fait un an, voire plus, qu'elle travaille avec un coach, qui se concentre sur sa préparation mentale. Il l'aide à faire face à de telles situations. Ils ont travaillé sur ça. Lorsqu'elle arrive sur le court, elle se concentre uniquement sur le jeu et la victoire. Elle essaie de faire le plus de choses possible sur le court. Grâce à ce coach mental, elle a essayé de se concentrer, de rester plus calme lors des matches, de prendre le temps de respirer. Grâce à ce travail mental, elle a très bien joué au cours de ces derniers mois. Le fait est que même cette année, parfois elle a été confrontée à des personnes classées comme elle, lorsqu'elle a affronté des joueuses bien mieux classées, très souvent, elle était plus stressée. C'est lors de tels matches difficiles qu'elle devait travailler sur elle et sur son mental. C'est ce qu'elle a fait ici à Roland-Garros. Cela a sensiblement changé les choses. Elle s'est rendu compte qu'elle pouvait affronter de telles joueuses et gagner.
Est-ce que vous pensez que le fait qu'il y ait si peu de spectateurs et que l'ambiance soit donc plus calme sur le court l'aide à rester sereine et se concentrer sur son jeu et à ne trop stresser ?
Oui, nous en avons parlé. Je pense que de telles conditions peuvent en effet aider des joueuses comme elles qui n'ont pas l'habitude de jouer sur des courts où il y a énormément de spectateurs. C'est peut-être plus simple pour elle pour son premier tournoi Roland-Garros de jouer dans un stade où il n'y a pas beaucoup de spectateurs. Souvent, sur un stade, tel que le Chatrier, il y a énormément de spectateurs et cela peut être stressant.
Nadia vient de nous dire qu'elle était basée à Alicante en Espagne. Avec qui elle pratique à Alicante ? Alex de Minaur, l'Australien, vit également à Alicante ; sont-ils en contact ?
Oui, pendant un mois, nous avons pratiqué dans le même club qu'Alex de Minaur. Adolfo Gutierrez est le responsable de ce club. C'est le propriétaire. Depuis un mois, c'est là qu'elle s'entraîne. Elle joue avec des femmes, il y a beaucoup de joueuses professionnelles à Alicante. Donc elle a beaucoup de partenaires. Parmi les joueuses de WTA, elle joue également contre des hommes parfois.
Cette semaine, à Paris, selon vous, est-ce qu’elle était au meilleur de sa forme ? Est-ce que vous pensez que c'était vraiment son meilleur jeu ? Ou est-ce que vous pensez que vous, vous avez l'habitude de la voir jouer comme ça ?
Je pense que les conditions climatiques, la balle plus lourde que d'habitude, le fait que Roland-Garros se joue à l'automne, avec cette humidité, ces conditions l'ont beaucoup aidée à bien jouer. Mais je pense qu'elle a encore du potentiel. Elle peut s'améliorer. Mais c'est vrai qu'elle joue à un très bon niveau. Ce qui est important, c'est qu'elle réussisse à stabiliser ce niveau de jeu.
