Roland-Garros - Iga Swiatek, 19 ans, en finale : "C'est surréaliste !"

Iga Swiatek vit un rêve à Paris. Aucun set perdu en six matches du tournoi, 23 jeux seulement concédés dans ce Roland-Garros, Iga affole les stats ! Ce jeudi, dans le duel des deux plus belles surprises de ce Roland-Garros, la Polonaise a surclassé Nadia Podoroska, 6-2, 6-1 pour s'offrir da première finale de grand chelem à seulement 19 ans. Exceptionnelle depuis le début de la quinzaine parisienne, Iga Swiatek est en finale en simple et en demies en double sans avoir perdu un seul set. 

Vidéo - Iga Swiatek, 19 ans, est en finale de Roland-Garros

 

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"Je n'arrive pas à y croire"

A seulement 19 ans, la Polonaise, 53e mondiale, devient la première Polonaise à aller en finale à Paris dans l'ère Open et la 2e finaliste de grand chelem polonaise de l'ère Open. Un véritable conte de fées pour Iga qui ne réalise pas encore son exploit. "Oui cela semble surréaliste. D'un côté, je sais que je peux jouer un tennis de très bonne qualité et de l'autre cela reste une surprise pour moi. Je n'ai jamais pensé que je pourrais arriver jusqu'ici. C'est fou. Je n'arrive pas à y croire. C'est fantastique pour moi comme un rêve qui devient réalité. Je suis un peu submergée par les émotions, je dois dire. (...) C'est difficile à croire. Je pense que je réaliserai après le tournoi. Pour l'instant, je vis le rêve jusqu'au bout", a-t-elle raconté avec des étoiles dans les yeux. 

🇵🇱🗣 "Quand je suis sur le court, je me sens calme"

Iga Swiatek revient sur son épatant parcours à Roland-Garros. Du haut de ses 19 ans, la Polonaise garde la tête sur les épaules #RG20

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"Je serai la challenger"

Incroyable depuis le début du tournoi, Iga Swiatek pourrait être placée favorite sans aucun débat. Pour l'instant, elle n'a pas perdu plus de 4 jeux lors d'un set. Toutefois, la Polonaise ne tombe pas dans l'euphorie et reste lucide avant sa finale. "Je sais que la finale sera un match ardu, ce sera difficile, je jouerai contre une joueuse expérimentée, qui a l'habitude de ce genre de tour de force. Je serai la challenger. Ce sera un match serré. Je vais donc essayer de rester concentrée", a-t-elle confié. 

🇵🇱👏 IGA SWIATEK EN FINALE !

La Polonaise de 19 ans expédie Nadia Podoroska en deux petits sets (6/2, 6/1) et disputera sa première finale de Grand Chelem samedi ! #RG20

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Félicitations Iga. Dans quel état d'esprit étais-tu quand tu as regardé ton box et tu as levé les épaules parce que cela semblait surréaliste pour toi ?

Oui cela semble surréaliste. D'un côté, je sais que je peux jouer un tennis de très bonne qualité et de l'autre cela reste une surprise pour moi. Je n'ai jamais pensé que je pourrais arriver jusqu'ici. C'est fou. Je n'arrive pas à y croire. C'est fantastique pour moi comme un rêve qui devient réalité. Je suis un peu submergée par les émotions, je dois dire.

 

Nous savons que tu aimes beaucoup Welcome to the Jungle de Gun’n Roses, la musique ; tu as des semaines fantastiques jusqu'ici. Est-ce que tu peux croire à tout ce qui s'est passé ces dernières semaines et que maintenant tu es à un tour d'être la reine de la jungle, en fait de Roland-Garros cette année ?

C'est difficile à croire. Je pense que je réaliserai après le tournoi. Pour l'instant, je vis le rêve jusqu'au bout. Que ce soient les simples ou les doubles, je verrai bien après tout cela. Pour l'instant, j’ai encore plein d'adrénaline. C'est difficile d'y croire ! Mais je sais que la finale sera un match ardu, ce sera difficile, je jouerai contre une joueuse expérimentée, qui a l'habitude de ce genre de tour de force. Je serai la challenger. Ce sera un match serré. Je vais donc essayer de rester concentrée.

 

Bonjour Iga. Félicitations. Tu as dit lors d'une interview à Roland-Garros la semaine dernière, si je ne m'abuse, que maintenant, tu as fini le lycée, tu vas faire une année sans étudier ; ensuite, une fois que tu auras enchaîné les Grands Chelems, tu pourras peut-être aller à l'université. On peut penser que tu vas rester en circuit professionnel avec nous. Tu considères comme cela, comme une année de césure ?

C'est difficile de prendre une telle décision et de retourner à mes études, parce que j'accomplis de grandes choses et j'ai besoin de me concentrer là-dessus. Je n'ai que 19 ans, ceci dit, donc, tout peut changer dans quelques années. Nous verrons bien. Peut-être que j'aurai soif d'apprendre plus tard. Je ne veux donc pas prendre de décision définitive dès maintenant. Ça va être très difficile d'étudier pour moi pendant le tournoi. Je vais donc me concentrer sur le tennis pendant un temps et essayer de jouer aussi bien que possible et je retournerai aux études plus tard. Mais si je dois participer à plusieurs finales de Grand Chelem, ce sera impossible pour moi d'étudier en même temps et de jouer à ce niveau de jeu, de manière régulière. Donc nous verrons bien comment les choses se dérouleront.

 

Tu as fait preuve de tant de confiance ces derniers matches. Est-ce que tu as des problèmes à gérer tes émotions ? Est-ce qu'il t'arrive d'avoir peur en amont ?

J'ai un psychologue qui m'aide, comme je l'ai dit dans les interviews précédentes. Donc je gère bien mes émotions. J'ai le sentiment d'avoir fait preuve d'efficacité, de concentration, d'avoir pu mettre beaucoup de pression sur mon adversaire, même au deuxième set. Je ne suis pas nerveuse, parce que je sais qu'en général, je domine le jeu à ce moment-là. On verra bien en finale parce que je vais jouer contre une joueuse bien plus expérimentée. Ce sera un match ardu, peu importe mon adversaire. Il va falloir que je monte la barre un peu plus haut. Ce ne sera plus aussi facile que jusqu'ici.

 

Félicitations ! Je voudrais te poser une question sur Daria. Il y a d'autres joueuses qui font appel à une psychologue. Toi, tu as eu recours à une psychologue très vite, bien avant que tu commences le circuit professionnel. Qu'est-ce qui est le plus important ? Quelle est la valeur ajoutée d'une psychologue dans ton jeu ? Est-ce qu’elle voyage avec toi ? C'est un autre niveau d'engagement pour toi ?

C'était aussi nouveau pour moi, parce que quand j'ai travaillé avec les autres psychologues, les résultats étaient plus mitigés ; c'est la façon dont Daria fonctionne. Je suis ravie qu'elle m'ait choisie pour m'accompagner, elle accompagne tant d'autres joueurs. Elle aide aussi des cyclistes et d'autres athlètes. Je ne sais pas comment j'ai pris cette décision, mais je voulais travailler avec une psychologue, parce que l’aspect psychologique constitue une grande partie du jeu. Mes adversaires n'étaient pas aussi ouvertes à l'aspect psychologique que moi. Je ne sais pas vraiment d'où ça vient, pour être honnête.

 

R. Félicitations Iga. Tu as essayé d'aborder ce match comme étant un match de premier tour. Néanmoins, ça ne t'a pas échappé qu'il s'agissait d'une demi-finale. Donc, quand tu vois ce match, tu savais qu'une fois que tu aurais gagné, tu aurais validé ce billet pour la finale. Quel genre d'état d'esprit as-tu ?

R. Eh bien, c'est ce que j'ai déjà fait. En fait, j'ai essayé d'appliquer la même recette. Je me suis appliquée sur la technique et mes déplacements. Quand je suis nerveuse, je le sens dans mes jambes, elles sont lourdes. Donc il est facile de dire "Ok, je ne vais pas penser au fait que c'est une demi-finale", mais on le garde à l'esprit tout de même. Il faut essayer d'écarter ces pensées, de se concentrer sur ce qui fait la différence, à savoir la technique, la tactique. Et j'en parlais avec Daria justement auparavant. J'ai appris cela à ses côtés.

 

Q. Bonjour Iga. Tu n'as pas encore eu un match serré jusqu'ici. Est-ce que tu penses que ça va peser ce samedi quand le match va serrer davantage, quand il y aura davantage de difficultés qui vont joncher ton chemin ?

R. D'habitude, je joue mieux sous pression. Si je ne suis pas submergée par les émotions, tout ira bien. C'est la raison pour laquelle je suis aussi efficace, parce que je reste concentrée et je ne permets pas à mon adversaire de déployer son meilleur tennis. Je sais que ce sera dur samedi. Je sais que les deux joueuses sont très bonnes, donc peu importe si je vais gagner ou perdre : je vais juste essayer de ne pas démériter et d'obtenir de bons résultats pour ne pas avoir de pression.

 

Q. Alors reparlons des balles de match. Quand ça a été finalement « affaire conclue », quel sentiment as-tu ressenti sur le court quand cette balle de match a été enfin empochée ?

R. C'était un soulagement, vous savez. Même si je dominais les échanges pendant tout le match, c'était stressant pour moi donc j'ai été ravie de remporter la victoire. Et j'étais très excitée, j'étais ravie. Et j'ai voulu savourer le moment.

 

Q. Félicitations. Question technique : tu joues avec une raquette qui pèse moins de 300 grammes. Comment est-ce que tu arrives à avoir autant de puissance dans ton coup avec cette raquette ? Est-ce que tu as essayé d'autres raquettes ? Y a-t-il d'autres marques ?

R. Je joue avec Prince depuis très longtemps maintenant. Je n'ai pas eu le temps de changer ou de tester d'autres raquettes. Quand j'étais plus jeune, c'était difficile pour moi de choisir. Si j'ai d'autres contrats, il va falloir que je change à un moment donné. Mais moi j'ai toujours aimé cette raquette, donc je continue de jouer avec cette marque. Je ne sais pas si elle est plus légère que les raquettes des autres joueuses, mais je peux jouer avec beaucoup de puissance de frappe. Et si je joue relâché, je peux quand même garder cette puissance. Donc, oui, j'ai l'habitude de cette raquette, mais on va certainement tester d'autres raquettes pendant la pré- saison, donc j'aurai besoin de gérer ce genre de choses. Ça sera certainement difficile pour moi parce que ça fait cinq ans que je joue avec cette raquette. On y songera. Je pourrais peut-être développer davantage mon jeu grâce à une nouvelle marque.

 

Q. Question très simple et il se peut que je connaisse votre réponse parce que je sais que vous demandiez si Rafa allait jouer après vous : est-ce que vous pensez que Diego Schwartzman peut battre Nadal sur la terre battue ? 

R. C'est difficile comme question. Je ne suis pas bonne à analyser ce genre de choses, mais je suis de tout cœur avec Rafa. Je pense qu'il est sur une bonne lancée. C'est un monstre sacré de la terre battue. Il est en bonne physique, il a le bon état mental donc je pense qu'il a tout pour gagner. Je le soutiendrai en tout cas.