Tennis. Roland-Garros - Malgré la grippe, Serena tient sa finale
Par Bastien RAMBERT le 04/06/2015 à 19:21
Incroyable Serena Williams. Diminuée par une grippe et menée un set, un break par la Suissesse Timea Bacsinszky, la numéro une mondiale est revenue de très loin pour l'emporter en trois sets (4-6, 6-3, 6-0) et se qualifier pour la finale de Roland-Garros. Elle y retrouvera la Tchèque Lucie Safarova, tombeuse d'Ana Ivanovic. Serena vise désormais un troisième sacre à Paris après 2002 et 2013 et un 20e titre du Grand Chelem. C'est sa quatrième victoire consécutive après avoir concédé la première manche.
Enterrer Serena Williams est une grave erreur. Exemple de détermination et de force mentale, l'Américaine de 33 ans est capable de s'extirper des pires pièges quand son adversaire ne porte pas le coup de grâce. Elle l'a encore prouvé ce jeudi en sortant victorieuse de sa demi-finale à Roland-Garros face à la Suisse Timea Bacsinszky (4-6, 6-3, 6-0) alors qu'elle était grippée et menée 6-4, 3-2 avec un break de retard ! Bien souvent, les adversaires de Serena craquent au moment de faire chuter celle qui, quand elle le décide, ne laisse que des miettes à la concurrence.
Bacsinszky (24e) ne s'est pas écroulée. La Suissesse, qui fêtera ses 26 ans lundi prochain, aura marqué cette édition 2015 avec son tennis inspiré, dénué de crainte. Son histoire est aussi attachante, elle qui avait arrêté le tennis il y a deux ans pour se lancer dans l'hôtellerie avant de faire volte-face. On ne pourra ni lui enlever son conte de fées parisien ni lui reprocher d'avoir craqué. C'est bien Serena qui a "vaincu les éléments" pour aller chercher - c'est le cas de le dire - au courage sa 24e finale en Grand Chelem (19 titres, 4 défaites).
Insubmersible Serena
La cadette des Williams avait dû écourter son entraînement matinal en raison de quintes de toux liées à une grippe qui a atteint son pic ce jeudi. Elle s'est appliquée de la glace sur le visage à chaque changement de côté et semblait parfois au bord de l'agonie. Elle a dû puiser dans ses ressources pour trouver l'énergie nécessaire afin de calmer les ardeurs d'une Bacsinszky qui a parfaitement négocié le premier set. Un revers gagnant décroisé somptueux lui a permis de sauver à 5-4 la balle de debreak de Serena, qui avait concédé son service à 2-2. Deux points plus tard, un coup droit trop long de l'Américaine offrait le gain du premier acte à la Suissesse. L'exploit semblait en marche quand la Vaudoise s'emparait une seconde fois du service adverse après un jeu de plus de sept minutes. La surprise helvète prenait un petit coup sur le casque quand Serena se fâchait pour debreaker immédiatement. Derrière, l'Américaine emportait tout simplement sur son passage, s'adjugeant les neuf derniers jeux de la partie. Elle pourra remercier son service, arme salvatrice quand elle tanguait.
Bacsinszky elle n'est pas un "monstre" au service. Contre une Serena hargneuse, cela ne pardonne pas. La "bulle" est sévère mais le tournoi restera mémorable pour celle qui grimpe au 15e rang. De son côté, Serena a mené sa barque jusqu'en finale malgré un niveau de jeu fluctuant et des pépins de santé. Même à 40 %, elle peut encore se hisser en finale d'un Grand Chelem. Impressionnant. Maintenant, c'est une Lucie Safarova sur un nuage (aucun set concédé) qui l'attend et qui se dresse entre elle et une troisième couronne parisienne (après 2002 et 2013). Un troisième sacre qui lui permettrait de s'offrir un 20e titre du Grand Chelem et de revenir à deux longueurs de la référence en la matière, Steffi Graf.

Alexander Blockx : "L’objectif, c’est de gagner !"