Tennis. Roland-Garros - Marc Maury : "2005... la première de Rafael Nadal"

C’est le 23 mai 2005 que le public Parisien a découvert un jeune espagnol surmotivé à l’idée de disputer pour la première fois les Internationaux de France. A vrai dire, les débuts de Rafael Nadal Porte d’Auteuil ne sont pas aussi anonymes que l’ont pu l’être ceux d’autre champions. Nadal était très attendu à Paris, lui qui s’était révélé au monde par sa précocité extraordinaire deux ans auparavant lorsqu’il atteignait le top 100 à 16 ans.  Cette année-là il aurait dû disputer son premier tournoi du Grand Chelem à Roland-Garros mais une blessure au coude contraint le Majorquin à déclarer forfait quelques jours avant l’échéance. Bis Repetita en 2004, alors qu’il avait bien débuté la saison avec notamment une victoire sur le n°1 mondiale Roger Federer à Miami, Nadal se blesse au tournoi d’Estoril face à l’autre espoir du tennis mondial Richard Gasquet. Il ratera la fin de saison sur terre une fois de plus.

Une star avant Roland-Garros

C’est l’année suivante que Nadal explose vraiment. Il s’incline avec les honneurs à l’Open d’Australie face à la tête de série 3 Lleyton Hewitt. Il enchaînera par la suite 15 victoires de rang, remportant au passage les tournois de Sao Paulo et Acapulco. La série s’arrête face au n°1 mondiale Roger Federer en finale de Miami alors que le jeune Espagnol menait deux sets à rien. Armé d’un lift difficile à contrôler et de la détermination qu’on lui connait désormais, Nadal devient l’homme à battre sur terre-battue. Il remporte Monte Carlo en balayant au passage le jeune Gaël Monfils et la tête de série 5 Gaston Gaudío. Il enchaîne avec un titre à Barcelone face à l’ancien vainqueur de Roland-Garros, Juan Carlos Ferrero. Sur sa lancée, le Majorquin atteint la finale de Rome où il remporta (6-4 3-6 6-3 4-6 7-6 en 5h14) face à l’Argentin Guillermo Coria une finale d’anthologie, considérée aujourd’hui comme l’un des tous meilleurs matchs disputés sur cette surface.

Ses débuts sur le mythique court n°1

À 18 ans, Rafael Nadal arrive donc à Paris avec un style, un nom et une attitude qui font déjà de lui l’un des grands favoris de ces Internationaux de France. Accompagné de sa fidèle équipe constituée de son oncle, Toni, et de son agent Carlos Costa, l’espoir Espagnol arbore la tête de série n°4. C’est le 23 mai, sur le court n°1 que le règne commença… Son premier adversaire est Lars Burgsmuller, 29 ans et 99^e à l’ATP. Nadal commence son match comme à son habitude, en ne laissant aucun répit à son opposant du jour. Le premier set est vite bouclé sur le score de 6-1. L’Allemand pousse le futur champion au tie-break dans la deuxième manche avant de céder une nouvelle fois six jeux à un dans le dernier set. Une prestation sans bavure pour un adolescent disputant son premier match à Roland-Garros, pas pour Rafa… Il déclare à la suite de ce match : « Pourrais-je me réjouir, alors qu'il y avait tant d'approximations et d'hésitations dans mon jeu ? On ne peut pas dire en tout cas, après un tel match, que je suis l'un des favoris du tournoi… ».  La suite nous la connaissons tous, jamais un tournoi n’a été autant marqué par un joueur que Roland-Garros par Nadal. Le gaucher au style unique a marqué l’histoire de ce Grand Chelem et de son sport par la même occasion… Une nouvelle page s’écrira peut-être en Septembre où Rafa peut gagner une treizième fois Roland-Garros.