Tennis. Roland-Garros - Novak Djokovic : "C'était peut-être mon dernier match ici..."

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"Je ne pense pas avoir déjà reçu autant de soutien dans ce sens lors des gros matchs au cours de ma carrière"

Bonjour, Novak. Bel effort ce soir ! Quand tu as quitté le court, tu semblais t’arrêter. Qu’est-ce que tu as ressenti, j’aimerais savoir, en quittant ce court en terre battue qui a beaucoup de sens pour toi ?

Beaucoup de gratitude pour le soutien reçu ce soir, qui était incroyable. Je ne pense pas avoir déjà reçu autant de soutien dans ce sens lors des gros matchs au cours de ma carrière. C’est donc un honneur de faire l’expérience de cela. Je ne suis pas ravi en raison de la défaite, mais j’essayais de montrer à quel point j’étais reconnaissant au public. Ils ont été incroyables lors des moments où tout semblait fonctionner pour lui. Ils me portaient. Ils m’encourageaient et m’ont donné la force de continuer et me battre jusqu’au dernier point. C’est ce que j’ai fait.

Félicitations Jannik qui, à nouveau, fait une performance solide de très bonne qualité. Et mentalement, il faut reconnaître son mérite parce qu’il s’est accroché dans des moments difficiles alors que tout le stade donnait de la voix. Il était en retard de plusieurs points et il a réussi à trouver de très bons coups et il montre pourquoi il est le numéro 1 mondial. Il était trop fort pour moi.

"Il n’est pas impossible que ce soit mon dernier match tout court ici"

La gratitude que tu ressens en ayant salué le public, penses-tu que si ta santé te le permet dans les prochaines années, tu seras encore là ?

Il n’est pas impossible que ce soit mon dernier match tout court ici. C’est pourquoi j’ai été un peu submergé par les émotions à la fin. Mais de tous les matchs que j’ai joués à Roland-Garros, si celui-là doit être le dernier, celui-là a été incroyable en raison de l’ambiance.

Par curiosité, Novak, depuis combien de temps as-tu le sentiment que cela pourrait être ton dernier ?

Cela ne fait pas très longtemps. Je ne sais pas ce que le futur va donner à ce stade de ma carrière. Donc, je vais continuer à continuer, en quelque sorte. Non, évidemment, Wimbledon arrive, c’est mon tournoi préféré depuis que je suis enfant. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour être prêt et peut-être que mes meilleures chances de remporter un autre tournoi du Grand Chelem sont à Wimbledon ou peut-être sur surface dure en Australie.

Je dois dire que j’ai été fier du travail que j’ai fait ce soir et de ce tournoi dans l’ensemble étant donné que je n’étais pas à mon meilleur en arrivant à Roland-Garros, mais il a juste été trop fort pour moi ce soir. J’ai eu des opportunités. Au troisième set, il y a eu des balles de set. Je me suis engagé dedans, mais je n’ai pas réussi à aller au bout. Des gars comme Sinner et Alcaraz vous présentent ce défi-là. Sur le court, ils mettent de la pression, ils sont tout le temps sur votre dos. Ils augmentent la pression à mesure que le match avance et quand les opportunités se présentent, elles sont rares. Donc, vous êtes peut-être plus nerveux et vous voulez forcer un peu vos coups. C’est ce qui s’est passé. J’ai raté du coup, mais je pense que c’est bien de ne pas prendre une roue ou un bâton par Sinner parce qu’il en a distribué beaucoup au cours du tournoi.

En termes de niveau tennistique pur, c’étaient trois sets très serrés. Le deuxième et le troisième encore plus auraient pu basculer en ma faveur. Cela a tenu en quelques points, mais c’est une victoire méritée. Il a réussi à résister à la pression avec régularité. Il ne m’a pas permis de prendre le temps de rentrer dans les échanges. Il était toujours sur la ligne à essayer de me mettre en position de défense. C’est la raison pour laquelle il est numéro 1 mondial. Je lui souhaite le meilleur pour la finale. Le match entre lui et Carlos sera vraiment incroyable. Ce sont les deux meilleurs joueurs en ce moment, c’est certain.

"J’ai dit que cela aurait bien pu être mon dernier match. Je n’ai pas dit que c’était le cas. Je ne sais pas à quoi vont ressembler les prochains mois"

Quand tu dis que cela pourrait être ton dernier match ici, est-ce que cela signifie que tu te laisses toutes les possibilités ou que tu penches pour cette option ?

J’ai dit que cela aurait bien pu être mon dernier match. Je n’ai pas dit que c’était le cas. Je ne sais pas à quoi vont ressembler les prochains mois. 12 mois, c’est long à ce stade de ma carrière. Ai-je envie de jouer davantage ? Oui, mais est-ce que j’en serai capable dans 12 mois ici ? Je ne sais pas. Je ne sais pas. Donc, c’est tout ce que je peux dire pour le moment.

Tu viens de parler de Wimbledon et tu as dit que tu essaierais d’être prêt pour ce tournoi. Comment gères-tu tes objectifs et ton calendrier à l’heure actuelle ? Faut-il comprendre que, après Wimbledon, tu réfléchiras à si tu veux aller à l’US Open ? Est-ce comme cela que tu gères à l’heure actuelle ?

Oui. En ce moment, en tout cas, j’essaie de m’en tenir à mon programme qui est de jouer les tournois du grand Chelem. Ces tournois sont la priorité de mon calendrier. Wimbledon et l’US Open figurent dans mon calendrier. C’est tout ce que je peux vous dire pour le moment. À moins qu’il se passe quelque chose, je ne sais pas quoi, j’ai le sentiment de vouloir jouer Wimbledon et l’US Open. Ces deux-là, c’est certain. Pour le reste, je ne suis pas vraiment certain.

Novak, tu as été si loin tant de fois ici et ailleurs. Tu as montré que tu étais toujours à te battre pour la victoire. As-tu eu le sentiment, à un moment, que c’était en train de t’éloigner et que tu as un peu pris le mur au troisième set, que c’était dur de continuer ? 

Comme je l’ai dit, Jannik est un joueur qui aime mettre beaucoup de rythme dans le match. Il est en très bonne forme physique. Il a un jeu très physique. Il frappe très bien la balle. Il semble avoir toujours un timing juste, un très bon équilibre ; et aujourd’hui, il joue le tennis de sa vie. Donc, peu importe la surface sur laquelle vous jouez contre Jannik, vous aurez ce rythme très rapide pendant tout le match.

Cela ne me pose pas vraiment de problème parce que je suis, du coup, très attentif dès le début. Au premier set, oui, il a été meilleur. C’était assez serré, 6/4. Au deuxième set, j’ai eu des balles de match, on a breaké, débreaké, j’ai mené 40-15. Il a gagné le deuxième et le troisième et il l’a mérité, mais je pense que j’ai sans doute joué le meilleur tennis que j’ai joué dans ce tournoi et il a gagné quand même ces points importants parce que, lorsque c’était important, il a sorti le bon jeu, le bon état d’esprit. Il faut le féliciter. Il n’y a pas de doute, c’était lui le meilleur ce soir.

C’est une défaite en 3 sets, mais j’ai le sentiment de l’avoir quand même forcé à combattre. J’ai fait en sorte qu’il fasse un gros effort sur tous les points parce que je n’ai voulu en lâcher aucun à une étape pareille et surtout en demi-finale de Grand Chelem. J’ai fait ce que j’ai pu. Mais c’est le sport, à la fin vous serrez la main du meilleur, de celui qui a gagné.

Beau match, belle ambiance et beau Djokovic ! Serais-tu d’accord pour dire que tu as joué, ce soir, encore mieux que tu n’as joué contre Zverev ? Tu disais que Sinner jouait un peu comme toi quand tu étais plus jeune.

Je ne sais pas. Peut-être que oui, peut-être que non. Nous sommes tous différents. Quand j’étais à mon meilleur niveau, je jouais assez vite la plupart du temps, mais c’est un joueur différent et je ne veux pas comparer nos jeux. Je pense qu’il est unique, qu’il joue à sa façon.

Est-ce que j’ai mieux joué ? Je répondrais « non » parce que j’ai perdu. Si j’avais gagné, ma réponse serait peut-être différente, mais c’étaient des matchs qui étaient différents. Avec Zverev, j’avais l’impression d’avoir un peu plus de temps en fond de court pour jouer avec des tactiques différentes. J’avais un peu plus de temps pour aller sur la balle. Avec Jannik, ce n’était pas le cas, il fallait que je sois à mon meilleur 100 % du temps. Mon niveau a été assez bon ; à des moments, même à un très bon niveau, mais lui aussi. Donc, il était juste à un niveau au-dessus du mien ce soir.

"Ma jambe m’a un peu gêné tout au long du tournoi. C’était un problème musculaire..."

Novak, excuse-moi de revenir à cet événement, mais quel a été le problème avec ta jambe parce qu’il a semblé que, même avant le match, tu faisais des étirements ? 

Ma jambe m’a un peu gêné tout au long du tournoi. C’était un problème musculaire qui doit faire l’objet d’un examen, sur lequel il faut travailler. Plus on avance dans un tournoi, plus cela devient difficile, plus cela devient exigeant et donc vous risquez d’aggraver le problème, mais cela ne m’a pas posé tant de problèmes que cela. Cela a été un petit obstacle dans mon jeu, mais je pouvais quasiment bouger à 100 %. Donc, franchement, ce n’était pas très grave. Cela n’a pas tant d’importance que cela.

Bonjour, Novak. Finale : Carlos contre Jannik. Est-ce que, à ton avis, à l’avenir, leur rivalité sera comparée à d’autres grandes rivalités du tennis comme la tienne avec Rafa ou Roger ? 

Là, tout de suite, c’est un peu difficile parce qu’il faut qu’ils jouent l’un contre l’autre pendant au moins 10 ans, voire plus sans interruption pour pouvoir faire partie de ce débat. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils sont très positifs pour le tennis. Leur rivalité est quelque chose dont notre sport a besoin. Il n’y a aucun doute là-dessus. Et la façon dont il joue, leur approche de la vie organisée autour du tennis fait qu’ils auront sans doute des carrières couronnées de beaucoup de succès au cours des prochaines années. Je les vois lever les plus grands trophées plus souvent qu’à leur tour.