Tennis. Roland-Garros - Novak Djokovic : "Sinner est le meilleur depuis quelques années"
Novak Djokovic jouera une 51e demi-finale en Grand Chelem. Le Serbe a eu le dernier mot, en quarts de Roland-Garros, contre Alexander Zverev. Dans un match tactique, où il a mis un set à se mettre en route, le Serbe a surclassé son adversaire en quatre manches (4-6, 6-3, 6-2, 6-4). Solide au service, où il n'a été son adversaire breaké qu'une seule fois, l'homme aux 24 titres du Grand Chelem s'est offert une affiche explosive face au numéro 1 mondial en demies, Jannik Sinner. Un joueur face à qui il a perdu lors de chacune de ses quatre dernières confrontations. Il y aura de la revanche dans l'air...
Vidéo - Novak Djokovic en demi-finale de Roland-Garros
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"J’espère donc que je serai physiquement capable de maintenir la cadence avec Sinner"
Félicitations ! As-tu des souvenirs d’avoir fait autant d’amorties en un seul match ?
Peut-être contre Rafa. J’ai joué trop de matchs pour m’en souvenir ; mais contre le vent, surtout le côté où j’ai joué le dernier jeu, j’avais l’impression de jouer contre 2 joueurs en servant de ce côté parce que la balle n’allait nulle part. Bien sûr, on ne le voit pas à la télé, mais sur le court, on le ressent vraiment.
J’ai donc essayé d’un peu changer mon jeu parce que je ne pouvais pas le percer. Donc, j’ai essayé de le faire monter au filet, je le risquais avec des amorties, des volées. Bien sûr, j’étais tendu, je voulais terminer le match. Lui, il jouait un jeu régulier de fond de court. Lors du dernier jeu, il ne faisait pas d’erreurs, il m’a fait bien bosser. Donc, un match incroyable ! Le fait de battre un des meilleurs joueurs du monde sur un très grand court, c’est pour cela que je travaille et je continue à me pousser au quotidien pour continuer, grâce à ce type de match, pour vivre ce type d’expérience. C’est un témoignage à moi-même et à d’autres que j’arrive toujours à jouer au plus haut niveau. Donc, bien sûr, la sensation est énorme et j’essaie d’en profiter.
Grand match, Novak ! Il y a quelques semaines, tu étais dans une salle comme celle-ci à Madrid et tu as évoqué tes défaites, le fait que c’était une nouvelle réalité. Tu as dit que c’était le cercle de la vie, le cercle de ta carrière. Je suis sûr qu’il y a eu beaucoup de doutes. C’était un moment difficile. Es-tu satisfait de la manière dont tu as pu rebondir et jouer à un niveau aussi élevé qu’aujourd’hui ?
Si on regarde les résultats que j’ai eus cette année, j’ai perdu de multiples matchs au premier tour des grands tournois et des Masters. Bien sûr, ce n’était pas une belle sensation. C’est quelque chose que je n’ai pas vécu depuis les 20 années que je joue. C’est pourquoi j’ai dit qu’il faut essayer de trouver un moyen de rebondir lors des Grands Chelems. Ce n’est pas un secret, cela fait des années que c’est comme cela, mais surtout maintenant, pour moi, c’est toute une question de Grand Chelem, de rehausser le niveau, de jouer mon meilleur tennis lors de ces 4 tournois. C’est ce que j’ai réussi à faire.
La victoire contre Alcaraz aux quarts de finale, à l’Open d’Australie, et contre Zverev ce soir me prouve à moi-même et aux autres que j’arrive toujours à jouer au plus haut niveau. C’est ce qui me fait vibrer. C’est là où je verrouille le tout et je donne mon meilleur. J’espère donc que je serai physiquement capable de maintenir la cadence avec Sinner dans quelques jours. C’est un grand défi pour moi. Les choses deviendront plus dures, mais c’est comme cela que cela doit être au plus haut niveau des Grands Chelems.
"Jannik est en meilleure forme et est le meilleur joueur depuis quelques années maintenant"
Pour continuer sur ce fil, est-ce que le fait d’avoir gagné ton 100e titre t’a enlevé un poids ? Peux-tu nous parler de ton prochain match contre Jannik ?
Cela m’a aidé au niveau de ma confiance et de mon jeu. Le fait d’être plus confiant en moi, cela a un impact positif sur le jeu. On commence à mieux jouer. Donc, c’est logique, si on commence à gagner. Néanmoins, je pense que mon jeu serait encore bon, même si je n’avais pas joué à Genève et que j’étais venu directement ici parce que ce sont les Grands Chelems qui me font vraiment vibrer et c’est là où je joue mon meilleur tennis. Néanmoins, c’était une bonne décision d’aller à Genève. Donc, cette 100e victoire – et la manière dont j’ai gagné le tournoi – m’a aidé mentalement à venir à Roland-Garros avec un bon état d’esprit.
Jannik ? Jannik est en meilleure forme et est le meilleur joueur depuis quelques années maintenant. Il le mérite, il joue du grand tennis, du tennis d’attaque. Il est super fort dans tous les aspects de son jeu. Je n’ai pas joué contre lui depuis un moment. On a toujours eu des matchs passionnants. À un moment donné, on a joué 3, 4 matchs en très peu de temps sur dur, mais je pense que l’on a joué une fois sur terre battue à Monte-Carlo, il y a quelques années. Donc, bien sûr, ce sera des demi-finales d’un Grand Chelem contre le numéro 1 mondial. Il n’y a pas de plus grande occasion pour moi. Je vais donc essayer de faire de mon mieux pour vraiment avoir une aussi belle performance que ce soir.
Je me demandais, Jannik a joué des matchs où il dominait complètement lors des tours précédents. Tu as une longue carrière derrière toi et tu as rencontré beaucoup de joueurs qui étaient en feu. As-tu un moyen basique pour arrêter quelqu’un qui est une vraie locomotive pour les stopper ?
Oui et non. Tout dépend du jour et comment on se sent sur le court. Je sais à quoi m’attendre avec Jannik. Il va jouer un tennis de très haut niveau, tout comme dans tous les tournois qu’il joue depuis un an et demi. Je ne m’attends à rien d’autre de sa part. Toutefois, ce type de rencontres et de défis, d’une certaine manière, me fait produire mon meilleur tennis. Jouer en 3 sets gagnants dans les phases finales d’un Grand Chelem contre le numéro 1 mondial, on ne peut pas avoir plus de motivation que cela, pour moi, à cet âge. C’est ainsi que je vois les choses, à présent.
Comment vais-je l’arrêter ? Je ne pense pas à cela. Je réfléchis à comment je vais mettre en œuvre ce que je veux mettre en œuvre sur le court et comment je vais me sentir. Donc, bien sûr, je vais, avec mon équipe, demain, y réfléchir, m’entraîner un peu sur les aspects spécifiques qui vont se produire quand je jouerai contre Jannik. Donc, je ferai de mon mieux.