Tennis. Roland-Garros - Oprandi, la "Terminator" : "C'est pas mal... !"
Par Alexandre HERCHEUX le 23/05/2019 à 14:01
"I'll be back" : la célèbre phrase d'Arnold Schwarzenegger ! Elle est sans doute celle qui correspond le mieux à la Suissesse Romina Oprandi. Epaules, poignets, avant-bras, genoux, cuisses... Rien n'a été épargné à la joueuse de 33 ans et pourtant... Plus revue en tournoi WTA depuis les qualifications de Roland-Garros 2016, la revenante a réussi à s'imposer au premier tour des qualifications contre sa compatriote Ylena In-Albon, 175e mondiale, 6-3, 6-1 en 1h10. Une performance absolument remarquable d'une joueuse qui aurait pu avoir un palmarès tout autre si les blessures n'étaient pas venues lui voler une partie de sa carrière. Si la Suissesse s'est inclinée logiquement 6-1, 6-1 contre Varvara Lepchenko, cela n'enlève rien à son fantastique retour.
Vidéo - Romina Oprandi au micro de Tennis Actu à Roland-Garros !
Romina Oprandi has had 8 (eight) shoulder surgeries, the last 6 weeks ago, and surgeries on both wrists since 2018. She started hitting two weeks ago, lost 6-1 (to In-Albon) and 6-0 in the practice sets she played in Paris. Somehow, she came out and played a brilliant match today
— Tumaini Carayol (@tumcarayol) 21 mai 2019
Un an d'absence entre 2007 et 2008, deux mois en 2009, 3 mois en 2012, 6 mois en 2013, 3 mois en 2015, 6 mois en 2016, 9 mois en 2017 et 9 mois en 2018. Voilà le calvaire enduré par Romina Oprandi depuis le début de sa carrière professionnelle en 2005. Pas moins de 8 opérations de l'épaule droite, une opération pour chaque poignet et une opération du genou... Imaginez un peu le courage de la Suissesse qui n'a jamais abandonné le tennis et qui a toujours gardé en elle l'espoir de revenir sur le circuit. Pourtant, combien de joueuses auraient laché... En octobre dernier, à 32 ans, la Bernoise a dû passer sur le billard pour ses deux poignets. Une opération qui semblait être le clap de fin pour elle... Mais voilà, malgré seulement trois tournois disputés en 2018 (3 ITF), la Suissesse s'est présentée à Roland-Garros cette année grâce à un classement protégé et de justesse. 139e mondiale le 13 juin 2016, Oprandi a pu utiliser ce fameux classement pour entrer dans le tableau des qualifs. De justesse car ce classement expirera début juin. Veritable miraculée, et athlète particulièrement courageuse, l'ancienne 32e mondiale a pu refouler les courts de la Porte d'Auteuil pour le plus grand bonheur de ses proches.
Opposée pourtant à la 176e mondiale Ylena In-Albon, Romina Oprandi a pu utliser son tennis atypique pour triompher de nouveau et obtenir une belle récompense après tant d'efforts. Et pourtant, en session d'entraînement, la revenante avait été atomisée 6-1 par cette même adversaire il y a peu et avait été corrigée 6-0 lors de son set d'entraînement à Paris. Assez incroyable. Les puristes ne peuvent qu'apprécier son style si particulier. La droitière est très à l'aise en fond de court, maîtrisant parfaitement ses amorties et pouvant faire des ravages avec son jeu de variations. Une qualité de jeu qui lui a permis de remporter son premier tour à Paris et de se donner le droit de rêver du grand tableau. Une victoire face à la malchance et une belle revanche. Battue par Varvara Lepchenko, 130e mondiale 6-1, 6-1 au deuxième tour, cela reste une belle victoire pour elle et surtout une grande preuve de courage. L'héroïne suisse a appris certaines choses après ces épreuves et apprécie sans doute encore plus le fait de pouvoir rejouer sur le circuit WTA : "Vous commencez à apprécier quand vous être vraiment en bonne santé. Le problème des humains c'est que nous n'apprécions pas assez ce que nous avons. Maintenant, je ne me prends plus la tête pour de petite choses. Je me dis toujours "Allez...On s'en fiche" avait-t-elle confié au journaliste Carayol Tumaini après son premier match.
Players often learn the same thing after serious injuries. Oprandi: "You start to appreciate when you're really healthy. The problem of humans is that we don't appreciate enough what you have. Now I complain less about small things. Now I always think: 'oh, come on. Who cares?'"
— Tumaini Carayol (@tumcarayol) 21 mai 2019