Roland-Garros - Rétro 1983 : Yannick Noah le dernier héros
Par Roxane TEJERINA le 10/06/2018 à 13:05
Le dimanche 5 juin 1983, sacre de Yannick Noah aux Internationnaux de France, est gravée dans les mémoires du tennis français, pour plusieurs raisons: d'abord, à 23 ans, Yannick Noah "chipait" la Coupe des Mousquetaires des mains de son tenant du titre Mats Wilander, en trois manches, 6-2, 7-5, 7-6 (3) devant 18 000 spectateurs. Mais surtout, le tricolore offrait à la France son premier Roland-Garros (côté messieurs) de l'Ère Open, et le premier depuis 1946, avec Marcel Bernard. Et depuis... rien, malgré une finale (Henry Leconte en 1988) chez les messieurs (on n'oublie pas Mary Pierce en 2000 pour les Dames). Si bien que chaque année, les médias comptent désespérement les années écoulées depuis ce dernier sacre tricolore. L'image de "Yan" sautant dans les bras de son père est rentrée dans la mémoire collective. Rétro.
Vidéo - Roland-Garros - Yannick Noah raconte sa victoire de 1983
Le tricolore n'en était pas à son premier joli parcours dans les serres d'Auteuil. Non. D'abord en 1980, il dispute les huitièmes de finale. Et puis les deux années suivantes, il se hisse jusqu'en quarts. Le tennis français sent qu'il se passe quelque chose. Il sent que ce jeune peut mettre un terme à trente sept ans de disette. Les semaines avant le "fameux", Yannick Noah (n°6) envoie quelques signaux. D'abord il se hisse en finale à Lisbonne. Mais surtout, il triomphe à Madrid et Hambourg. Et puis, le 23 mai, débute enfin l'événement tant attendu par le public français. Après avoir défait ces sept premiers adversaires - dont Christophe Roger-Vasselin en demi-finale, tombeur du n°1 mondial Jimmy Connors au tour précédent -, il se "pointe" sur le Central face au tenant du titre, Mats Wilander (n°5), où, après avoir remporté avec autorité les deux premières manches, il sent le Suédois rentrer dans son match. Les deux joueurs se connaissent par coeur. Mais au bout des presque deux heures vingt cinq de jeu, le trophée des Mousquetaires est pour lui. Pour son père Zacharie. Pour les Français. Un service à 120 km/h qui laisse son adversaire sans voix et qui renvoie la balle hors du court. Sa coupe ? C'est Marcel Bernard qui lui remettra. Entre héros français. Trente cinq ans plus tard, il reste le seul et le dernier français à avoir triomphé à la maison, dans l'Ère Open. Pour l'anecdote, il sera battu en quart de finale l'année d'après par sa même victime suédoise. D'ailleurs, "Yan" ne disputera plus aucune finale de Grand Chelem. Roland-Garros 1983, son coup d'éclat.