Tennis. Roland-Garros - Roger Federer se méfie de Stan Wawrinka

Le choc du jour, ce mardi à Roland-Garros sera donc Suisse. Toujours aussi magistral, Roger Federer va s'attaquer à un de ses meilleurs amis, son compatriote Stan Wawrinka. Un nouveau duel qui s'annonce épique, d'autant que Stan semble retrouver son meilleur niveau Porte d'Auteuil, en témoigne sa performance majuscule face au jeune loup Stefanos Tsitsipas. Est-ce qu'à 37 ans, le Maestro a les armes pour l'emporté sur Wawrinka, lui qui n'avait plus joué à Roland-Garros depuis quatre longues années ? En tout cas, il n'a rien perdu de sa superbe et sera beaucoup plus frais.

Vidéo - Federer, plus vieux quart de finaliste à Roland depuis 1971

Au revoir, merci, et encore un record. On pourrait résumer le match de Roger Federer par cette simple phrase tant il a expédié, en 1h42, et dominé son match face à Leonardo Mayer, pour devenir le plus vieux quart de finaliste de grand chelem depuis 1971 et Istvan Gulyas qui avait 39 ans à cette époque.  L'Argentin n'a pas existé lors de ce huitième de finale que Roger a remporté sur un score qui reflète le grand écart de niveau entre les 2 joueurs (6-2, 6-3, 6-3). Aucun des sets n'a été serré tant le Suisse a dominé es échanges avec notamment son revers à une main. Il a montré au public un niveau de jeu incroyable et Mayer n'a rien pu faire. Le tournoi continue pour Roger et il peut légitimement penser qu'il a un coup à jouer dans ce Roland-Garros 2019 face aux deux ogres que sont Nadal et Djokovic. Pour une place en demies, il affrontera Stan Wawrinka, exceptionnel face à Stefanos Tsitsipas.

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Félicitations. Pouvez-vous nous parler de votre jeu en revenant ainsi à la terre battue, et avez-vous pensé au service à la cuillère contre quelqu’un depuis derrière la ligne de fond, ou est-ce que ce serait un manque de respect ?

C’est totalement possible. Je ne pense pas que j’utiliserai ce coup, mais j’y ai souvent pensé. Je ne pense pas que ce soit un manque de respect. Tout ce qui reste dans les règles est valable.

Il y a deux jours, vous avez parlé de Ruud et de son style de jeu. On parle de Zverev et de Tsitsipas, et d'autres jeunes joueurs. Mais ne pensez-vous pas que quand vous quitterez le circuit, certains des coups de votre panoplie vont disparaître, par exemple votre « chip and charge », l’utilisation de votre revers slicé ? Ne pensez-vous pas que c’est une héritage que personne ne reprendra quand vous partirez ?

Non, je ne pense pas que ce soit le cas. Les autres vont venir avec d'autres coups. Je ne joue pas si différemment de cette nouvelle génération. Il est difficile de réinventer la roue. Bien entendu, peut-être que Rafa, Novak et moi-même avons quelque chose de particulier. C'est souvent une combinaison de beaucoup de choses. Mais je crois que beaucoup de mes fans, ou des fans de Novak ou de Rafa, quand l'un d'entre nous prendra sa retraite, ressentiront un petit vide. Mais quelques années plus tard, ils tomberont amoureux d'un autre joueur, parce que quand vous aimez le tennis, vous n'aimez pas le jeu pour un seul joueur. C'est une question de sport, ce que vous ressentez pour ce sport, et je pense que le tennis ne fera que s'améliorer avec le temps. Et moi, je le regarderai.

Que pensez-vous de votre jeu aujourd'hui ?

J'ai bien joué, bien servi. Il y avait du vent, les conditions étaient difficiles, beaucoup d'échanges de fond de court, avec des échanges neutres. Il y en avait toujours un qui faisait monter la pression, l'autre qui se défendait. C'est un type de conditions où cela va vite, les balles tourbillonnent. Quand vous êtes de côté où que vous avez le vent dans le dos, c’est comme si vous serviez du haut d’un arbre, ou d’une montagne, alors que de l'autre côté, vous avez l'impression que vous allez jouer en montant une colline. Il est important de rester concentré. J’ai réussi, et je suis très content de ce jeu.

Qu'est-ce qui vous pousse encore à vouloir relever les défis et être le meilleur ?

Vous savez, en tant qu’enfant, junior, ado, vous vous améliorez, puis tout à coup, les progrès ralentissent. Vous arrivez à un moment où vous voulez revenir à votre bon niveau, le plus souvent possible. C'est ce que j'essaye de faire, depuis je ne sais combien d'années. Avec l'arrivée de joueurs différents, vous devez vous ajuster, ajuster votre niveau, votre service. Vous devez aussi vous adapter à la nouvelle technologie, les raquettes, peut-être prendre la balle plus tôt, plus tard. Il y a toujours une stratégie derrière tout cela, quoi que vous fassiez. Mais je pense que le tennis est un super sport, on ne s’ennuie jamais parce que chaque jour, vous jouez différemment, votre adversaire joue différemment. Chaque adversaire vous donne des difficultés différentes. C'est la raison pour laquelle je ne me suis jamais ennuyé dans le tennis, jusqu'à maintenant. Il est facile d'être motivé, quand on joue dans ce type de stade, avec des courts pleins, qui vous font une standing-ovation à la fin. Je pense que la grande question pour moi, c’est comment gérer les voyages et les séances d’entrainement quand il n’y a personne. Maintenant, est-ce que je suis contente de m'entraîner sur le tapis de course, et tout ce qui va avec ? Pour l’instant ça va, mais j’espère pouvoir continuer.

Je ne sais pas si vous avez vu Dominic Thiem hier, qui n’a pas trop apprécié quand on l'a fait sortir de cette salle de conférence de presse, en cours d’interview. Est-ce que cela vous est déjà arrivé, quand vous étiez plus jeune, que vous étiez en salle de conférence de presse en tant que jeune joueur montant, et qu'une des stars arrivait, et voulait vous faire accélérer, ou l'inverse ?

Oui, c'est une superstar, Dominic Thiem. Je suppose que quelque chose s'est produit, quelque chose a dû mal se passer, pour que l'on se retrouve dans une situation pareille. Avec tous les joueurs, on dit toujours que celui qui reste dans le tournoi a la priorité. Si j'avais perdu contre Mayer, j'aurais laissé Mayer s'exprimer en premier, ou décider quand il voulait passer, étant donné qu’il aurait eu encore un match à jouer. C'est comme cela que cela fonctionne. Je suppose qu'il y a eu un malentendu. Peut-être aurait-on dû faire attendre Serena dans les vestiaires, plutôt que d'attendre ici, au centre de presse. Mais je peux comprendre la frustration de Dominic, il a dû se dire : "Comment se fait-il que cela se soit produit ?" Je ne pense pas qu'il soit fâché après Serena ou qui que ce soit. C'est une situation malencontreuse mais que moi, j'ai trouvé amusante (Rires). On en a plaisanté il y a un instant, donc je suis tout à fait conscient de ce qui s'est passé. C'est pour cela que je peux répondre, parce qu'on en riait dans les vestiaires. Je comprends qu’il se soit demandé : « Mais qu’est-ce qu’il se passe, est-ce que c’est une blague ? » Quand il l’a dit, c’était super, j'adore son accent, que ce soit d'ailleurs en anglais ou en allemand, et il le sait.

Si vous jouez contre Tsitsipas au prochain tour, avez-vous déjà réfléchi à la manière dont vous allez aborder le jeu, est-ce que vous ferez différemment de l'Australie ? Pouvez-vous nous donner aussi quelques idées sur le match, si votre adversaire est Stan ?

Stefanos, les 3 matchs que l'on a joués l'un contre l'autre, à la Hopman Cup, en Australie et à Dubaï, se sont déroulés sur des courts plus rapides, notamment à Dubaï et à Perth. Il a dominé par son service, il a des services rapides. En Australie, c'était un peu plus lent. Je crois que j'aurais dû être plus offensif, à mesure que le match avançait, je ne l'ai pas fait assez. J'ai pu échanger les choses pour Dubaï et contrôler le match. Maintenant, la terre battue, c'est très différent. Il a joué contre Rafa à Madrid. Je m'attends donc à un match difficile. Il a l'option des services-volées, je l'ai vu faire à Monaco contre Medvedev. Il faudra aussi voir les conditions.Contre Stan, c'est plus clair, on se connait bien, parce qu'on a beaucoup joué l'un contre l'autre, notamment sur la terre battue, où j'ai eu beaucoup de mal contre lui. A un moment, on pensait qu'il ne pourrait jamais revenir. C'est bien qu’il soit revenu, et qu'il joue bien. J'espère qu'il n'est pas au niveau de 2015, puisqu'il écrasait la balle, ce qu’il faisait était incroyable.