Tennis. Roland-Garros - Serena Williams : "Je n'aurais pas joué si.."

Serena Williams est de retour à Roland Garros. L'ex numéro un mondial s'est exprimée en français après sa victoire face à Kristiyna Pliskova 7-6 [7], 6-4 sur le court Philippe Chatrier. @serenawilliams #RG18 #RolandGarros #tennis pic.twitter.com/4rHKO0Y2Kj

— France tv sport (@francetvsport) 29 mai 2018

Serena, êtes-vous satisfaite du match ? Était-ce important ? Et il y a la question sur la combinaison.

Oui, je pense que le match s'est bien passé. Il n'était pas facile parce qu'au début il y a eu beaucoup d'aces. Après son premier service, je me suis dit : "Il va falloir que je serve très bien aujourd'hui et que je sois vraiment concentrée parce qu'il n'y aura pas beaucoup d'échanges". Je me battais pour trouver le bon rythme. Il y avait tellement d'aces mais dans l'ensemble, j'étais contente de mes performances et de la manière dont j'ai joué aujourd'hui. Quant à la combinaison de chat 2.0, elle est supère. Je l'appelle ma combinaison de chat inspirée par Wakanda. On l'avait conçue bien avant le film, c’est à cela qu’elle me fait penser. Ma combinaison est très confortable. Je l'avais essayée depuis plusieurs fois. Je ne l'avais pas remise depuis un mois. Je l'ai enfilée à la dernière minute.

Bienvenue, bravo pour votre retour. Pensez-vous que l'on vous a peut-être sous-estimée par rapport au passé ?

Je ne sais pas, je ne peux pas répondre à cette question. En général, les gens contre lesquels je joue ne me sous-estiment pas. J'essaie de me faire plaisir et de voir ce qui se passe.

Premier match de Grand Chelem depuis un moment. Votre opposante a très bien servi. Il y avait un bon rythme. Était-ce un match où vous avez eu du mal à jauger votre niveau ou êtes-vous satisfaite ?

 Je pense que cela peut être une manière difficile de jauger mon niveau. Il y a eu plein d'aces notamment au premier set mais au deuxième set, on a eu plus d'échanges et on était plus dans le terrain. Cela a été. J'ai beau travailler sur le court et hors court, sur le court, hors du court. C'est ma vie. J'en ai profité. Les résultats se voient.

À votre avis, quelle est la plus grande différence entre maintenant que vous êtes maman pour le tournoi du Grand Chelem ?

C'est assez facile de répondre à cette question. La plus grande différence est que je suis prête à repartir, parce que j'ai envie de rentrer voir Alexis. On a eu l'interruption, on a de la pluie. C'est la plus grande différence. Je suis préoccupée de savoir comment cela va se passer parce que normalement lors d'un Grand Chelem, je passe beaucoup de temps sur place. Elle est trop jeune pour que je l'emmène. Cela va faire la différence.

Quelle différence pensez-vous qu'il y ait entre une mère qui joue au tennis et un père qui joue au tennis ?

Il faut d'abord retrouver son corps, parce que c'est un peu difficile. Le corps se détend quand on a un enfant, notamment quand on a un enfant à mon âge. Ce n'est jamais vraiment facile. Du point de vue émotionnel aussi, c'est différent pour un homme et pour une femme. Je suis tellement attachée à ma fille d'un point de vue émotionnel. Je sais que les pères le sont aussi mais j'ai été avec elle pendant longtemps. J'ai ce lien émotionnel avec elle. Il y a de toute évidence des différences mais aussi des similitudes.

Êtes-vous ici à Roland-Garros pour être dans la compétition parce que vous pensez que vous pouvez gagner ?

Je suis ici pour faire de mon mieux. Je ne me mets aucunement la pression, comme c'est le cas d'habitude. Je sais que vous connaissez tous la réponse à cette question.

Je suis maman de deux jeunes enfants, je suis pleine d'admiration pour vous. Qu'est-ce qui a été le plus difficile ? Avec quoi avez-vous dû jongler ?

Ce n'était pas difficile, j'ai la chance de planifier mes journées, ma carrière. La plupart des mamans n'ont pas cette chance. Je peux organiser ma journée. Je passe du temps avec Olympia, je tiens compte de ses siestes. Au début, j'ai eu du mal à comprendre ses horaires de sommeil même si, de toute façon, elle ne tient jamais les horaires. Je peux passer du temps avec elle, je ne veux pas qu'elle ressente que je suis une mère anxieuse.

Bonjour. Le mariage était super. C'était assez incroyable de vous voir, d'être là. Il y avait Oprah, tout cela, et le docteur Curry qui a fait ce sermon sur l'amour. Pourriez-vous nous en dire plus, nous donner votre expérience, et nous parler de la prééminence de la culture afro-américaine notamment dans ce mariage royal ?

C'était différent, passionnant. C'était intéressant de voir l'impact de la culture afro-américaine sur ce mariage, j'espère y avoir coopéré. C'est un réel changement culturel. Le fait de voir ce qu'est devenue la culture africaine était beau, inspirant. J'étais très fière d'elle et très heureuse pour elle.

Pour revenir à votre combinaison, elle a un sens particulier ?

Je me sens un peu comme une princesse guerrière dedans. Je vis toujours dans une vie de fantaisie. J'ai toujours voulu être une super héroïne. Dedans je me sens un peu une héroïne.

Je vais vous parler de votre niveau de tennis actuel. Qu'est-ce que vous faites bien ? Que devez-vous améliorer ?

Je pense que je sers assez bien, mieux qu'il y a quelques mois. C'est vraiment fascinant. Je sais que je peux encore bien améliorer notamment la vitesse de mes services qui n'est pas celle du passé. Je n'ai pas non plus essayé de taper si fort mes services. J'essaie de bien me positionner mais je pense que je peux à peu près tout améliorer dans mon jeu. C'est super. J'ai le sentiment que je peux m'améliorer. Il y a la possibilité de m'améliorer. Je peux être meilleure. Cela me fascine de jouer le jeu, d'arriver à ce niveau.

Pour revenir au mariage, que pensez-vous de la publicité la « Reine est de retour » et à propos du beer-pong ?

Cette idée de "la Reine est de retour" est venue parce que je revenais. Tout cela s'est mélangé avec le mariage, je me suis sentie un peu bizarre. Je connais Meghan depuis des années. Maintenant c'est une duchesse. C'est vraiment cool. Il n'y a pas eu de beer-pong. Je ne bois même pas de bière. Je ne sais pas que c'est cette histoire de ping-pong bières. Elle est fausse et de loin. Et tous mes amis m'en parlent et je réponds : « Non, cela n'a pas existé ». Je regardais Alexis et je lui ai dit : « A-t-on raté quelque chose ? ». En tout cas on en a bien ri.

Avez-vous envisagé de rajouter le nom de votre mari ou de changer de nom en jouant comme joueuse ?

Ce sera un peu compliqué. Je pense que je vais garder Serena Williams.

Vous n'aviez pas joué depuis environ deux mois et pas eu trop de tournois avant de venir. Quand avez-vous décidé vraiment de venir ici ? Qu'est-ce qui vous a rendu si sûre de revenir à Roland-Garros ?

Je n'aurais pas joué si je n'étais pas prête pour Rome et Madrid, comme je le souhaitais. Je ne voulais pas jouer dans un tournoi et ne pas me sentir aussi prête qu'il le fallait pour être compétitive. J'ai pris cette décision de ne pas jouer à Madrid et à Rome. Je savais que j'avais l'objectif d'être ici, il y a eu un moment où je n'étais pas certaine, j'avais peut-être 20 % d'incertitude. Je pensais que j'avais beaucoup de chance d'être ici.

Votre prochaine adversaire est très différente. Qu'en attendez-vous ?

Elle est incroyable, elle a eu une année fantastique l'année dernière. Elle a joué de manière incroyable. Elle est concentrée sur le tennis. Ce sera encore une fois un bon show. Elle fait tout bien. Je serais ravie d'aller sur le terrain et voir ce que je peux faire.

Vous avez été tout à fait honnête et précise quant à vos problèmes de santé post-partum ? Quel type de réaction attendez-vous ? La combinaison a aussi une fonction de compression liée à cela ?

Oui, j'ai été claire sur mes problèmes post-partum. Je n'étais pas sûre de pouvoir y arriver et à plusieurs reprises, beaucoup de gens se sont adressés à moi parce qu'elles avaient à peu près les mêmes histoires et problèmes. Souvent les gens ne veulent pas en parler. Ils parlent du bébé, de leur joie mais beaucoup rentre en ligne de compte : la grossesse, l'accouchement. On appelle cela un miracle pour une raison certaine. C'est un vrai miracle, mais il est difficile de mener à bien sa grossesse. Je m'en rends compte aujourd'hui. J'en ai parlé simplement, beaucoup de femmes ressentent un lien, cela permet d'ouvrir cette communauté et de nous entraider. Il faut en parler. Quant à la combinaison, j'ai eu des problèmes de caillots de sang. J'en ai eu beaucoup au cours des 12 derniers mois. Elle a effectivement une fonctionnalité. J'ai beaucoup porté de pantalon en jouant, parce que cela me permet une meilleure circulation sanguine. C'est une combinaison amusante qui a une fonction aussi.

L'académie de Mouratolou vous a aidée à revenir ?

Oui, elle a été fantastique. Le fait d'être en Europe d'abord, et d'être seule avec le bébé, de ne penser qu'au tennis. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pu. Cela m'a bien aidée à me préparer, non seulement pour la saison d'ici et pour le reste de l'année.

Vous avez parlé de la combinaison, de la situation des mères qui se battent. Avez-vous le sentiment d'avoir une responsabilité différente ou vous vous sentez un peu un symbole ?

Oui, ce n'est pas facile de revenir après tout ce que j'ai vécu. Comme je le disais précédemment, beaucoup d'autres femmes sont passées par la même chose. On n'en parle pas en général. Personne ne le sait. Maintenant que l'on en parle et que moi j'exprime les choses, cette combinaison peut représenter toutes ces femmes qui sont passées par beaucoup de choses mentalement et physiquement, qui retrouvent leur confiance et croient en elle. J'ai l'occasion d'inspirer tout un groupe de femmes fantastiques et d'enfants. Je suis pour cela.

Je pense qu'à l'académie de Patrick, vous avez rencontré différents joueurs de l'ATP, notamment Tomec et Kokkinakis. Je me demandais comment cela c’était passé. Aviez-vous déjà échangé des balles aevc des joueurs de l’ATP par le passé ?

Je suis rarement avec les joueurs de l'ATP. Je ne sais pas pourquoi. C'était super, amusant et difficile aussi. Je ne sais pas comment je m'en serais sortie si on avait joué un vrai match avec des points. Cela m'a aidée à me relancer, à redevenir compétitive, à me redynamiser.

Vous êtes tellement habituée à un programme particulier en tant que qu’athlète. Depuis que vous êtes mère, comment a-t-il changé ? Comment restez-vous focalisée sur votre retour ?

Ma priorité est Olympia, elle reste ma priorité. J'ai tellement donné au tennis, qui m'a d'ailleurs beaucoup apporté. Je suis très reconnaissante mais c'est ma priorité. J'organise tout autour d'elle. Comme je l'ai dit, j'essaie de la mettre en premier lieu dans ma vie avec Dieu et ma famille. Je crois qu'elle a trouvé sa place. Je pense que tout va s'organiser.

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