Rolex Monte-Carlo - Nadal : "11 titres ici, c'est incroyable"

Rafael Nadal et Monte-Carlo. Une histoire d'amour qui a commencé en 2005 et qui continue en 2018, malgré l'adversité, malgré les blessures, malgré le temps qui passe. Dimanche sur le court Rainier III qui lui est si cher, Rafael Nadal a signé son 11e succès à Monte-Carlo, en dominant Kei Nishikori en 2 sets (6-3, 6-2), dans une finale qui vient conclure une semaine idyllique où le Majorquin n'a pas lâché un set. En conférence de presse, le numéro 1 mondial est revenu sur la relation particulière qu'il entretient avec ce tournoi, sur sa passion pour ce sport qui "représente une part importante de sa vie", mais aussi sur ses objectifs pour la suite de l'année. 

Vidéo - Rafael Nadal : "Une histoire unique avec ce tournoi"

 

Rafael Nadal, 11 titres ici, 31 Masters 1000, 76 titres. Toujours la même joie, la même passion pour le jeu ? Si c'est le cas, comment faîtes-vous ?

J'ai toujours la même réponse à cette question. Mon ressenti là-dessus, c'est que toutes ces choses ne vont pas arriver éternellement, donc j'essaie juste de profiter et de jouer avec la même passion, la même énergie, la même concentration et le même amour pour ce sport aussi longtemps que possible. C'est tout. Je sais que le jour où je dirai adieu au tennis est plus proche qu'il y a 10 ans. C'est pas quelque chose qui me préoccupe, mais c'est une réalité. Donc j'essaie juste de profiter tous les jours, de jouer avec la meilleure attitude possible, et d'être heureux de jouer au tennis. En tout cas, c'est une journée spéciale pour moi.  Gagner aujourd'hui ce titre à Monte-Carlo est vraiment spécial pour moi car c'est le premier tournoi de l'année que j'arrive à terminer. Cette victoire en Master 1000 et en particulier à Monte Carlo est l'une des plus importantes pour moi en termes de ressenti personnel mais aussi de l'histoire de notre sport.

Hier (samedi), vous disiez être peut-être un peu plus nerveux que d'ordinaire avant le début de votre match. C'était aussi le cas aujourd'hui ?

Un peu, mais c'était différent d'hier (samedi). J'ai été breaké dans le 3e jeu, mais j'ai fait des erreurs tactiques. Mais je me sentais différent sur le court. J'ai immédiatement débreaké et j'ai fait quelques ajustements dans mon jeu. Pour moi, je jouais bien au début du match, mais je rejouais trop souvent sur son coup droit ou sur son revers, je ne changeais pas de directions.  Après, j'ai beaucoup plus ouvert le court, j'ai davantage changé de directions. Le match a beaucoup changé, non ? J'ai obtenu beaucoup plus d'opportunités. Je voyais mieux ce que je devais faire, la manière dont je devais construire le point après ces 3 premiers jeux.  Après, Kei s'est probablement un peu fatigué. Ca m'a encouragé à continuer de faire ça, de continuer à le faire bouger. Ouvrir le court avec le revers était crucial aujourd'hui pour ensuite changer de directions. J'ai joué un match solide aujourd'hui. Bien sûr, mon meilleur match, c'était contre Dominic en quarts de finale. Mais aujourd'hui, je me suis amélioré par rapport à hier. Ca a été une super finale, une super semaine. Gagner un titre important, jouer contre des adversaires difficiles sans perdre un set, c'est vraiment une superbe semaine.

 

Hier (samedi) après votre victoire, vous vous êtes immédiatement réentrainé pour corriger quelque chose. Avez-vous changé quelque chose dans votre jeu ?"

Dans l'entraînement d'hier ? Non, je n'ai rien changé. Bien sûr que non. Je ne cherchais pas un gros changement. Je cherchais juste à me relaxer,  à taper fort dans quelques balles et bouger mes bras sans pression. C'est tout. Je ne cherchais pas à m'améliorer. J'ai dû jouer 10-15 minutes après le match, pas 45 minutes. Jouer sans pression, c'était l'objectif de l'entraînement d'hier. [...]

Avant la cérémonie, ils ont montré des photos de vos 10 autres victoires passées. Qu'est ce qui vous traverse l'esprit à ce moment-là ? Quel genre d'émotions ça vous transmet ?

Que je suis vieux ! Mais bien sûr, c'est très spécial. 11 titres ici, c'est incroyable, c'est quelque chose que j'ai dû mal à imaginer... Je dis toujours la même chose mais si j'ai pu le faire, quelqu'un d'autre peut le faire. Mais c'est très difficile. Je me demande comment ces choses peuvent arriver car ça représente beaucoup d'années sans faire d'erreurs et sans être malchanceux pendant une semaine. Je n'ai pas eu de chance certaines semaines, mais pas ces semaines-là. Mon histoire avec ce tournoi est vraiment unique. Placer un nouveau trophée dans le musée de mon académie, ca va être super. [...]

 

Est-ce que vous pensez que Djokovic et Wawrinka à leur meilleur niveau, puisque Federer ne joue plus sur terre battue, sont les 2 seuls à avoir une chance de vous battre quand vous êtes au meilleur de votre forme ou vous en voyez d'autres ?

Je ne pense pas à ce genre de choses. Je pense juste à mon adversaire de l'autre côté du filet chaque jour. C'est vrai. Bien sûr, je sais qu'il y a des adversaires plus dangereux que d'autres.

 

Comme ceux que j'ai mentionnés ?

Ceux que vous avez mentionnés, l'un a gagné 12 Grands Chelems, l'autre 3. Bien sûr que ces 2 joueurs peuvent me battre. D'autres joueurs peuvent aussi me battre, mais vous avez mentionné 2 supers joueurs. Nishikori est un autre super joueur. Dimitrov, numéro 5 mondial. Je ne sais pas, Zverev, numéro 4. Bien sûr que l'on peut perdre contre les meilleurs joueurs du monde. Finalement, on peut perdre tous les jours. Mais évidemment, c'est les meilleurs joueurs qui ont le plus de chance de me battre.

 

Je ne sais pas quels étaient les problèmes physiques que vous aviez avant ici, mais à quel point c'était important de terminer cette semaine sans problème ?

C'est très important. Pour ma confiance déjà. Mon plus long match a duré 1h30. C'est une bonne nouvelle. Mais la saison sur terre est encore longue et jespère que je jouerai beaucoup de matchs. J'espère que je serais en bonne forme physique durant la totalité de la saison sur terre. La semaine prochaine, j'ai un autre tableau difficile qui m'attend à Barcelone. Aujourd'hui, je vais savourer parce que gagner un tel tournoi, ça n'arrive pas tous les jours. Mais demain, j'ai besoin d'être concentré sur la semaine qui vient. Ce n'est pas le moment de me déconnecter. C'est le moment de rester concentré et de garder cette bonne dynamique.  La manière dont j'ai gagné ces matchs était très positive. Mon objectif est de continuer comme ça.

 

Est-ce que vous vous êtes fixé des objectifs cette année, et est-ce que ces objectifs ont changé maintenant que vous avez gagné ici ?

Mon objectif est toujours le même. Être en bonne santé, car si je ne le suis pas, je ne peux pas avoir d'objectifs. Mon 2e objectif, c'est d'être heureux. C'est tout. Quand je suis en bonne santé et heureux, je sais que j'ai de bonnes chances de produire du bon tennis. Et si je joue un bon tennis, je me crée des opportunités. Après, je gagne ou je perds. C'est le sport. Ce qui me rend vraiment heureux, c'est la possibilité de commencer un tournoi en sachant que si je joue bien, j'ai des chances de bien jouer contre tout le monde et de gagner tous mes matchs. [...] Le tennis est une part importante de ma vie, mais ça ne fait pas tout. Cela n'a jamais été toute ma vie. La valeur des choses en dehors du tennis est tellement importante pour moi aussi.