Tennis. WTA - Judy Murray dénonce un tennis anglais trop masculin
Par Sylvain FALCOZ le 08/03/2017 à 16:05
Dans la famille Murray, il n'y a pas qu'Andy, et son frère Jamie. Il y a aussi Judy, la maman. Une mère dévouée à la carrière de ses enfants, mais également très impliquée dans le tennis britannique. Entraîneuse écossaise de renom, elle est notamment capitaine de l'équipe de Grande-Bretagne de Fed Cup depuis 2011. Une expérience qui lui permet d'avoir un avis bien tranché sur le fonctionnement du tennis britannique, dont elle dénonce un travers récurrent : l'absence de femmes dans ses instances, et principalement au sein de la Lawn Tennis Association (LTA), l'équivalent de la Fédération française de tennis en France. Une réalité à laquelle il est urgent de remédier, condition sine qua non selon elle pour que le tennis féminin se développe outre-Manche, comme elle l'a souligné lors d'un entretien accordé à BBC Sport : "Il n'y a probablement jamais eu autant d'opportunités pour que les femmes puissent trouver leur place, et pas seulement pour être entraineuse de tennis, mais carrément au coeur des instances décisionnaires. Si vous jetez un oeil dans la composition actuelle de la LTA, vous vous apercevrez qu'il n'y figure qu'une seule femme, celle qui s'occupe des ressources humaines. Donc dans cette importante fédération, là où les décisions sont prises, il n'y a quasiment aucune voix féminine, et pour moi c'est quelque chose d'aberrant. Nous avons clairement besoin d'un équilibre bien plus juste."
Vidéo - Judy Murray s'exprime les performances de son fils Andy
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Une absence féminine qui se fait également ressentir plus largement, au niveau éducatif et dans l'approche même du tennis d'après Judy Murray : "Dans la plupart des clubs il n'y a pas assez d'entraîneuses, et je suis persuadée qu'il y a un lien entre le nombre de femmes au poste d'entraîneur et notre capacité à pousser les jeunes joueuses au plus haut niveau. Les femmes comprennent bien mieux comment le comportement des filles et ce qu'elles recherchent. Selon mon expérience, elles vont beaucoup moins facilement se confier à des entraîneurs masculins en cas de problème, notamment sur le plan physique." Une problématique que le directeur exécutif de la LTA, Michael Downey, a bien en tête également : "Nous souhaitons qu'il y ait un meilleur équilibre au sein des postes-clés dans l'administration. Ce sont des évolutions qui prendront sans doute du temps, mais nous devons aller dans ce sens."

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