Tennis. WTA - Oudin : "On a vu en moi la nouvelle Evert"
Par Christophe de JERPHANION le 02/08/2014 à 15:59
En 2009, le monde du tennis découvre une jeune Américaine de 17 ans qui fait d'abord sensation à Wimbledon, en atteignant les huitièmes de finale après être sortie des qualifications et avoir battu au passage Jelena Jankovic. Puis, à l'US Open, elle décime la colonie russe en battant Maria Sharapova et 3 de ses compatriotes pour se hisser en quarts de finale. Cette nouvelle perle s'appelle Melanie Oudin, au printemps 2010, elle est 31e mondiale et on lui prédit un destin incroyable.
Et patatras... Le carrosse redevient citrouille et Melanie Oudin disparaît des écrans radars. 5 années ont passé, l'adolescente est devenue une jeune adulte et a retrouvé l'anonymat des tournois secondaires. Mais, en 2014, à 22 ans, elle revoit la lumière. Et, avec le recul, si elle ne regrette rien, elle se dit que les exploits de 2009 sont arrivés trop tôt :
"Tout ça est arrivé, je dirais, du jour au lendemain. Un jour, tout était normal et, le lendemain, tout le monde savait qui j'étais. Je me suis retrouvée avec un peu trop de choses à gérer d'un seul coup, spécialement à 17 ans. Ce qui s'est passé était génial et je ne voudrais rien changer à tout cela, mais c'était aussi un fardeau. J'étais trop jeune et pas encore prête à supporter tout ça. Après l'US Open, tout le monde voulait tout savoir de moi, de ma vie, de ma famille, et je ne savais pas que ça allait se passer de cette façon. Je n'avais pas idée que tant de choses sans rapport avec le tennis allaient pouvoir arriver parce que j'y jouais. Des séances photos, des rencontres avec les sponsors... Je devais me rendre en Californie juste pour une journée. C'était juste énorme, la quantité de chose que je faisais, je ne savais plus du tout à quoi m'attendre", explique Melanie Oudin dans une interview parue ce jeudi dans le Vancouver Sun.
"J'ai dû me battre avec une énorme pression. A ce moment-là, j'étais la seule joueuse américaine à percer. Il n'y avait personne d'autre. Tout le monde me scrutait et, si je perdais un match, c'était genre : "Oh Melanie a été terriblement mauvaise !" Je n'ai pas laissé les gens m'atteindre mais je me suis mis trop de pression. Après cet US Open, j'ai eu l'impression qu'il fallait que je gagne tout mais que ça n'allait pas se produire. J'étais si jeune et j'avais encore tellement à apprendre sur le tennis et sur moi-même. D'un tournoi à l'autre, tout le monde m'attendait comme si j'étais la nouvelle Chris Evert ou Tracy Austin", explique encore Melanie Oudin.
Depuis 2009, la joueuse américaine n'a jamais fait mieux que quelques deuxièmes tours en Grand Chelem, bien loin de ses performances initiales, et surtout des espoirs placés en elle. Elle a tout de même remporté l'US Open en double mixte avec Jack Sock, autre grand espoir US, côté garçons. En simple, elle a tout de même remporté un tournoi, en 2012, à Birmingham et 7 autres épreuves sur le circuit secondaire. Elle est cette semaine 131e mondiale, exactement à 100 places de son meilleur classement.
Cet été, elle se bat sur le circuit secondaire afin de décrocher une Wild Card pour l'US Open. Coup dur, cette semaine, avec une défaite dès le premier tour du VanOpen, dont elle était tête de série n°6, face à l'Ukrainienne Lesia Tsurenko, 167e mondiale. Mais Melanie Oudin veut, quoi qu'il arrive, garder la foi en son avenir, elle n'a après tout encore que 22 ans, et veut se libérer du poids de ses exploits passés.
"Ce n'était pas comme si l'US Open 2009 était la seule chose que j'avais accomplie. Mais c'est la première chose que j'aie jamais faite et celle dont le public se souvient. Je suis Américaine, ça s'est passée à l'US Open mais ce n'est pas pour autant la fin du monde !", conclut-elle.