Tennis. WTA - Philippe Dehaes : "Le nombre de coachs virés en WTA, c'est fou"
Par Hugo BROUSSAIS le 27/07/2022 à 07:55
Le Belge Philippe Dehaes n'est plus l'entraîneur de Kaja Juvan depuis quelques mois. La Slovène, 60e joueuse à la WTA, a voulu faire une pause avec son coach. A l'image de Karolina Pliskova, Emma Raducanu ou encore d'Anett Kontaveit, le circuit féminin connait une vague de ruptures ces derniers temps. Dans une interview accordée à RTBF, le coach Belge a livré une analyse de cette situation. L'occasion pour lui d'évoquer sa fin de collaboration avec la Slovène...
Vidéo - Suivez l'actualité tennis avec TennisActu.net
"Une jeune génération de joueuses dans l'émotion, l'immédiateté..."
Le coach Belge a expliqué que cette façon de fonctionner va devenir monnaie courante sur le circuit : "C’est la tendance actuelle. Il ne faut pas avoir peur de le dire. C’est très compliqué de faire ce métier aujourd’hui avec cette jeune génération qui a du mal à se projeter. Une génération de joueuses qui est très fort dans l’émotion, dans l’immédiateté. Il faut satisfaire un besoin maintenant, elles sont incapables de se projeter et peut-être de faire des sacrifices, ou attendre de travailler pour que ça aille mieux". Au début de sa collaboration avec Kaja Juvan, la joueuse pointait à la 110e place mondiale. Après un an de collaboration, la Slovène touchait la 58e place... Des résultats probants qui n'ont vraisemblablement pas suffi : "Les joueuses prennent les coaches et les jettent, pour des raisons qui ne sont pas toujours très rationnelles. Tout avait été mis en place pour la faire progresser, il n’y a pas de raison pour justifier cette collaboration qui s’arrête".
"Quand on regarde le classement WTA, le nombre de coachs virés...c'est fou"
L'ancien entraîneur de Daria Kasatkina, Monica Puig, ou encore Emma Raducanu trouve que les émotions ressortent davantage ce qui est un élément de cassure dans la relation coach-joueur(se) : "Quand on regarde le classement WTA et qu’on voit le nombre de coachs qui sont virés, c’est fou. Je fais ce métier depuis 2000. J’ai commencé avec Kristof Vliegen. On a fait six ans ensemble. Je n’avais pas d’expérience à l’époque et Kristof était un peu un chien fou. Et il me pardonnera l’expression certainement. Mais on s’est bagarré énormément, on a lutté, mais il n’a jamais remis en cause la relation. Je pense qu’aujourd’hui, la jeune génération fonctionne davantage à l’émotion. C’est malheureusement quelque chose qui est de plus en plus courant et qui ne va pas aller en s’améliorant..."
Pour croire en l’impossible en 2022, ces mots de Philippe Dehaes quand sa joueuse Kasatkina est menée 6/2 4/1 par Jabeur en finale à Moscou y’a 3 ans, avant de gagner 2/6 7/6 6/4!
— Benoit Maylin (@BenoitMaylin) January 2, 2022
Le coach belge étant également celui qui a changé le coup droit très friable de Raducanu en 2019 🧠pic.twitter.com/7l2SCkY66M