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Tennis. ITW - Laurent Lokoli : "En plein doute, j'avais décidé d'arrêter"

Par Alexandre HERCHEUX le 27/06/2021 à 15:32

ITW
Photo : @TennisActu

En décembre dernier, Laurent Lokoli se laissait le temps de la réflexion. Comme il l'avait expliqué au micro de Tennis Actu, le Corse ne savait pas s'il souhaitait vraiment continuer ou s'il fallait finalement dire stop et mettre fin à sa carrière. 6 mois plus tard, le Frenchie va beaucoup mieux. Basé à Marseille dans la structure de Lionel Zimbler, le joueur de 26 ans a retrouvé du plaisir sur le court. Sa perf' contre Hugo Grenier au challenger de Lyon mi-mai le confirme. Un retour en selle remarquable de Laurent Lokoli qui a dû traverser des moments difficiles depuis un an, notamment une wild-card pour Roland-Garros 2020 envolée juste avant le tournoi, alors que le 406e mondial était déjà à l'hôtel à Paris et avait eu la garantie de décrocher le précieux sésame de la part de la FFT. Une déception qu'il a fallu digérer mais qui permet sans doute à Laurent de revenir plus fort maintenant. Ses explications en vidéo ! 

Vidéo - Le Mag Tennis Actu avec Laurent Lokoli

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"J’étais en plein doute. J’avais même décidé d’arrêter... Puis avec le temps, je me suis rendu compte que ça me manquait"

Tennis Actu t’avait quitté dans le doute en décembre dernier. Comment ça va maintenant, 6 mois plus tard ?

Ça va très bien pour moi ! J’ai rejoint la structure de Lionel Zimbler à Marseille depuis 2 mois. Il m’a fallu un long travail pour me remettre à niveau. J’ai passé beaucoup de temps en salle de gym et sur le court. Quand j’avais croisé Tennis Actu à Poitiers, j’étais en plein doute. J’avais même décidé d’arrêter. Même si j’ai joué à Monastir, j’étais là-bas en coachant plutôt. Je n’étais plus dans l’optique de performer. Puis avec le temps, je me suis rendu compte que ça me manquait. C’était une période délicate avec beaucoup de zones d’ombre. Je me sens tellement bien à Marseille avec Lionel. Ça m’a donné envie de repartir dans une bonne structure et bien encadré. Lio a vu que j’avais toujours des qualités et du potentiel pour aller au bout de ce que j’ai entrepris il y a bien longtemps… Si j’avais arrêté là-dessus, ça aurait été un regret plus tard. Je vais mettre toutes mes forces dans la bataille pour revenir à mon meilleur niveau, pour avoir des objectifs plus hauts ensuite.

 

"Je devais être wild card à Roland 2020. J’ai fait le voyage de Corse à Paris. Au moment où j’arrive à l’h�'tel, on m’envoie par texto : "Laurent, tu n’as plus la wild-card""

On te sentait prêt à fermer ce chapitre de ta vie. Qu’est ce qui a fait que tu as changé d’avis ?

C’est un tout. En septembre dernier, j’ai tout eu… Il y a eu ma… On n’en a jamais vraiment parlé de ma wild card avortée en septembre à Roland. Je devais être wild-card. J’ai fait le voyage de Corse à Paris. Au moment où j’arrive à l’h�'tel, on m’envoie par texto : « Laurent, tu n’as plus la wild card. S’il y a un désistement, tu l’as mais pour l’instant non ». Je me suis retrouvé avec une fausse joie. Avec le passé que j’ai à Roland, j’ai toujours bien joué et je me suis toujours bien senti. C’était une bouffée d’oxygène financière mais surtout tennistique. Ça a été la goutte d’eau. Jouer avec les émotions d’un joueur, c’était vraiment difficile et je n’ai pas trouvé ça bien. C’était un ras le bol. J’ai eu aussi des soucis personnels et tu arrives à ce moment où tu te demandes ce que tu veux faire. Quand j’arrivais sur le terrain, je n’étais plus heureux. Ça a été une chute après ça. Beaucoup de questionnements… Je suis même allé à Marseille avec Lio parce que je lui avais dit que je le rejoignais et au bout de 10 jours j’ai dit stop. Il m’a dit qu’on ne lui avait jamais fait. (sourire) C’est quelqu’un d’hyper compétent et attachant. Je lui avais dit que c’était le moment pour moi de faire autre chose. J’ai accepté d’entrainer un joueur. Ça m’a permis d’être de l’autre c�'té de la barrière pendant un temps. Rapidement avec mon joueur, on s’est rendu compte que ce n’était pas la bonne décision. Je me suis rendu compte aussi que j’étais un compétiteur. J’aime toutes les émotions du tennis. Je me suis dit que j’avais encore du temps, je n’étais pas à la rue physiquement et donc j’ai eu une prise de conscience. Je suis arrivé aujourd’hui avec une nouvelle fraîcheur.

 

"On me disait de le dire, que c’était un scandale. Je n’avais pas envie de rentrer là-dedans..."

C’est assez dingue cette wild-card… On te l’a promise et annulée au dernier moment ?

C’est très simple. On m’a dit « Laurent, viens à Paris ! Il y a un Français qui va rentrer, tu es le prochain sur la liste. » Je n’en ai jamais parlé. J’ai vraiment évolué. Je reste sanguin, quelqu’un qui ne mâche pas ses mots, mais ce n’était pas le moment. J’ai été dans l’œil du cyclone en 2017 et c’est vrai qu’en septembre, j’avais besoin de calme. On me disait de le dire, que c’était un scandale. Je n’avais pas envie de rentrer là-dedans et je n’aurais rien gagné. Je trouvais ça nul d’en parler en dehors. C’était plus important pour moi d’en parler calmement plus tard. Ça a été un moment compliqué. Je ne me voile pas la face. Je connais le circuit. Ça a été d’autant plus difficile car pendant X années j’ai été un enfant de la Fédé. Quand tu sors de ce giron, tu n’existes presque plus. Même quand j’étais dans le moule, je pensais différemment. Là ça dérangeait. Je sais que je suis atypique et je l’accepte. C’est derrière moi mais d’en parler ça me soulage. On m’a dit que si je lâchais ça pendant Roland, ça ferait l’effet d’une bombe. A un moment où c’était compliqué pour le tournoi avec le covid, je me suis dit qu’il y avait des choses plus graves, qu’il fallait être mature, prendre du recul et voir.

 

"C’est jouer avec les émotions des joueurs (...) Ni les excuses ou les remboursements de l’avion n’ont pu atténuer ça"

Tu n’as pas eu d’échanges clairs et nets avec la FFT pour qu’ils justifient leur position ?

J’ai eu des discussions mais rapidement expédiées. Quand tu es joueur, tu n’es qu’un maillon. Ça a été une grande déception parce que j’ai été à la Fédé pendant si longtemps ! Je n’avais jamais appelé personne. J’ai juste fait ma demande wild card comme tout le monde et on est venu me chercher. C’est difficile, tu te prépares, tu te conditionnes, j’avais joué avec Stan l’été… J’étais bien ! Ça a été un coup dur. J’aurais préféré qu’on me dise non ou qu’on ne me dise rien. C’est jouer avec les émotions des joueurs. On vibre pour ces moments-là. Même sans public, je voulais juste jouer au tennis et faire ma passion. Les explications… Ils se sont confondus en excuses… On ne va pas parler du prize money et des points ATP… C’est une opportunité de gâcher. Ni les excuses ou les remboursements de l’avion n’ont pu atténuer ça.

 

"J’ai dérangé des gens pour rien. Même moi, je suis passé pour quoi ? J’aurais préféré qu’on me laisse dans mon coin"

Quand tu racontes cet épisode, on peut facilement imaginer que l’on aurait été en colère à ta place. Mais, tu semblais plut�'t touché, déçu…

Ça a été un sentiment partagé. J’ai eu beaucoup de colère au début. Tous les gens concernés le diront. Ensuite, c’est la déception. Ce n’est pas l’homme. J’ai eu des coups durs, j’en aurai sûrement encore. C’est vraiment le joueur. On était en plein Covid, ça aurait été une belle bouffée d’oxygène. Touché mais pas plus qu’une défaite compliquée. Je dissocie toujours l’homme du joueur. J’étais focalisé sur le sport. C’est l’annonce au téléphone, tu sautes de joie, tu appelles toute ta famille, tu reprends une bouffée d’adrénaline, tu réserves ton h�'tel, tu vois pour faire le test covid…. Les avions étaient complets. Une amie m’a aidé à trouver des billets d’avion. Elle m’a eu une place. J’ai dérangé des gens pour rien. Même moi, je suis passé pour quoi ? J’aurais préféré qu’on me laisse dans mon coin. C’est cool d’en parler et maintenant c’est derrière moi.

 

 

"Je verrai où j’en suis en fin d’année, je ferai une grosse préparation pour partir sur 2022 plein d’espoir"

Tu as déjà rebondi puisqu’en mai tu as battu Hugo Grenier, ton premier top 300 depuis 2019, j’imagine que ça t’a fait du bien.

Depuis que j’ai repris, rien ne s’est passé comme prévu. J’ai eu une préparation compliquée. J’ai commencé à avoir des ampoules énormes. J’ai joué avec un gant de vélo pendant 2 semaines. J’ai commencé à avoir une tendinite au poignet. J’avais un œuf à la place du poignet mais j’ai gardé le sourire et l’envie de bien faire. Ensuite, en mai, je m’entraînais. Je devais faire Grasse puis Montauban. Je m’entraine à Marseille. Le vendredi je dois être en week-end de repos et couper après 7 jours d’entrainement et je reçois un coup de téléphone. On me dit que je peux aller en qualifs à Almaty donc je dis que je n’y vais pas et ensuite on me dit que c’est bon pour Lyon aussi donc j’y suis allé. Hugo, c’est quelqu’un de solide. Si tu ne joues pas top 300, tu ne peux pas le battre. Je savais que j’avais un manque de match, mais j’ai fait une belle remontée et une belle partie.

 

C’est quoi le prochain cap. Quels sont les objectifs et le programme ?

A Lyon, j’ai été lucky loser et j’ai dû abandonner au 1er tour. Je me suis bloqué le dos sur le terrain. Je traite toujours ça. C’est handicapant car les 5 premiers jours, je ne pouvais même pas bouger. Je ne pouvais rien faire. Après, ce sera reprendre dès que possible les entrainements puis les tournois. Le but, c’est d’enchaîner. Ce sont des petits accrocs qui te coupent. Une fois que mon corps aura réassimilé le rythme, je pense que je pourrai enchaîner. Ensuite, je verrai où j’en suis en fin d’année, je ferai une grosse préparation pour partir sur 2022 plein d’espoir.  

 

L’idée c’est de retrouver les courts et avoir une base consistante pour se lancer dans 2022 ?

Oui ! J’ai traversé des moments difficiles en 2020. Ma première victoire, c’est d’être de nouveau capable d’être heureux sur le terrain, avoir la banane pour m’entrainer. Je ne me fais pas de soucis pour la compétition. J’adore le fait de relever les défis et je sais que je vais en gagner, en perdre, apprendre. Surtout, je me sens capable de réellement monter et de faire de bons résultats.

 

 

"J'ai un rêve que je chéris depuis si longtemps… Si un jour je suis en position de le réaliser, j’en parlerai"

As-tu un rêve, as-tu imaginé quelque chose pour la deuxième partie de ta carrière ?

J’en ai un que je chéris depuis si longtemps… Ce n’est pas le moment opportun pour en parler. Si un jour je suis en position de le réaliser, j’en parlerai. C’est plus qu’ambitieux. Aujourd’hui, si je le dis, la plupart des gens se foutront de ma gueule. Peut-être qu’ils ont raison ! Je reste intimement convaincu que j’y arriverai. J’en parlerai si je m’en rapproche. C’est bien d’avoir un rêve, c’est le meilleur moteur. Cela étant, il ne faut pas oublier que le tennis, ce sont des petits objectifs au quotidien. Il faut être capable de gagner beaucoup de matchs et de tournois, de se relever après les défaites. C’est là où les meilleurs excellent, Nadal, Djokovic... Pour moi, c’est inspirant de voir ces joueurs-là parce ce sont des légendes.



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