Tennis. Roland-Garros - Arthur Fils : "Frustrant... mais j'ai encore 10-12 Roland à jouer"

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"Les examens n'ont pas été bons du tout, il y a une fracture de fatigue"

Bonjour. Vous l'avez certainement vu dans le communiqué de presse d'hier, Arthur FILS doit malheureusement déclarer forfait, il va expliquer ce qui s'est passé.

Je vous explique à vous ?

Non, aux journalistes.

Bon, rapidement, j'ai eu des problèmes avec mon dos depuis longtemps. Pendant le match contre Munar, cela s'est empiré, j'ai fait des examens.

Les examens n'ont pas été bons du tout, il y a une fracture de fatigue, et donc on a décidé avec l'équipe de s'arrêter maintenant parce que si je m'arrête maintenant, je peux m'arrêter seulement 4 à 6 semaines. Mais si je poursuis, je devrai observer une interruption de plusieurs mois et ce n'est pas ce que l'on souhaite. Il a donc fallu opérer un choix.

C'est donc une blessure importante ? Peux-tu parler des efforts que tu as dû déployer pour gagner la victoire, malgré ces difficultés ?

Tu veux dire pendant le match contre Munar, j'ai tout donné. Je ne pouvais pas donner davantage ; à la fin du deuxième set, je pouvais sentir que mon dos n'allait pas bien du tout. C'est une chose d'être avec l'équipe, avec le docteur ; on m’a dit : "Bon, si tu avais des problèmes avant le tournoi, il faut jouer et voir jusqu'où tu peux jouer sans analgésiques. » À la fin du deuxième set, j'ai dit : "Je vais appeler le docteur, et je vais prendre des analgésiques." Et j'ai compris que le dos n'allait pas bien du tout. Et à cause du public, j'ai réussi à aller jusqu'au cinquième.

"On va essayer de voir si je peux être prêt pour Wimbledon. Je ne suis pas du tout sûr"

Juste pour clarifier les choses, est ce que cela veut dire que tu vas sauter toute la saison sur gazon ?

C'est toute la question. Je dois voir avec l'équipe, avec mon médecin. Il est certain que je vais devoir renoncer à certains tournois. Je ne sais pas encore lesquels. J'essayerai d'être prêt pour Wimbledon mais, pour être honnête, on n'est pas sûr, on ne sait pas encore. On verra bien.

Est-ce l'une de tes vertèbres qui a subi une fracture ?

Oui.

Est-ce que c'est en bas du dos ou en haut ?

C'est en bas, j'ai déjà eu ce problème dans mon enfance, L3 ou L5... Je ne sais plus… L5. J'ai déjà eu des problèmes de cette nature dans le passé.

Est-ce que tu peux dire en français ce que tu as dit en anglais ?

J'avais des problèmes au dos avant le tournoi. Après, j'ai pris la décision de jouer, malheureusement cela s'est aggravé contre Munar, très franchement. On a fait des examens... Hier soir, vers 18 heures – 18 heures 30, on a compris que ce n'était pas possible que je joue contre Rublev. C'est pourquoi j'ai déclaré forfait.

Peux-tu nous dire si, en termes de repos et de soins, il y a un risque d'opération pour toi ? Deuxième chose, peut-être le dire en français, est-ce que du coup, tu vas "skipper" toute la saison sur gazon et Wimbledon ?

Un risque d'opération, je ne pense pas. Je ne crois pas. C'est une bonne question, mais je ne pense pas du tout. Et non, par rapport à la saison sur gazon, comme je l'ai dit, on ne sait pas encore, on va essayer de voir si je peux être prêt pour Wimbledon. Je ne suis pas du tout sûr. On va voir, c'est entre grosses parenthèses. Après, cela prendra le temps que cela prendra. Ce n'est pas pressé, je n'ai que 20 ans, j'ai encore du temps sur le circuit, ce n'est pas le moment où il faut que je me presse et que j'accélère. Au contraire, si je peux prendre un peu plus de temps pour bien récupérer et être prêt à jouer la saison sur dur et toute la fin d'année, ce n'est pas plus mal.

"C'est une blessure que je connais, ça ne m'inquiète pas tant que ça"

J'allais te de demander moralement, comment tu te sens ? Lehecka a eu la même chose l'an dernier, il a mis des mois à s'en remettre. Tu as déjà réussi à prendre un peu de recul, j'ai l'impression. En termes d'émotions, tu joues vachement bien en ce moment, donc beaucoup de frustration ?

Il y a de la frustration, c'est sûr, ça fait partie de la vie d'un sportif de haut niveau, il y a toujours le risque de la blessure. Comme je dis, c'est une blessure que je connais, ça ne m'inquiète pas tant que ça. Il faut juste réussir à bien me soigner, et puis à repartir vers l'avant. Comme je l'ai déjà dit, j'en ai 10, 12 des Roland encore à jouer ! C'est sûr, c'est dommage, on avait fait un bon match contre Munar avec le public, c'était une très belle atmosphère, c'était dingue ; mais pendant le match, j'ai vite compris que le tour suivant, je n'allais pas pouvoir le jouer, et je n'avais pas que des crampes comme il a dit... (Rire.)

Cette fragilité au dos, elle date depuis un petit moment, depuis que tu es gamin quasiment. As-tu l'impression que globalement, même si tu as une caisse physique à 20 ans, que tu es encore en formation sur le plan physique et que tout n'est pas encore calé, est-ce un axe de travail majeur en ce moment, au-delà de la qualité de frappe et du tennis ? Est-ce que vraiment, avoir un socle physique pour faire 10-12 ans de carrière, c'est ta préoccupation, et éventuellement comment travailles-tu déjà là-dessus ?

Oui, c'est le plus important je pense, il faut toujours que je progresse au niveau physique. À 20 ans, je ne pense pas avoir le physique que je vais avoir quand j'aurai 25 ans. J'ai beaucoup, beaucoup d'entraînements encore à faire pour mieux gérer plein de choses, les matchs dans la durée, les tournois qui sont de plus en plus longs, les matchs de plus en plus intensifs. On bosse là-dessus. Après, on va continuer à bosser de toute façon.

Tu as l'air de dire que ton problème au dos, ça dure depuis un moment. Peux-tu expliquer un peu plus là-dessus. Quand tu étais plus jeune, tu t'es fait quelque chose ? Peux-tu expliquer d'où ça vient ?

Oui, c'est une blessure qui arrive assez souvent chez les jeunes, quand on grandit... On appelle ça une fracture de fatigue, je crois. Cela m'est déjà arrivé deux fois, j'ai dû porter un corset, ensuite, tout s'était bien reconsolidé.

Après, j'ai un corps où, je crois que je suis assez cambré, et cela n'aide pas trop. Après, à un moment, j'ai eu un œdème osseux à un endroit assez similaire. Et puis, ça revient un peu aujourd'hui. Après, il faut trouver un moyen de bien soigner, et d'essayer de passer outre ces problèmes-là.

"Je n'ai pas cherché de places pour Munich ou le Parc, j'ai des trucs à faire"

Évidemment, on aurait préféré te voir jouer aujourd'hui et dans les jours suivant. Mais dans ton malheur, as-tu trouvé des places pour Munich ou au Parc des Princes ce soir ?

C'est une bonne question, mais malheureusement, non. Je n'ai pas cherché, j'ai des trucs à faire, malheureusement bien plus importantes que le match de foot. Je serai devant ma télé, mais pas à Munich ni au Parc.

Tu n'as pas fait exprès ?

Non, je n'ai pas fait exprès !