Tennis. Roland-Garros - Arthur Fils : "Quand tu vois le public du foot... ici c'est rien !"
Par Alexandre HERCHEUX le 29/05/2025 à 19:41
Arthur Fils est au troisième tour de Roland-Garros mais son état physique inquiète... Au terme d'un combat épique ce jeudi, le Parisien a arraché la victoire après 4h25 de combat contre Jaume Munar, 7-6(3), 7-6(4), 2-6, 0-6, 6-4. Blessé à la cuisse et dans le bas du dos en début de deuxième manche, Fils a trouvé les ressources pour tout lâcher dans la dernière manche et remporter une énorme victoire dans un Suzanne-Lenglen en fusion. Offensif, il a lâché 20 coups gagnants dans le dernier set et a été récompensé de ses efforts. Sera-t-il capable de jouer à 100% au troisième tour ? Pas sûr du tout. Andrey Rublev se présentera sur le court face au Frenchie. Le Parisien s'était imposé face au Russe à Monte-Carlo, en avril dernier.
Vidéo - Arthur Fils au 3e tour de Roland-Garros 2025
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"Quand tu vois le public qu'il y a au foot, ici ce n'est rien encore. Quand tu vois le public qu'il y a en NBA, ce n'est rien, ou en NFL, peu importe"
Tu le classes où celui-là dans ton petit panthéon personnel, le plus fou, le plus grand moment sur un court ? Comment tu le classerais ?
Lui, il est vraiment pas mal. J'ai fait des gros matches mais je n'ai pas fait d'aussi gros matches en 5 sets, je pense. J'en ai eu quelques-uns pas mal ; j'en ai eu un contre Griekspoor, mon tout premier à l'US Open qui était vraiment dur mais celui-là, Roland-Garros, je pense que c'est le meilleur 5 sets que je n'aie jamais joué. J'aurais pu le perdre. J'ai eu de la chance mais ça restera l'un des meilleurs 5 sets de toute ma vie.
Richard quitte la scène…
Oui, je viens de le voir.
Quel héritage laisse-t-il, selon toi ?
Je ne sais pas. C'était un des plus grands champions du tennis français. On en parlait avec Nicolas Mahut la dernière fois, on s’est dit qu'il fait partie des top 5, peut-être top 10 joueurs français all time. Ça fait bizarre. Je viens de le croiser dans les vestiaires, on a parlé un peu pendant trois ou quatre minutes avant que je ne vienne ici. Ça fait bizarre de se dire : pour le coup, il arrête vraiment, il ne sera plus du tout avec nous dans les tournois, on ne le croisera plus trop. Je lui ai demandé : et là, tu fais quoi ? Il m'a dit : « je pense que je vais aller jouer au foot ». Ça fait vraiment bizarre. Si j'ai besoin de conseil, c'est sûr que je l'appellerai, mais c'est bizarre en tout cas.
Parfois, tu es allé chercher le public, à d'autres moments tu n'as pas eu besoin. Il provoquait presque ton adversaire à qui ça n'a pas plu. Comment tu estimes ce public qui pourrait être indiscipliné pour certains ?
« Indiscipliné », c'est un grand mot. Quand tu vois le public qu'il y a au foot, ici ce n'est rien encore. Quand tu vois le public qu'il y a en NBA, ce n'est rien, ou en NFL, peu importe. L'atmosphère est dingue mais c'est du tennis. Indiscipliné, s'ils font un peu de bruit avant de servir, c'est toujours un peu agaçant pour l'adversaire, ; mais il faut faire avec, il n'y a pas le choix. Quand je suis allé au Brésil, j'ai joué Fonseca, je ne me suis pas plaint du public. Il faut faire avec, on n'a pas le choix. Quand on va en Australie, qu'on joue des Australiens ou quand on va à New York et qu'on joue contre des Américains, les mecs te hurlent dans les oreilles pendant 3-4 heures, qu'est-ce que tu veux faire ? Tu ne vas pas te plaindre du public ? Tu n’as pas le choix, tu sais que c’est là. Moi, je pense que le public français c'est l'un des meilleurs, si ce n'est pas le meilleur et ça restera comme ça.
Sur la garantie de se présenter contre Rublev ? "Oui, j'espère..."
C'était quoi le dialogue avec ton coach sur le court ? Est-ce qu'il te disait : sois raisonnable ? Est-ce que tu as dû le convaincre que tu pouvais continuer ?
Il y avait tellement de bruit que je n'entendais pas. Il me parlait, je n’entendais rien. Il me faisait des gestes, il me disait : tu vas continuer ? Je lui ai dit « ouais ». Le quatrième, ce n’est pas grave, c’est un quatrième set, je laisse filer. Et puis j’ai dit : j'envoie tout dans le cinquième. Après, il m’a dit « si tu te sens de le faire, fais-le ». Après, quand c'est parti, c'est parti.
Est-ce que tu es à 100 % sûr que tu pourras jouer le prochain match ?
Oui, j'espère. (Rires)
Si on se projette sur le prochain match, sur l'adversaire, vous savez qui c'est ? Et si vous savez qui c'est, vous en pensez quoi ?
C'est Rublev. Ça ne va pas être un match facile, forcément. Il a été bien mieux classé que moi ; il a été top 10, peut-être top 5, non ? Top 5. Il a l'habitude de ces matches en Grand Chelem. Il en a fait pas mal des 5 sets. Je sais que ça va être un match compliqué. Après, une fois qu'on rentre sur le terrain, c'est 50/50 : il a ses chances, j'ai mes chances. On va voir ce que ça donne.
"Quand tu es petit, on te demande : OM ou Paris ? Moi, j'ai toujours été pour Paris"
Félicitations Arthur. Est-ce que tu peux nous parler de ta passion pour le PSG, d'où elle te vient, depuis quand et quels sont les équipes et les joueurs qui t'on fait rêver au PSG ?
Depuis que je suis jeune... ça a toujours été pareil, quand on était jeune, c'est soit OM soit Paris. Il n'y a pas d'autres équipes... (Rires) Non, bien sûr, il y a d'autres équipes mais quand tu es petit, on te demande : OM ou Paris ? Moi, j'ai toujours été pour Paris. J’ai joué un peu au foot. Quand j’ai vraiment commencé à regarder, c'est au moment où Mbappé et Neymar sont arrivés. Neymar à Paris la première année, je trouvais qu’il jouait le feu de dieu ; Mbappé aussi, c'était pareil. J'ai beaucoup aimé regarder Zlatan aussi. Je regardais avec mon père, Zlatan, Cavani… C'était fort. Je continue à regarder maintenant. Comme on voyage beaucoup et qu'on n'est pas dans les mêmes fuseaux horaires, il y a un peu de décalage horaire, parfois c'est compliqué de suivre les matchs. En Ligue 1, je ne suis plus trop, mais en Ligue des Champions, je suis.