Tennis. Roland-Garros - Benoit Paire kiffe ses cheveux mais... !

Tu menais 6-3, 5-3, c’est un peu tendu, c'était un peu le match galère. Est-ce que tu l'as ressenti comme ça ? Que s’est-il passé ?

Ce n'est jamais simple de commencer un Roland-Garros. Mon niveau de jeu est plutôt bon sur ces dernières semaines donc forcément un peu d'ambition. Après 6-3 5-3, là, je fais un mauvais jeu de service. Je me fais débreaker. Perdre le second me fait un petit coup au moral. Mon niveau de jeu était quand même bon, je me déplaçais, je n'avais mal au dos. J’ai finalement pu me ressaisir. Même si je mène encore 5-3, j'arrive à gagner au tie-break. Ce set était très important pour moi. Je suis très content. Le niveau de jeu, la manière, ce n'est pas très important, ce qu'il faut, c'est gagner, s’en sortir sur les premiers tours. C'est ce que j'ai fait aujourd'hui sans puiser non plus trop d'énergie. Ce n'est finalement que du positif ce soir.

Tu as fait appel au docteur au début du troisième, c’est un petit coup de chaud ? Tu disais que tu n’avais pas mal au dos.

J'ai attrapé un petit virus depuis Deux jours. Je crois que je ne suis pas le seul à l'avoir. Un peu mal au ventre. Je fais une petite pause toilette à la fin du deuxième. J'ai demandé deux, trois cachets pour le mal au ventre. Avec le stress qui arrive avant Roland Garros, ce n'est jamais simple pour les Français. J'étais donc forcément un peu tendu. Finalement, c'est passé un peu. Puis, je me suis ressaisi et j'ai su finir en quatre sets. C'était important pour ne pas perdre trop d'énergie. À Roland-Garros, on sait très bien que c'est long, il y a des matchs en quatre sets, cinq sets et il vaut mieux les éviter en début de semaine. Ce sera un gros match contre Nishikori. Pour l'instant, je vais surtout savourer cette victoire aujourd'hui.

Une question sur les cheveux... La casquette...

Les cheveux, il n'y a pas de problème. J'avais envie de changer un peu, de changer de tête, de passer à autre chose. La coiffure fait partie du style. C'est un peu compliqué à gérer quand je joue. Je suis passé du blanc il y a trois jours, au jaune, au gris. Ma coiffeuse essaie en ce moment de m'arranger un peu tout ça. J'essaie de m'en sortir. Les cheveux sont démolis, ils sont complètement brûlés. J'ai le crâne en feu. Mais j'assume, c'est un choix. C'est Sangoku, c'est terrible mais ce n'est pas le plus important. L'important est d’arriver à jouer au tennis et c'est ce que je fais plutôt bien en ce moment. Je suis content. Je vais retourner voir la coiffeuse après pour voir ce que je peux faire. Mais ça ne me déplaît pas, c'est juste que c’est un style différent.

Est-ce que tu estimes que tu galères plus sur tes cheveux que sur le court en ce moment ?

Carballes est un bon joueur, un bon Espagnol qui joue très bien au tennis. Il a gagné un tournoi cette année à Quito. Il est en confiance. Je m’attendais à un match compliqué. C'est souvent des matchs pièges sur les premiers tours à Roland, jouer un Espagnol, qui joue très bien sur terre est toujours difficile. C'est pour ça que je suis content de m'en être sorti et de m'en sortir aussi avec mes cheveux : j’ai trouvé la solution, je mets une petite casquette. Il ne faut pas se prendre la tête, il faut essayer de bien jouer au tennis, de faire plaisir au public et c’est ce que j’ai fait aujourd'hui. J'ai pris beaucoup de plaisir moi aussi. Il va falloir que le public me soutienne sur le prochain match parce qu'il sera très compliqué.

Une question sur l'hypnothérapie, il me semblait que tu t'y étais mis ?

J'ai fait mais j'ai arrêté. J'ai trouvé une autre solution : je parle à mon meilleur pote qui est là. On discute beaucoup. Depuis le début de l'année, cela m'apporte beaucoup sur le terrain. On discute beaucoup en dehors. On essaie de se fixer des objectifs, de ne pas se mettre trop de pression. C'est mon meilleur pote, il est tout le temps avec moi, il me fait du bien. Même aujourd'hui j'ai eu parfois besoin de le regarder, parce que j'avais besoin d'un soutien. C'était pas un match facile, c’était un match compliqué, j'aurais pu le rendre encore plus compliqué en perdant au troisième mais je m’en suis finalement sorti. C'est un peu un travail d'équipe. Cela nous fait du bien. Quand on discute bien, qu'on se met les bons objectifs avant les matchs, cela paie. L'objectif principal est le comportement et se battre.

Nishikori, tu l'avais joué il y a cinq ans, troisième tour. Une défaite en quatre, je crois, si je me souviens bien.

Oui, c'est ça.

Qu'est-ce que tu comptes en retirer ? Qu'est-ce qui a changé depuis ? Tu l'as battu à l’US.

Oui, on s’est joué pas mal de fois. Ce qui est surprenant, c’est que je le bats plutôt sur dur et lui sur terre. C'est un joueur qui prend la balle tôt. Moi, je suis en confiance, je me sens bien dans mes coups et dans mon tennis. Je m'attends à une grosse bataille. Je n'ai pas puisé non plus beaucoup d'énergie aujourd’hui. Même si ça a duré 2 heures 30, physiquement, je me sens bien, je n'ai pas de douleur. Il va falloir essayer de bien récupérer pour arriver à 100 % sur ce match parce qu’il y a quelque chose à faire contre Nishikori. C'est un très bon joueur. Ça va être un gros combat. Je m'attends à un match très difficile, bien sûr. Il revient très bien, il a été blessé et il fait finale à Monte Carlo. Il rejoue très bien sur terre battue. Donc ça va être un gros match, un gros deuxième tour, il faut essayer de ne pas passer à côté.