Tennis. Roland-Garros - Daria Kasatkina : "Mirra Andreeva ? Je la déteste !"
Par Antoine GUILLOU le 31/05/2025 à 16:20
Daria Kasatkina fait son petit bonhomme de chemin, à Roland-Garros. Déçevante à Rome et à Strasbourg, la Russe assure son statut de tête de série n°17 à Paris. Ce samedi, elle a profité d'une Paula Badosa encore diminuée et pas à 100% pour retrouver les huitièmes de finale, Porte d'Auteuil. Un stade qu'elle avait atteint 2018, 2022 et 2023. Pour son premier Grand Chelem en tant que représentante de l'Australie, l'ex-Russe tient son rang et retrouvera Mirra Andreeva au prochain tour, qu'elle connaît parfaitement.
Vidéo - Daria Kasatkina, qualifiée pour les 8es de finale à Paris
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"Récemment, j'ai eu des signes avant-coureurs d’un burn-out"
Félicitations. Excellente performance aujourd'hui. Quelques mots sur le match ?
Merci. Oui, c'était un match difficile. Bon, le premier set était plutôt facile, mais ensuite, les choses ont été de plus en plus difficiles. Ensuite, il y avait une lutte qui s'est installée au 2e set. Les choses se sont tendues un peu, mais je suis très fière d'avoir réussi à gérer la situation.
Daria, vous avez quand même célébré à la fin. Qu'est-ce que cela signifie de jouer dans ce tournoi pour vous ?
Eh bien, pour moi, c'est très important, parce que les dernières semaines étaient plutôt difficiles pour moi. Je n'arrivais pas à me trouver sur le court. Je me sentais un peu plate. Je n'avais pas d'émotions. Peut-être que c'étaient les signes avant-coureurs d’un burn-out. J'ai réussi à revenir dans mon jeu et heureusement, parce que j'adore Roland-Garros. C'est un de mes tournois préférés. Je me sentais beaucoup mieux sur le court. C'est vraiment important de pouvoir avoir ces victoires, c'est vraiment très important pour moi, surtout maintenant.
"J'ai une longue histoire ici, j'ai gagné en juniors"
Félicitations. Qu'est-ce qui vous plaît autant à Roland-Garros ? Vous avez gagné 24 fois sur 33 matchs si je ne me trompe.
Tout d'abord, les courts sont incroyables ici. Ce sont, à mon avis, les meilleurs courts. La qualité est fabuleuse. J'adore ce tournoi. Je le connais bien. J'ai joué plusieurs fois ici en juniors. J'ai gagné ici en juniors. Quand cela arrive, cela reste vraiment en vous pour toujours. Quand on revient, c'est toujours spécial. Je pense que c'est mon 10e Roland-Garros en tant que professionnelle donc, j'ai une longue histoire ici. À chaque fois que je viens ici, je me sens bien. Je connais les moindres recoins de Roland. Je ne sais pas comment cela marche du point de vue spirituel, mais j'ai l'impression que cet endroit me le rend bien.
Vous êtes une joueuse très complète, mais quelquefois, on a l'impression que vous avez de la difficulté à gérer vos émotions. À votre avis, qu'est-ce que font les joueuses du Top 10 pour gérer mieux leurs émotions que vous et qu’est-ce que vous entendez faire ?
Il n'y a que 10 places dans le Top 10. Il y a des joueuses absolument incroyables et quelquefois, le problème n'est pas chez nous, il est juste dans le fait que les autres jouent mieux et incroyablement bien. Tout le monde sait que le tennis est un sport mental. Il y en a qui peuvent jouer mieux, mais à la fin, tout est un problème de mental : qui sait gérer ses nerfs mieux que l'autre, qui arrive à gérer ses pensées pendant les matchs mieux que les autres. J'ai été dans le Top 10 à plusieurs reprises et donc je connais bien ce sentiment.
J'arrive à savoir plus ou moins ce qu'il faut pour être là et dans mon cas, c'est d'être extrêmement régulière, constante mentalement, physiquement chaque semaine. Ce n'est pas facile, croyezmoi, parce que l'on joue dans de nombreux tournois dans différents pays. Il y a le décalage horaire et quelquefois, on se réveille et puis on ne sent pas la balle. Quelquefois, on se réveille et on est malade. C'est la vie. Je pense, à mon avis, ce qui est très important, c'est de toujours rester positif, parce qu'il est vraiment facile de descendre la mauvaise pente quand on commence à perdre peut-être quelques matchs. On se sent nul et on creuse son propre trou et ensuite, il est difficile d'en sortir. À mon avis, il est vraiment important de rester sur cette voie et de travailler dur évidemment.
"Le tennis reste notre travail. Parfois, il y a de la lassitude"
Comment vous entendez-vous avec Mirra (Andreeva) ?
Je la déteste. Mais non, bien sûr que non.
Est-ce que vous l'avez aidé à progresser un peu dans votre carrière ?
La seule chose que j'espère pour elle, c'est qu'elle puisse être... que je puisse être dans son vlog. Les choses se passent plutôt bien entre nous. J'oserais même dire que nous sommes presque amies. Elle est incroyablement talentueuse. Je pense que nous nous sommes entraînées vraiment souvent ensemble et nous allons jouer contre pour la deuxième fois seulement de notre carrière. La dernière fois à Ningbo, c'était vraiment très dramatique (en finale). On va voir ce qu'il va se passer ici, mais on n’a jamais joué sur terre battue l'une contre l'autre. J'ai hâte. Cela devrait être sympa.
Vous avez dit que ces dernières semaines vous ressentiez un peu de burn-out. Alex De Minaur, votre homologue n°1 en Australie, avait dit exactement la même chose il y a quelques jours. Est-ce quelque chose qui vous inquiète souvent ou est-ce que la plupart du temps vous dites : "tant pis, j'avance quand même".
Bon, oui, ici, je suis d'accord avec Alex, parce que notre calendrier est quand même extrêmement chargé. On n'a pas du tout le temps de se reprendre entre les tournois. Le calendrier est vraiment très serré. Quelqu'un qui voyage de par le monde tout le temps peut ressentir une extrême fatigue. Quelquefois, on n’est peut-être pas aussi enthousiaste que d'habitude que d'entrer sur un court. C'est notre travail. Je pense que c'est le cas pour tout le monde. Il y a des matins, on se lève, on n'a pas envie d'aller travailler. Le tennis, c'est notre travail, n'oublions pas. Nous sommes vraiment très reconnaissants et chanceux de pouvoir avoir un travail qui consiste à faire ce que l'on adore. On voyage beaucoup. C'est une vie vraiment très sympa, mais quand on donne tout à quelque chose, quelquefois, il y a de la lassitude. Je pense que c'est normal. Nous sommes tous des êtres humains.
"Je suis prête à mourir sur le court contre Mirra"
Qu'est-ce qu'il va falloir vraiment faire pour jouer contre Mirra ? Vous vous êtes déjà entraîné toutes les deux. On lui a demandé ce qu'elle pensait de vos talents pendant les interviews.
Qu'est-ce qu'elle a dit ?
Elle a dit que ce n’était pas fabuleux.
Oui, tout à fait. Je la déteste. Dans le vlog pendant Rome elle a eu la possibilité d'aller voir des joueurs pour les interviewers au restaurant. Elle a pris sa caméra et c'était catastrophique. (Rires). Et puis, ses compétences cinématographiques qui n’étaient pas au point. Il va falloir qu’elle travaille. Elle a acheté une caméra maintenant pour son vlog. Ce n'est pas évident. Bonne chance pour l'édition de son vlog. Cela ne doit pas être évident. Bonne chance, comme je le disais. Vous voyez, elle et moi on plaisante souvent. On s'embête un peu toutes les deux. C'est notre manière de communiquer. On se traite bien l’une et l’autre. On vient de prendre un bain de glace ensemble. Il va falloir que j'améliore mes compétences en interview. Si elle le dit, elle doit avoir raison.
Qu’est-ce que tu dois faire pendant le match, en revanche ?
Il va falloir que je cours beaucoup. Les échanges vont être longs. Mirra ne donne jamais rien gratuitement. Donc, pour avoir le moindre point, il va falloir vraiment que je meurs sur le court. Je suis prête à le faire. C’est pour cela que je m’entraîne