Tennis. Roland-Garros - Iga Swiatek : "Ce n'est jamais bien de s'autoflageller"
Iga Swiatek, tenante du titre, a passé le test haut la main ce mercredi, au deuxième tour de Roland-Garros, face à Emma Raducanu. Sur le Central, elle a torpillé la Britannique en 1h19, 6-1, 6-2. Après le brutal 6-1, 6-0 à l'Open d'Australie, Raducanu a fait légérement mieux mais ne trouve aucune solution contre Swiatek, contre qui elle a perdu six fois en autant de confrontations sans jamais prendre un set. Au troisième tour, la Polonaise défiera Jacqueline Cristian.
Vidéo - Iga Swiatek au 3e tour de Roland-Garros 2025
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"Je voulais prendre du temps en amont du tournoi pour changer mon état d'esprit"
Félicitations. Tu as validé ton billet pour le troisième tour. Comment tu t'es sentie pendant le match ?
Depuis le début, je savais que je voulais gagner. J'y suis parvenue. J'ai passé un bon moment sur le court. J'ai bien senti le jeu, donc j'ai lâché mes coups.
Tu as dit que tu savais ce que tu voulais faire quand tu as foulé le court et que tu as déroulé. En quoi est-ce que tu peux comparer ce sentiment avec ce que tu as ressenti ces dernières semaines ? Est-ce que ce feeling te manquait ces dernières semaines, cette capacité à déployer sur le court ton plan de jeu ?
Ces dernières semaines, je me suis sentie différente à chaque fois. Parfois je me sentais tout à fait en confiance, parfois je n'avais pas forcément l'énergie, donc c'est difficile de naviguer à travers ces eaux-là différentes. D'une semaine à l'autre, ça n'est jamais pareil. C'est un autre tournoi cette fois-ci. Je voulais prendre du temps en amont du tournoi pour changer mon état d'esprit, pour me préparer, pour être dans l'instant présent et pour faire face à tout ce qui allait m'arriver. Donc je me sentais bien aujourd'hui. C'est tout. On verra bien ce qui se passera à l'avenir mais ces deux matches jusqu'ici ont été plutôt solides, donc je suis contente de ma performance.
On a le sentiment que tu joues toujours très bien contre Emma. Est-ce qu'il y a une raison à cela ? Y a-t-il une motivation, quelque chose de spécial ?
Eh bien, vous savez, cela dépend. Parfois, ça marche bien, parfois ça ne se passe pas bien. On ne sait jamais en fait ce qu'on va faire. Je pense que c'est un affrontement. Parfois, c'est difficile de juger tout en amont, les joueuses ou autres. Il y a des matchs où on se dit qu'on joue bien contre cette joueuse, mais il y a une joueuse qui n'aime pas jouer contre toujours les mêmes joueuses ou contre cette joueuse. Emma, elle joue très bien au tennis parce que quand on a joué ensemble à Stuttgart, c'était un match serré, c'était intense. Donc j'étais prête à tout. Je suis juste contente d'avoir pu me concentrer sur mon jeu, d'avoir pu dérouler et d'avoir réussi.
"Ce n'est jamais bien de s'autoflageller et de penser à ses erreurs"
Tu as dit sur le court, la façon dont Emma joue est-ce que c'est ce à quoi tu t'attendais ?
Un petit peu. Je pense que nous savons tous comment nous jouons. C'est après, on voit comment on joue sur le court à ce moment-là. Il s'agit simplement de mettre en application ses propres qualités. Mais si vous posez la question à une joueuse qui est sur le circuit, on peut décrire tout de suite les atouts de tous les autres, de toutes les autres joueuses, les avantages, les inconvénients, les faiblesses et les forces. Ce sera pareil pour moi. Évidemment, on essaie d'en tirer profit.
Quand on t'a parlé à Rome, après le match avec Collins, on t'a demandé ton ressenti et de l'idée de venir ici, après avoir engrangé tant de succès, est-ce que tu as changé ton état d'esprit ? Est-ce que simplement le fait d'être ici, de venir à Roland-Garros, ça a changé ton ressenti, simplement parce que tu es ici ?
Non, en fait, parce qu'il faut quand même faire la transition, il faut travailler. J'ai bien joué deux fois, lors de deux matches mais ce n'est pas comme si tout allait être facile maintenant, ne pensez pas cela. Ce n'est pas comme si cela allait vous arriver aussi à vous. Il faut être sur le qui-vive coûte que coûte et bien jouer. Il y a un jour qui va être bon, un jour ne sera pas si facile. Donc le fait de venir ici à Roland-Garros… moi, j'aime cet endroit, je joue toujours bien ici. Donc ça me donne quand même une vibration positive, mais c'est à moi après qu'il incombe de travailler.
Félicitations pour aujourd'hui. Plus tôt tu as dit que tu devais changer ta mentalité. Je me demandais : si tu pouvais un petit peu élaborer sur la question.
Je me concentre sur les erreurs commises lors des matches précédents. Ce n'est jamais bien de s'autoflageller et de penser à ses erreurs. C'est très mental, vous savez, le tennis, il faut se faire confiance. Donc, ça m'a pris beaucoup de temps, même si mon équipe me disait ce que je devais changer. Moi, je ne croyais pas toujours ce qu'ils me disaient, mais il faut que je le sente dans mon corps, mes épaules. Certaines erreurs que j'ai commises, il faut que je les commette pour ensuite tirer la bonne conclusion qui s'impose. Après Rome, je savais qu'il y avait des choses que je faisais mal et c'était plus facile d'opérer des changements plutôt que de se dire : le tournoi suivant, ça va être différent. Donc j'ai pris un peu de temps après Rome pour m'y atteler. J'ai essayé simplement de travailler au quotidien, pas forcément de me projeter.
"Maintenant je sens une énergie positive"
Tu dis qu'il ne faut pas s'attendre à trop, mais qu'est-ce qui t'a plu au sujet des deux premiers matchs ?
La stabilité de mon coup droit. J'étais concentrée, j'ai senti plus d'énergie dirais-je... oui, une énergie positive.
J'ai remarqué que tu as pris un jour de coupure avant le tournoi. Je crois que tu as fait une publication à ce sujet, mais je me demandais qu'est-ce que tu fait ? Quelles sont tes habitudes en matière de coupure ?
Depuis que je travaille avec Maciej, j'essaie d'avoir deux jours de coupure avant un tournoi. En fait, ce n'est pas nouveau.
Ça n'a donc pas changé au fur et à mesure des années ?
Non. Au début, quand il a commencé à me connaître, il a essayé de trouver différentes solutions mais il est assez intelligent en matière de programmation. Il a trouvé un système qui fonctionne bien pour moi, parce que chaque joueuse est différente et moi je m'y tiens.
Tu as mentionné à plusieurs reprises qu'il y avait un manque d'énergie de ta part. Ça a été un fait établi ces deux dernières semaines. Est-ce que tu as eu des soucis comme ceux-là déjà auparavant dans ta carrière ou est-ce que c'est nouveau pour toi ?
Non, maintenant je sens une énergie positive. C'est ce que j'ai dit. Si je devais penser à tous les coups que j'ai manqués et à tout ce que j'ai mal fait, et ensuite tout ce que je devais changer sur mon coup droit et mon revers, je n'aurais plus d'énergie ensuite sur le court. Cela mobilise trop d'attention. Il faut simplement que je lâche prise parfois. Ce n'est pas que je n'avais pas l'énergie, mais vous avez vu probablement que je ne courais pas forcément aussi bien contre Coco et Danielle. Il s'agissait simplement plutôt que j'avais trop en tête, plutôt que d'avoir cet esprit compétitif qu'il me fallait. Ce n'était pas parfait mais il fallait que je joue.
Est-ce que c'était arrivé auparavant dans le passé ?
Oui, bien sûr. Ce n'est pas comme tout le monde regardait chacun de mes pas à l'époque. Oui, c'est sûr, ça m’est arrivé.