Tennis. Roland-Garros - Jasmine Paolini : "Sara Errani peut beaucoup m'aider..."
Par Alexandre HERCHEUX le 06/06/2024 à 11:03
L'Italie rayonne. Jannik Sinner n'est pas le seul Transalpin a brillé Porte d'Auteuil. Jasmine Paolini a créé la surprise en s'imposant 6-2, 4-6, 6-4 contre Elena Rybakina ce mercredi, en quarts de Roland-Garros. Personne n'attendait une saison aussi forte de la part de la joueuse de 28 ans. Avec cet exploit, l'Italienne a l'assurance d'intégrer le Top 10 lundi et jouera surtout sa toute première demi-finale en Grand Chelem. Remarquable après avoir joué son premier huitième en Majeur seulement en janvier dernier à Melbourne. Surtout, la tornade italienne n'avait jamais dépassé le deuxième tour de Roland-Garros avant cette édition. La progression est tardive mais fulgurante ! Elle tentera de prolonger le rêve ce jeudi contre Mirra Andreeva pour une place en finale.
Vidéo - Jasmine Paolini en demies de Roland-Garros 2024
Lire la suite de l'article
Retrouvez ici le tableau Messieurs de Roland-Garros 2024
Retrouvez ici le tableau Dames de Roland-Garros 2024
"J'aurais aimé être plus grande"
Jasmine, félicitations. Tu es qualifiée pour les demi-finales simples et doubles. Cela fait quoi ?
Eh bien, aujourd'hui, c'était une journée parfaite, les simples et les doubles. Les simples, c'était un match extrêmement dur, je suis très heureuse d'avoir réussi à revenir au troisième set, parce que c'était difficile après le deuxième set. Mais je suis très heureuse de ma performance. Également, très heureuse pour les doubles, bien sûr.
Félicitations. Comme quelqu'un qui est sur le circuit depuis pas mal de temps, tu as vu des joueuses devenir de plus en plus grandes. Est-ce que c'est difficile, est-ce intimidant pour quelqu'un qui, avec tout le respect que je vous dois, n'est pas aussi grand que votre adversaire aujourd'hui, et certaines des nouvelles joueuses ? Ou bien, est-ce une arme secrète dont tu disposes ?
Une arme secrète, non ! J'aurais aimé être plus grande, parce que j'aurais pu mieux réussir mes services. Mais, j'accepte que je doive faire avec mon corps. Je suis petite ! On essaie de faire en sorte que cela ne soit pas un problème, de faire les choses différemment, d'améliorer d'autres aspects tel que le service. Oui, j'aurais aimé être plus grande, mais je ne le suis pas, et ce n'est pas grave. Il faut faire avec ce que j'ai.
Félicitations, Jasmine. Tu as joué avec Sara en double, elle fait partie de ton équipe de soutien pour tes matchs. Est-elle là uniquement pour le soutien ? T'aide-t-elle pour le côté tactique ? Quelle est la relation ?
Elle m'aide énormément pour jouer les doubles avec elle. Je peux lui parler tennis, je peux lui poser des questions sur les stratégies. Mais également, quelques conseils sur comment me déplacer sur le court, ce que je pouvais faire aujourd'hui pour mieux jouer. C'est quelqu'un qui peut beaucoup m'aider, je pense. Elle a déjà joué une finale de Grand Chelem, et donc, elle s'est déjà retrouvée dans cette position. C'est quelqu'un qui peut m'aider sur de nombreux aspects.
Vas-tu regarder la première demi-finale ? À quel point aimes-tu regarder les autres matchs ?
J'aime bien regarder les autres matchs, mais cela dépend. Parfois, on veut juste ne plus y réfléchir et faire autre chose. Mais si j'ai l'occasion, pourquoi pas. Je n'ai pas regardé Sabalenka et Andreeva, parce que je jouais aux doubles, mais si j'ai l'occasion, j'aime beaucoup regarder le tennis féminin et le tennis masculin. Hier, j'ai regardé Jannik. J'aime le tennis, donc c'est bien de le regarder à la télé.
"Avant, j'avais déjà perdu le match avant de le commencer !"
Tes progrès ont été réguliers. Tu t'en es bien sortie avec l'Australie, Dubaï, et maintenant ici. Y a-t-il eu quelque chose qui a fait que tu t'es dit : « Maintenant, j'arrive au sommet. » ?
Je pense que j'ai commencé à mieux jouer, avec plus de régularité, l'année dernière, mi-juillet. Match après match, je me suis sentie plus convaincue que je pouvais jouer à haut niveau. Mais, cela a été un parcours. Ce n'est pas comme s’il y avait un déclic. C'était un processus. Maintenant, souvent, je sors sur le court et je me dis que j'ai une chance de gagner le match. Avant, parfois, par exemple, quand je jouais contre les plus grandes joueuses, je me disais : « Il faut un miracle pour gagner ce match. » Donc, j'avais déjà perdu le match avant de le commencer !
Jasmine, félicitations. Par rapport aux demi-finales, tu seras face à Mirra. Vous avez joué ensemble il y a un mois. Quelles sont tes impressions et quelles sont les choses qu'il faut améliorer ? Autrement, elle a décidé de ne pas jouer les doubles après sa victoire aujourd'hui dans les quarts de finale. As-tu eu le même type de réflexion ? Ou bien, tu penses simplement à jouer ?
Non, non, j'ai décidé de jouer aux doubles ici. Et pour moi, c'est tout aussi important que les simples, puisque si on entre dans un tournoi, pour moi, il faut aller jusqu'au bout. Mais, c'est ma décision. Je comprends les autres. Je ne veux critiquer personne. Mais en ce qui me concerne, il était important de sortir sur le court, et également de gagner les quarts de finale dans les doubles. Avec Mirra, ce sera un match difficile. J'ai joué contre elle à Madrid. C'est une grande joueuse. Elle est très jeune, mais elle est tellement forte sur le plan psychologique. Elle sait bien défendre, elle sait bien servir. Ce sera donc un match difficile. Mais nous sommes en demi-finale, et donc on n'a aucune chance d'avoir un match facile.
STORIA! 🇮🇹
— Quindici Zero 🎾 (@quindicizero) June 5, 2024
Per la PRIMA VOLTA, da lunedì 10 Giugno, sia nel ranking ATP che nel ranking WTA ci saranno un italiano e un’italiana in top 10 contemporaneamente.
Jannik Sinner e Jasmine Paolini. pic.twitter.com/hIfqXlU1Ho
Il semblerait que les meilleurs joueurs italiens s'améliorent en prenant de l'âge. C'est là où ils ont leurs meilleurs résultats. Est-ce ça ? T'es-tu décidé à un moment d'être plus agressive, ou c'est parce que tes matchs sont plus compliqués et que c'est mieux d'avoir plus d'expérience ?
Je sais que pour moi, le processus a été long puisque je devais croire en chaque étape. Par exemple, la première fois que je suis rentrée dans le Top 100… Maintenant, je pense que j'aurais pu atteindre cet objectif avant, mais je pense que je n'étais pas prête. Je pense que chaque étape que j'ai franchie, je l'ai fait sur le moment puisque, à ce moment-là, je croyais que je pouvais y arriver. Le problème, je dis "problème", mais c'est moi, c'est que je ne croyais pas que je puisse atteindre les résultats que j'atteins maintenant, quand j'étais plus jeune. Pour les autres, je ne sais pas, il faut leur poser la question.
Tu as dit à plusieurs reprises que tu manques de confiance en toi contre les plus grandes joueuses. Pourquoi ? Pourquoi ne croyais-tu pas en toi-même plus tôt dans ta carrière ?
C'est une bonne question, je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas. Je pense que cela m'a aidée, match après match. Au début, je me battais contre elles, mais ensuite, j'ai gagné quelques grands matchs. Honnêtement, je ne sais pas pourquoi je ne croyais pas en moi.
Comment gères-tu le nouveau statut que tu as maintenant ? Par exemple, maintenant, tu as gagné beaucoup de matchs, tu es en demi-finale de Grand Chelem. Et en Grand Chelem, il y a plus de journalistes et d'attention focalisée sur toi. Comment le gères-tu ?
Je pense que c'est un privilège. Si je suis là avec beaucoup de journalistes, c'est parce que j'ai fait quelque chose de bien. C'est un peu différent, mais c'est agréable. Ce n'est pas désagréable.

Mallaurie Noel, numéro 1 CNGT 2025 : "Je profite un maximum"