Tennis. Roland-Garros - Julien Benneteau dit adieu à Roland-Garros

Vous avez déjà peut-être beaucoup parlé sur le court en français, mais pourriez-vous nous faire part de vos sentiments en anglais ?

Comme je l'ai dit, je joue ce tournois depuis 18 ans, j'ai joué deux ans dans les Qualifications. Ensuite, je n'ai manqué qu'un an. Donc c'est un tournoi qui est très particulier pour moi. J'ai essayé de faire de mon mieux sur le court Philippe-Chatrier, mais Del Potro était trop fort partout, à tous les moments, surtout sur terre battue. Mais c'était un moment très agréable de jouer sur ce court devant les membres de ma famille, les amis, et de partager ce moment avec eux. C'est important pour moi. Comme je vous l'ai dit, quand j'étais enfant, c'était un rêve de jouer sur ce court et j'ai joué plus d'une fois ici, j'en garde d'excellents souvenirs, en 2006, en 2014, en double. Donc je ne peux pas me plaindre. Mais ce sera la dernière fois pour moi à Roland-Garros.

Avant de parler du fait que ça va être ton dernier match, pourrait-on parler de ce match-ci ? Je crois que tu tenté le tout.

Effectivement, c'est un peu l'impression que j'ai eue aussi. Déjà ses jeux de service, c'est très compliqué, il n’y a qu’un jeu où j'ai des balles de break, j'arrive à le débreaker, après je n'en ai pas. Il y avait toujours un peu de vent sur ce court, il y avait un côté où quand j'étais vent contre, c'était encore plus compliqué pour moi parce que contre un joueur aussi puissant que lui, il faut être capable de mettre beaucoup de poids dans la balle et moi je manque un peu de puissance. Mine de rien, physiquement, énergétiquement, j'étais un peu moins bien qu'hier, un peu moins bien qu'avant-hier, ce qui est normal avec les efforts consentis, un peu la tension, et le fait que j'avance dans l'âge, malheureusement, c'est là qu'on le ressent. Et puis en plus, j'ai l'impression qu'au fur et à mesure du match, il accélérait, notamment côté revers. Au début, il joue plutôt tranquille, il ne fait pas beaucoup de fautes, il te laisse un peu venir. Après, il y a plus de poids dans sa balle. Il fait plus de revers long de ligne, il met plus en avant. Même si j'essaie d'en mettre, il arrivait toujours à être au-dessus. Le rare moment où je peux avoir, c'est à la fin du premier à quatre partout, mais là, sa force qui est incroyable, c’est qu’en 20 secondes, il éteint le stade avec quatre premières et il me fait 7 points de suite parce que je me retrouve à 0/40 derrière. C'est juste sur ce genre de joueur, quand on joue des mecs dans le Top Ten, mais lui est quand même beaucoup plus fort qu'un joueur du Top Ten. Sans ses blessures, il aurait été dans du Big Four ou du Big Five sans aucun problème. Cela demande d'être parfait, d'être juste dans tous les compartiments. Pour moi, aujourd'hui, c'était compliqué d'y arriver et encore plus sur terre battue.

C'était difficile de ne pas trop verser dans l'émotionnel juste après la fin du match, d'essayer de contenir tes larmes jusqu'à la sortie définitive du court ?

Oui… non… c'était... honnêtement, je ne sais pas trop, je n'arrive pas trop à réaliser... Je me suis arraché au premier tour pour m'offrir un grand match, un grand court contre un très grand joueur, je l'ai eu, ce n'est pas pour autant que j'ai pris ce match comme un « baroud d'honneur », j'ai essayé vraiment de me préparer au mieux et d'essayer de jouer pour gagner. Après, à la fin, il a été incroyablement sympa avec moi, il y a des mots qui m'ont vraiment touché. Et le public était magnifique. Comme je l'ai dit, à part ma maman qui a dû rentrer, il y a beaucoup, beaucoup de personnes qui sont là. Pouvoir sortir comme ça, devant ces gens-là, sur ce court-là, je ne peux pas rêver mieux pour mon histoire avec Roland-Garros. Avant le match je ne me suis pas trop dit que c'était peut-être le dernier, j'essayais de rester vraiment concentré sur le sportif et de profiter, de savourer aussi, de se dire « tiens, ce n'est pas rien de jouer sur le Central de Roland. »

A l'inverse, quand tu constates le niveau que tu as toujours aujourd'hui, la manière dont tu t'es sorti de ton premier tour et aujourd'hui, ça ne te donne pas des envies de repousser la décision que tu as prise ?

Non, parce que déjà, j'ai un luxe incroyable, je peux choisir ma sortie, pour un sportif c'est quand même vraiment quelque chose de non négligeable. Ensuite, je suis content de pouvoir être compétitif, même si c'est ma dernière année, je n'ai pas envie de finir en étant un peu loin dans le classement, en ne pouvant pas jouer les tournois, soit avec des Wild Cards, soit dans les Qualifications etc., je n'ai pas envie de cela. Le circuit est de plus en plus demandant. Je suis encore soixantième parce qu'il ne faut pas se leurrer, j'ai énormément de points grâce à Bercy, j'ai fait un bon Open d'Australie, je suis capable de bien jouer dans de bonnes conditions, mais si je veux être compétitif, je ne peux pas me permettre de faire un programme comme Federer, ça veut dire qu’il faut jouer beaucoup de tournois, c’est beaucoup de semaines, c'est compliqué et que je n'ai pas envie de cela, j'ai envie de passer à autre chose.

Mon but principal est de rester en bonne santé physique, restait plus tôt assez fit, et en forme pour être compétitif sur le court pour pouvoir en Grand Chelem essayer de faire un, deux…  je sais très bien que je n'ai plus dans les jambes 4, 5 matches en 5 sets, c'est trop dur, mais d’arriver à être capable de vivre des beaux trucs en Grand Chelem et sur les tournois que je vais jouer avant, de les jouer à fond en sachant que c'est ce qui va me préparer pour les deux tournois du Grand Chelem qui me reste.

Sur un tout autre sujet, après-demain Richard Gasquet va jouer Rafa Nadal la dernière fois que Richard a battu Rafa, ça s'est passé, tu étais présent à Saint-Jean-de-Luze, as-tu des souvenirs de ce tournoi ? As-tu des souvenirs de ce match ?

R. De ce match, non parce que je ne l'ai pas vu, de ce tournoi, oui, le court était posé sur le trinquet, c’était un tournoi indoor, et donc il n'était pas réglementaire en largeur, à tel point qu’on a gagné le tournoi de double avec Nico mais on l'a joué dans un club parce que le terrain n’était pas réglementaire. Je me souviens de ce tournoi mais pas du match.

Je me permets de te demander, accepterais-tu de nous faire partager ce que Juan Martin t’a glissé à l'oreille à la fin du match, c’était quoi ses mots ?

C'est un peu ce qu'il a dit avec Marion, je ne sais pas si on a bien entendu, qu'il était désolé que ce soit terminé là pour moi aujourd'hui mais que j'avais fait une très belle carrière et qu'il me souhaitait de profiter de la famille et de la vie, qu'il était content pour moi. Que des mots à son image, très sympathiques et très touchants.

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- L'AUTRE FAVORI : Alexander Zverev / Dominic Thiem. Ces deux hommes apparaissent comme les seuls à pouvoir poser des problèmes à Nadal. Le pari "Alexander Zverev remporte Roland-Garros" est coté à 7,00 ; Le pari "Dominic Thiem remporte Roland-Garros" est coté à 8,00.

- L'OUTSIDER et LA GROSSE COTE : Marin Cilic. Si la terre battue n'est pas sa surface de prédilection, le Croate s'est installé depuis quelques temps comme une valeur sûre du top 5 mondial, et il a déjà prouvé qu'il pouvait tenir un niveau impressionnant sur deux semaines. Le pari "Marin Cilic remporte Roland-Garros" est coté à 33,00.

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