Tennis. Roland-Garros - Ons Jabeur insiste : "Depuis trop longtemps sans reconnaissance"
Ons Jabeur a visiblement décidé de porter sur ses épaules la cause du tennis féminin. Mardi, Ons Jabeur ne s'était pas montrée tendre avec les organisateurs du Grand Chelem parisien. "En Europe, de façon générale, la situation est malheureuse pour les femmes, pour le sport féminin, pas seulement dans le tennis, pour le sport en général. On ne diffuse pas de sport féminin, de tennis féminin et ensuite on se pose la question de savoir pourquoi on regarde plus le sport masculin. Je pense que c'est un peu une honte pour la fédération, une honte pour les chaînes de télévision que ce soient les contrats qui soient pris", avait-elle lâché, déçue de ne voir aucune femme en night session. Ce vendredi, Jabeur a posté un très long texte sur X.
Vidéo - Ons Jabeur avait taclé Roland-Garros et la FFT mardi
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"Les jugements viennent vite de la part de ceux qui n'ont jamais regardé un match en entier"
"On a répété à de nombreuses athlètes incroyables les mêmes choses, encore et encore. Que personne ne regarde. Que tout le monde s'en moque. Que le sport féminin n'attire pas les foules. Les jugements viennent vite de la part de ceux qui n'ont jamais regardé un match en entier. Un stade vide est présenté comme une preuve. Quand les stades sont remplis ? Commodément ignorés. Un coup raté fait les gros titres. Les centaines qui sont brillants ? Oubliés. Et pourtant elles viennent jouer, et pourtant elles font des matches, et pourtant elles portent leur sport sur leurs épaules", a-t-elle écrit.
"Si elles célèbrent, elles en font trop. Si elles ne célèbrent pas, elles sont trop froides. Trop émotives. Trop distantes. Trop bruyantes. Trop silencieuses. Jamais bien"
Elle a ensuite dénoncé les critiques faites envers les femmes. "Quand une femme gagne 6-0, 6-0, on dit que c'est ennuyant. Trop facile. Quand un homme réussit ça ? C'est être "dominant", "fort", "inarrêtable". Quand une femme joue avec de la puissance, ils disent qu'elle joue "comme un homme". Comme si la force, la vitesse ou l'agressivité ne faisaient pas partie du tennis féminin. Si elles célèbrent, elles en font trop. Si elles ne célèbrent pas, elles sont trop froides. Trop émotives. Trop distantes. Trop bruyantes. Trop silencieuses. Jamais bien."
"Le tennis féminin écrit sa propre histoire, brillamment, et depuis trop longtemps sans reconnaissance"
Enfin, elle a terminé en démontrant la beauté du tennis féminin. "Notre sport est rempli d'histoires, de grandeur, de batailles. Et pourtant beaucoup choisissent de ne pas voir, de ne pas écouter, de ne pas s'en soucier. Personne ne nie la grandeur du tennis masculin. La férocité des batailles, l'héritage, la magie sous la pression. Mais honoré un pan de ce sport ne devrait pas dire ignorer l'autre. Le tennis féminin écrit sa propre histoire, brillamment, et depuis trop longtemps sans reconnaissance".
Mauresmo avait répondu à Jabeur vendredi matin : "Ce n'est surtout pas que les filles ne méritent pas de jouer en night session"
Amélie Mauresmo, directrice du tournoi, avait quant à elle répondu à la polémique des night sessions à Roland-Garros, ce vendredi matin en conférence de presse. "Je vais le répéter. Pour moi le message ne change pas. Ce n'est surtout pas que les filles ne méritent pas de jouer en night session. Je n'accepte pas que vous disiez cela. C'est clair pour moi. Ce n'est pas une question de niveau de jeu. Notre système d’avoir un match unique le soir n’a pas changé. Le temps potentiel de jeu est évidemment pris en compte. On doit le prendre en compte par rapport aux 15.000 personnes qui sont dans le stade pour le match du soir. Et comme les matches d’hommes se jouent au meilleur des 5 manches, il y a 3 sets minimum, c’est compliqué pour nous de faire autrement", a-t-elle expliqué, agacée par l'insistance de certains journalistes étrangers.