Roland-Garros - Thiem : "Un défi colossal contre Djokovic"

4. Dominic Thiem est dans le dernier carré de Roland-Garros pour la quatrième fois consécutive. Remarquable de la part de l'Autrichien qui a facilement dominé le Russe Karen Khachanov 6-2, 6-4, 6-2 ce jeudi. Une belle victoire pour le 4e mondial qui a rejoint les trois premiers mondiaux en demies. Une sacrée performance des quatre hommes puisque ce sera la première fois depuis l'Open d'Australie 2012 que les 4 premiers mondiaux composent le dernier carré. 

Vidéo - Thiem après sa victoire contre Zverev à Roland-Garros... !

L'Autrichien semble se retrouver seul face à des monstres désormais. D'ailleurs, Thiem n'a pas caché sa fierté à l'idée de faire partie de ce quatuor composé des "trois meilleurs joueurs de tous les temps" selon ses mots. Si bien évidemment, le joueur de 25 ans n'a pas le même palmarès que ses aînés, il reste capable de battre tout le monde sur terre battue et surtout à Roland-Garros, tournoi où il est sans doute le plus fort dans l'année. Contre un Novak Djokovic au sommet de son art, il faudra forcément un grand Thiem pour créer l'exploit mais l'Autrichien a sans aucun doute les armes pour se hisser en finale et peut-être remporté son premier grand chelem. Ce serait une performance phénomènale. 

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Félicitations. Après un début difficile dans le tournoi, vous avez donné l'impression d'augmenter votre niveau depuis le match contre Gaël. Est-ce que c'est le niveau que vous vouliez jouer dès le départ ?

Oui, je pense qu’à chaque match, je me suis amélioré. Les deux premiers étaient difficiles. Les adversaires n'avaient rien à perdre. C'étaient deux matchs très difficiles. Après, à partir du troisième tour, cela s'est amélioré. Bien sûr, après le match contre Gaël, et aujourd'hui, c'était formidable. Donc je suis très heureux de la manière dont je joue.

 

Pour gagner votre prochain Grand Chelem, vous allez devoir gagner un des trois meilleurs joueurs au monde, pratiquement les trois meilleurs joueurs de tous les temps, quel que soit le résultat en demi-finale. Est-ce que vous pensez que vous êtes en mesure de faire cela ?

Oui, c'est la quatrième fois que je suis en demi-finale. J'ai vu que je jouais Djokovic, c'est vraiment très difficile. Comme je l'ai toujours dit, c'est incroyablement difficile de gagner un Grand Chelem, parce que pour nous, joueurs qui n'en avons jamais gagné, si tout se passe normalement, on doit battre des joueurs avec au moins 15 Grands Chelems. Je ne sais pas si quelqu'un peut s'imaginer la difficulté de cela. Je vais bien sûr aller sur le court, et tenter de tout donner. J'espère que je vais réussir, mais le défi est colossal. Novak est en excellente forme, il joue peut-être le meilleur tennis de sa vie en ce moment. Je suis en demi-finale, avec les trois meilleurs joueurs de tous les temps. On peut imaginer combien difficile est le parcours pour moi.

 

On dit que le travail en équipe permet d'accomplir les rêves. Pouvez-vous nous parler de l'équipe que vous avez à Roland-Garros, comment ils vous aident sur le court, et en dehors des courts ?

Tout se passe très bien. Une bonne énergie, qui vient de l'extérieur, quand je joue les matchs, les entraînements vont très bien. C'est important d'avoir un bon état d'esprit. On est ensemble depuis plusieurs semaines en Europe, et à Paris depuis deux semaines et demies. Mais tout le monde, tous les membres de mon équipe sont des personnes formidables, et je m'amuse bien. C'est important pour garder un bon état d'esprit durant toutes ces semaines. Quand on doit travailler, on travaille dur et de manière très intense. C'est parfait pour l'instant.

 

Les joueurs du Top 4 sont en demi-finale, alors que chez les femmes, une femme du Top 25 est en demi-finale. Qu'est-ce que cela veut dire sur le tennis masculin, où tous les joueurs du Top 4 sont en demi-finale, mais aucun d’entre eux n’a dû jouer en 5 sets ? Tout le monde a eu un parcours pas très difficile jusqu’ici.

C'est la première fois, depuis l'Australie 2012, que cela se produit. Si quelque chose comme cela se produit, il y a aussi un petit élément de chance. Pour moi, j'ai aussi eu des moments difficiles dans les premiers tours, où cela aurait pu basculer de l'autre côté. Mais cela ne veut rien dire, c'est juste de la chance. Cela se produit une fois tous les cinq ans que les quatre meilleurs classés du tournoi soient en demi-finale. Pour moi, c'est incroyable, je suis en la compagnie des trois meilleurs joueurs de tous les temps.

 

Vous avez parlé des trois meilleurs joueurs. Pouvez-vous, en une minute, parler des différents défis que chacun d'eux amène ? Comment pourriez-vous comparer leur jeu, pas seulement sur terre battue, mais dans l'ensemble, si vous les comparez ?

La surface n'a pas d'importance contre eux. Tous ont gagné les 4 Grands Chelems. Ils sont aussi difficiles à jouer sur toutes les surfaces. Cela ne s'est jamais produit dans n'importe quelle aire du tennis masculin, que l'on ait trois joueurs qui ont chacun plus de 15 Grands Chelems. Ce sont les seuls à avoir plus de 15 Grands Chelems. Cela explique tout. Maintenant, je suis pour la quatrième fois en demi-finale. Je sais combien il est difficile d'arriver jusqu'ici, et aussi avant dans le tournoi. Eux, ils le font depuis 10, 15 ans, pratiquement à chaque Grand Chelem. Cela montre leur niveau. Ils sont vraiment incroyables. Mais d'autre part, je les connais tous les trois, j'ai joué de nombreuses fois contre chacun d'entre eux. Je me sens très bien en leur compagnie. Mais j'essaye tout ce que je peux pour les battre.

 

Vous avez battu Nadal quatre fois sur terre battue. C'est très rare. Même Roger Federer n'a pas réussi à faire cela. Je voudrais vous demander, est-ce que c'est quelque chose par rapport à son jeu, vous arrivez à voir quelque chose que d'autres ne peuvent pas voir ? Et par rapport à Djokovic, pour vous, c'est peut-être plus difficile de jouer contre lui ou Nadal ?

Les deux sont des joueurs très différents. J'ai un peu plus de problèmes avec des gens qui jouent un peu plus plat, et qui prennent les balles très tôt, comme Novak le fait. Mais on ne doit pas non plus parler de combien il est difficile de jouer contre Rafa sur terre battue. Les quatre fois où je l'ai battu, c'étaient quatre jours incroyables pour moi. Je ne pense pas à Rafa pour l'instant, parce que si je le rencontre, cela veut dire que demain, j'aurais une journée incroyable.

 

Par rapport à ces trois joueurs incroyables, bien sûr, vous les connaissez bien, d'un point de vue technique. Mais qu'est-ce que vous pensez au niveau mental ? Qu’est-ce qu'ils ont de plus que les autres ? Bien sûr, la technique, on peut tous le voir. Mais mentalement, est-ce qu’il y en a un qui est plus fort, ou qui vous crée plus de difficulté, à vous ou aux autres ? Des petites manières de fonctionner ?

Non. Tous les trois ont quelque chose de spécial autour d'eux, compte tenu de tous les succès qu'ils ont remporté. En particulier, aux premiers tours, ils ont un gros avantage par rapport à leur nom. Les joueurs ne croient pas qu'ils puissent les battre, quand ils arrivent sur le court. C'est tout à fait mérité, compte tenu de tous les succès, et c'est compréhensible, d'une certaine manière. Mentalement, c'est une chose, mais l'autre chose, c'est qu'ils jouent un tennis incroyable. C'est une combinaison de tout cela. Si vous n'avez pas cela, vous ne risquez pas de gagner autant de titres qu'ils l'ont fait.