Roland-Garros - Un bien triste bilan français... et des émotions fortes
Ce week-end le tournoi de Roland-Garros a rendu son verdict, ce sont Iga Swiatek et Novak Djokovic qui ont brandi le trophée samedi et dimanche. Des beaux vainqueurs qui ont mis un terme à trois semaines d'intenses combats, des qualifications aux ultimes matchs, rendant gloire aux champions. Au niveau du bilan tricolore, sur les terrains en ce week-end de finales, aucun Bleus ou Bleues à se mettre sous la dent quelques soit la catégorie. Un constat amer, pourtant le début de tournoi et les qualifications à tout même apporté sont lots de frissons.
Vidéo - Gilles Moretton sur le bilan Bleu à Roland-Garros 2023
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Pour la deuxième fois de l'ère Open, il n'y a aucun Tricolore au troisième tour. La dernière fois c'était il y a deux ans, en 2021. Pourtant à ce moment-là, il y avait de l'espoir, avec un carré magique chez les juniors : Luca Van Assche, Arthur Fils, Giovanni Mpetschi-Perricard et Sean Cuenin. Mais ces quatre là, à pas encore 20 ans sont encore un peu tendres. Plus très longtemps pour les deux premiers qui viennent d'intégrer le top 100 et qui devraient faire parler d'eux très vite. C'est déjà le cas pour Fils, vainqueur au 250 de Lyon, mais arrivé à Paris sans avoir eu le temps de digérer. Pour les autres, aucune réelle déception, à part celle de Caroline Garcia, mais que l'on savait dans le dur. En fait, pour vibrer cette année, il fallait être présent dès le début du tournoi. Lorsque loin des retransmissions TV en prime time, le tournoi de qualifications battait son plein. Gaël Monfils et Arthur Rinderknech ont également mis le feu, et ce ne sont pas les seuls.
2. Ils étaient 28 sur la ligne de départ, il n’en restera… pas.
— Jeu, Set et Maths (@JeuSetMaths) June 1, 2023
Pour la deuxième fois depuis le début de l'ère Open, aucun(e) Français(e) ne s'est qualifié pour le troisième tour de #RolandGarros (après 2021). pic.twitter.com/ZRDnqTdf4L
Pouille et Ferro sortent d'un très beau tournoi de qualification
En effet, Lucas Pouille et Fiona Ferro, pour ne citer qu'eux, ont fait vibrer le court n°14 en remportant avec brio leurs trois matchs pour gagner le précieux sésame pour le grand tableau. Ce ne sont pas les seuls puisqu'ils étaient 6 en "finales" de qualification. Alice Robbe a fait plaisir avec son jeu d'attaque, les combattants Laurent Lokoli et Geoffrey Blancaneaux ont également régalés et Elsa Jacquemot était toute proche. C'était la première fois depuis 1995 qu'une telle densité de joueuse tricolore atteignait le dernier tour des qualifications.
Cette année Diane Parry, en pleine bourre depuis quelques semaines, n'a pas eu besoin de wild-card pour jouer le grand tableau. Comme l'an dernier elle a ravi le public par ses variations et a fait totalement déjouer Anhelina Kalinina, finaliste à Rome la semaine passée. Elle n'a malheureusement pas géré le changement de statut alors qu'elle était favorite au second tour. Mais à tout juste 20 ans, elle apprend.
Monfils, Van Assche, Moutet, Rinderknech... ont régalé le public
On s'en souviendra peut-être comme la grosse émotion de la quinzaine. Gaël Monfils, qui n'a pas pu défendre ses chances au deuxième tour, a battu Sebastian Baez après un cinquième set de mutant où il a dû effacer une balle de 5-0 avant de mettre littéralement le feu. Il a donné le sourire aux nombreux supporters venus le voir. De son côté, Luca Van Assche, pour son premier grand tableau a réussi une entrée en matière face à Marco Cecchinato à qui il a mis trois sets (6-1, 6-1, 6-3), face à Alejandro Davidovic-Fokina, il a pu voir ce qui lui manquait encore pour tutoyer les sommets. Au deuxième tour, Corentin Moutet, contraint de jouer à une main en revers, a réussi un match magnifique face à Andrey Rublev. Mais que pouvait-il faire de plus, ainsi handicapé, face à un sacré client. Enfin, c'était le dernier, Arthur Rinderknech a levé les foules du Suzanne Lenglen, même s'il n'a pas pu accrocher le cinquième set face à un Taylor Fritz qui est sorti sous les sifflets du public sans même pouvoir répondre aux questions de Marion Bartoli.
Alors bien sûr on aurait tous espéré mieux, mais toute une génération est sur la fin, d'autres ne sont pas spécialistes de la terre battue. Les jeunes joueurs et joueuses reviendront avec plus d'expérience et surtout peut-être un statut protégé pour éviter de prendre un "gros" dès le début et pouvoir faire vibrer le public plus longtemps.
