Tennis. WTA - Bartoli : "Si je dois mourir à Wimbledon, je l'accepte"
Par Nastassia DOBREMEZ le 04/07/2017 à 13:30
Aujourd'hui, Marion Bartoli est guérie. Mais la Française a souffert de longs mois de souffrance à cause d'un virus qui l'avait contrainte à se faire hospitaliser au mois de juillet dernier. Ne pouvant plus rien manger, totalement affaiblie, elle avait révélé ne pas avoir été "très loin de mourir", au micro de RTL. La jeune femme est revenue une nouvelle fois sur cette période traumatisante dans une longue interview accordée au Times. Alors qu'elle commentait Wimbledon pour une chaîne de télévision l'année dernière, Bartoli s'est soudain sentie épuisée, émaciée, et désorientée. Quand elle est retournée à son appartement de Southfields, au sud ouest de Londres, elle s'est rendue compte qu'elle ne pouvait plus monter les escaliers. "Je ne savais pas si j'allais me réveiller vivante le lendemain matin. Mais j'ai pensé : "Si je dois mourir, si c'est à Wimbledon, je l'accepte", confie-t-elle. En 2013, Marion Bartoli a remporté Wimbledon pour la première fois de sa carrière puis s'est retirée du circuit. "Avoir gagné un Grand Chelem m'a sauvé l'année dernière. J'ai beaucoup souffert sur un court de tennis mais ce n'était rien pas rapport à ce que j'ai enduré en 2016".
Vidéo - L?annonce surprenante de Marion Bartoli avant Roland Garros
Lire la suite de l'article
Marion Bartoli : "Chaque jour, c'était une bataille pour survivre"
Et de revenir sur cette victoire : "C'était presque un miracle de Dieu d'avoir gagné Wimbledon. Mon corps tombait en morceaux, j'avais dû abandonner à Eastbourne. J'avais un virus, je ne pouvais pas jouer. Après avoir gagné, j'ai eu le sentiment de pouvoir déplacer des montagnes. Mais mon corps était épuisé, je me sentais vidée". S'en est suivie la fin de sa carrière et cette maladie qui l'a incroyablement amaigrie : "J'étais morte de faim et fatiguée. Mais quand je mangeais, je vomissais. Dans le même temps, j'avais trop de projets, je ne pouvais pas abandonner. Aujourd'hui, quand je regarde des photos de ce à quoi je ressemblais à l'époque... Je me regardais dans le miroir, je ne le voyais pas... Mon cerveau m'empêchait de voir. Je pouvais entendre les gens dire dans mon dos que j'étais anorexique. Je voulais crier : 'Vous n'avez aucune idée de ce que j'endure'. Chaque jour, c'était une bataille pour survivre. Je n'arrivais pas à croire que l'on pensait que je m'infligeais ça à moi-même : je perdais mes cheveux, mes longs cheveux que j'aime, et mes dents étaient prêtes à tomber [...] Je ne pouvais plus écrire un e-mail, ma peau était si fine que je pouvais sentir l'électricité". Et de conclure : "Aujourd'hui, je commence à me sentir de nouveau vivante".
