Tennis. WTA - Caro Garcia : "Comme si jouer blessée était une preuve d’honneur..."
Caroline Garcia enchaîne les forfaits et pourrait débarquer à Roland-Garros sans avoir joué le moindre match sur terre battue en 2025. Dimanche matin, la Lyonnaise a annoncé un nouveau forfait : au WTA 1000 de Rome (6-17 mai). Touchée à l'épaule depuis un long moment, l'actuelle 117e joueuse mondiale et numéro 4 française a encore besoin de temps pour se préparer à la compétition. L'objectif est clair, "arriver dans de bonnes conditions à Paris" fin mai. Dans un long post sur X, Caro a tenu à interpeller sa communauté sur un thème : "Est-ce vraiment raisonnable de pousser nos corps à ce point-là ?"
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"Comme si jouer blessé était une preuve d’honneur ou une nécessité..."
"Si tu tenais vraiment à ça, tu jouerais malgré la douleur » Quelqu’un m’a dit ça il y a quelques semaines, après que j’ai expliqué que je n’étais pas prête à jouer", commence-t-elle. "Ce n’est pas une attaque contre cette personne, mais plutôt une réflexion sur un état d’esprit auquel on est conditionné très tôt en tant qu’athlète : comme si jouer blessé était une preuve d’honneur ou une nécessité. Ne vous méprenez pas — la grandeur exige des sacrifices. La douleur, l’inconfort, la lutte font partie intégrante du chemin vers l’excellence. Mais il y a une limite que nous devons apprendre à reconnaître et à respecter."
"Ces derniers mois, j’ai reçu des injections de corticoïdes, des traitements au plasma, et d’autres soins"
"Récemment, je me suis reposée presque entièrement sur des anti-inflammatoires pour réussir à gérer la douleur à l’épaule. Sans eux, c’etait invivable. Ces derniers mois, j’ai reçu des injections de corticoïdes, des traitements au plasma, et d’autres soins, uniquement pour pouvoir continuer à concourir. Je ne partage pas ça pour susciter de la pitié, ni pour prouver que je suis dure. C’est peut-être même le contraire. Je me pose une question : est-ce vraiment raisonnable de pousser nos corps à ce point-là ?"
"Forcer son corps au-delà de ses limites juste pour rester dans la course ? Peut-être que cette frontière-là ne devrait jamais être franchie"
Elle a ensuite conclu. "Est-ce qu’avoir mal tous les jours à quarante ans — comme conséquence d’années passées à repousser les limites — mérite vraiment d’être célébré ? Ou est-ce qu’on est allé trop loin, collectivement, dans notre rapport au sport ? Gagner sa vie en tant qu’athlète est un privilège incroyable, et j’en suis profondément reconnaissante. Mais forcer son corps au-delà de ses limites juste pour rester dans la course ? Peut-être que cette frontière-là ne devrait jamais être franchie. Peut-être que beaucoup des victoires que la société glorifie… ne valent pas tant que ça."