Tennis. Roland-Garros - Zverev, son avion foudroyé : "Notre voyage était très drôle"
Alexander Zverev espérait aller chercher un titre à la maison avant Roland-Garros. Malheureusement pour lui, mercredi, il n'a pas résisté à Alexandre Müller au deuxième tour de l'ATP 500 d'Hambourg. Sacré à Munich en avril, l'Allemand n'a pas réalisé une très grande saison sur terre battue. Sa plus belle victoire : contre Arthur Fils à Rome. Finaliste en 2024 Porte d'Auteuil et battu par Carlos Alcaraz, Zverev peut tout de même avoir des ambitions à Paris, même si son arrivée dans la capitale a été compliquée... "On a été frappés par la foudre. On a donc dû atterrir en urgence à Hambourg..."
Vidéo - Alexander Zverev avant de débuter Roland-Garros
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"C'était la première fois de ma vie que j'étais frappé par la foudre"
Bienvenue à Paris. Je sais que tu n'étais pas à 100 % à Hambourg. Comment vas-tu ? Est-ce que tu vas mieux ? Comment était ton voyage ?
Mon voyage jusqu’ici était incroyable. Il y a une bonne anecdote là-dessus. Mon voyage était très drôle parce que nous devions voler hier soir à 18 h 45. On décollait de Hambourg. On voyageait avec Lehecka, Nakashima, des joueurs de double et on a été frappés par la foudre. On a donc dû atterrir en urgence à Hambourg. On ne trouvait pas d'autre vol. Il a donc fallu voler le lendemain matin. Moi j'ai pris un autre vol, j'ai décollé à 1 h 00 du matin, je suis arrivé ici à 3 h 00 du matin. C'était la première fois de ma vie que j'étais frappé par la foudre. En fait, il y a eu juste un peu de bruit, il n'y a pas vraiment eu de turbulences. Ça c'est mon voyage pour venir jusqu'ici. C'est la petite anecdote de Roland-Garros pour cette édition.
Comment te sens-tu ?
Ça va !
C'est la première année sans Rafael Nadal. Est-ce que ça change quelque chose pour toi mentalement ?
Bien sûr que ça change beaucoup parce que l'année dernière, j'ai joué contre lui dès le premier tour. C'était dur. Quand vous devez jouer sur le Philippe-Chatrier, c'est l'athlète qui est le plus respecté, celui qui est le plus craint de tout le circuit. Donc, c'est forcément la tâche la plus difficile à accomplir sur le circuit. Pour moi, c'était donc très différent, je joue un autre gaucher mais pas quelqu'un qui a remporté le tournoi 14 fois. Il va forcément manquer aux fans. C'est quelque chose de spécial cette cérémonie qui aura lieu dimanche. On verra bien à quoi cela ressemblera.
"Les réseaux sociaux, les fans, les supporters clouent beaucoup au pilori les joueurs"
Douze mois auparavant, tu venais juste de gagner Rome, tu es arrivé ici en pleine forme. Ça ne s’est pas aussi bien passé ces derniers temps. Est-ce que tu pourrais te rappeler de comment tu te sentais dans cette chaise il y a un an ? Est-ce que tu dois redécouvrir un petit peu tes émotions en jouant ? Est-ce qu'il y a quelque chose que tu peux faire pour garantir une victoire ou c'est simplement un travail en cours qui ne s'achève jamais ?
Le premier match sera très important pour moi mais, encore une fois, Roland-Garros c'est un tournoi bien différent des autres ; c'est un Grand Chelem, c'est au meilleur des 5 sets et donc il y a beaucoup de choses à prendre en compte au niveau physique : déjà le foncier est beaucoup plus important que lorsqu'on joue en trois sets. Je me rappelle Carlos a reçu la même question, il avait eu une mauvaise saison sur terre battue, il est arrivé ici il avait plus de difficulté au premier match et finalement il a réussi à reprendre du poil de la bête et à remporter la victoire. Je ne dis pas que c'est ce qui va m'arriver, mais j'espère que c'est ce qui m'arrivera. C'est le type d'évolution que j'espère.
L'objectif pour moi est d'avoir la meilleure préparation Est-ce que j'ai eu la meilleure préparation ? Je ne dirais pas que c'est le cas surtout avec Hambourg, mais c'est crucial pour moi de bien jouer dès le départ et on verra comment ça se produira. Je me réjouis de ce tournoi, je me réjouis de cette nouvelle opportunité qui m'est donnée, surtout après l'Open d'Australie. Ce sera génial de pouvoir revenir sur le court d'un Grand Chelem et j'espère que j'aurai mes chances.
Il y a 2 semaines, Caroline Garcia a publié sur son réseau X en parlant des blessures. À quel point ce message résonne en toi ? Qu'est-ce que ça fait de jouer malgré les blessures ?
Je respecte ça à 100 % et je compatis vraiment ; je ressens la même chose. Le truc, c'est que quand on joue au tennis, c'est individuel, c'est nous qui prenons toujours le blâme pour tout. Si j'avais abandonné à Hambourg, on m'aurait tenu coupable parce que j'ai pris l'argent, que j'ai quitté le tournoi après un match. On m'aurait cloué au pilori pour telle ou telle raison même si les raisons ne sont pas légitimes. Pareil lorsqu'on est malade, et même si j'ai joué en étant malade, on peut me tenir coupable aussi d'avoir joué alors que j'étais malade. C'est toujours une question de trouver des excuses.
Souvent, les réseaux sociaux, les fans, les supporters clouent beaucoup au pilori les joueurs ; il y a beaucoup de haine qu'on peut ressentir mais c'est la raison pour laquelle la santé mentale est tout aussi importante que la santé physique. On ne peut pas se cacher. On reçoit souvent des messages de haine de détracteurs sur les réseaux sociaux, sur les différents médias. C'est incroyable. Vous ne voyez pas la quantité de messages de haine qu'on peut recevoir car beaucoup sont supprimés mais nous on les voit en tant que joueurs. Mentalement, c'est un sport très difficile pour nous.
"J'aurais préféré franchement ne pas avoir comme adversaires les trois meilleurs joueurs de l'histoire du tennis pendant les dix premières années de ma carrière"
Es-tu envieux de tous les joueurs qui arrivent sur le circuit maintenant, qui ne sont pas arrivés sur le circuit en même temps que toi quand il y avait les trois meilleurs joueurs de l'histoire du tennis, ou as-tu le sentiment que ce sport continue d’évoluer et devient de plus en plus difficile et que c’est tout aussi dur de percer aujourd'hui qu'auparavant ?
La question est : est-ce que c'est plus difficile de percer aujourd'hui qu’il y a dix ans ?
Oui, pour résumer ma question, d'une certaine manière. Est-ce que ça fait de toi un meilleur joueur de devoir te battre ? Es-tu envieux ou non ?
J'aurais préféré franchement ne pas avoir comme adversaires les trois meilleurs joueurs de l'histoire du tennis pendant les dix premières années de ma carrière parce que je pense que j’aurais peut-être gagné un ou deux Grands Chelems depuis et peut-être quelques tournois de plus. Mais c'était aussi un privilège de jouer contre eux.
Pour revenir à ta question, cela dépend ce que vous voulez dire par « percer ». Percer pour atteindre el top 50 ou le top 100, c'est peut-être plus difficile aujourd'hui. Même le top 30 est plus maintenant. Et même ceux qui ne sont pas dans le top 30 ou top 40 peuvent se hisser aux 10 premières places du classement comme on l’a vu à bien des reprises cette année.
Je pense qu’atteindre le top 10 ou le top 5 mondial était plus difficile à l’époque parce que quatre places étaient prises à tout moment et les places 5, 6 et 7, c’était par exemple Stan Delpo et Tomas Berdych ou quelqu’un comme Kei Nishikori ou David Ferrer ; donc 6 ou 7 places étaient constamment prises. Je ne vois pas cela aujourd'hui. Jannik domine, Carlos aussi. Si vous enlevez les trois derniers mois de ma carrière, j'ai plutôt été très régulier en haut du classement pendant les dix dernières années. Bien sûr Novak reste toujours Novak, quand il est en forme, en bonne santé et motivé, c'est toujours un des plus grands, mais, finalement, pour les autres places, je peux dire que tout le monde a sa chance. On a l'impression que la montée en puissance de certains joueurs arrive plus vite comme Jack Draper cette année, qui est arrivé à la 4e place très rapidement ; C'est un très grand joueur. Il le mérite. Il a remporté un Masters. Il est arrivé en finale d’un autre tournoi. Et il mérite sa place au classement. Jakub Mensik a gagné Miami. Ils méritent absolument ce qui leur arrive et je suis sûr qu'ils vont remporter de nombreux autres tournois à l'avenir et ce seront de très grands joueurs, des challengers pour de grands tournois pendant de nombreuses années à venir. Mais pour y parvenir, il y a 10-15 ans, je pense que cela prenait plus de temps, parce qu'il y avait tellement d’autres joueurs de grand acabit comme Milos Raonic, Kei Nishikori qui n'ont jamais gagné un Masters, par exemple. Si des joueurs comme ceux-là commençaient leur carrière maintenant, ils y seraient parvenus.
Sinner joue son premier Grand Chelem après la suspension, comment le public va l'accueillir selon vous ? L'été dernier, les spectateurs ont crié certains messages.
Non, l'été dernier, le public était très favorable vis-à-vis de moi. Je pense que Jannik est beaucoup apprécié par le public et le sera toujours. Je ne m'inquiète pas trop du public.