Tennis. Roland-Garros - Ivanisevic: "Souvent, je ne suis pas d'accord avec Djoko"

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"Je ne sais pas combien il va en gagner"

Les ambitions sont un sujet presque intime, et même s'il est revenu largement sur la question, Ivanisevic ne sait pas où Novak Djokovic va s'arrêter : "Il faudra lui demander. Je ne sais pas quels sont ses objectifs. Mais c'est incroyable. Si je reviens à l'année dernière en Australie, avec toute cette merde comme je peux le dire, petit à petit, on ne savait pas quoi faire. Et maintenant, il a remporté 23 Grands Chelems et ce n'est pas fini ! Je suis vraiment désolé que Rafa ne soit pas ici. Je l'ai dit il y a longtemps avant même de devenir un membre de son équipe que lui et Rafa allaient dépasser 22. J'espère que Rafa va revenir pour qu'il en remporte un en plus. Novak est le seul joueur qui puisse remporter un Grand Chelem calendaire. Il était à un match de cet objectif il y a deux ans ; il a donc la possibilité cette année, mais c'est encore un long parcours. Les Grands Chelems, c'est son objectif. Je ne sais pas combien il va en gagner. Je pense que dans son corps, il peut en gagner encore beaucoup."

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— TennisActu (@TennisActu) June 11, 2023

"Une nouvelle forme d'entrainement sadomaso"

Le quotidien avec le n°1 mondial n'est pas facile tous les jours, et pour atteindre un niveau qui est le sien, l'entrainement est nécessairement hors-norme : "On fait une nouvelle forme d'entraînement sadomaso : ça commence à deux heures du matin jusqu'à 6 heures. Je ne sais pas ce que l'on peut faire de plus avec lui. Il y a toujours quelque chose. C'est toujours lui qui veut quelque chose. Il se réveille et dit : « mon revers ne fonctionnait pas hier, je dois travailler sur mon revers », mais le revers était parfait selon nous : on règle le revers et il dit « le service ne fonctionne pas ». Chaque jour, il y a quelque chose. Il est perfectionniste. Il a un cerveau de génie. Il y a toujours une chose qui manque à son goût. Il essaie toujours de mettre des choses en place.", a-t-il d'abord expliqué avant de revenir sur le secret de son succès dimanche : "Je suis fier de lui, surtout ses deux derniers matchs. On lui a dit « si tu veux gagner ces tournois, tu dois arrêter de trop nous parler ». Vous avez dû remarquer contre Alcaraz et aujourd'hui, dans les moments difficiles et tendus, il n'a pas regardé, n’a pas crié, ne s'est pas plaint. C'était assez surprenant. J'en suis très heureux. Il est resté très concentré en particulier contre Carlos en demi-finale. Il était vraiment très concentré. C'est comme ça qu'il joue son meilleur tennis. Il ne gaspille pas d'énergie sur des choses inutiles. Si tu laisses un tout petit peu de marge contre ces joueurs, ce n'est pas facile de revenir."

"Souvent, je ne suis pas d'accord avec lui"

Enfin, c'était l'occasion d'avoir un retour d'expérience avec le technicien sur sa mission d'entraineur auprès d'une telle personnalité : "Il a fait de moi un meilleur entraîneur. J'ai eu des succès avant avec Cilic et j'étais à de nombreuses reprises contre lui sur le court. Chaque jour, il y a un nouveau défi. Il te regarde motivé ; tu dois être motivé de plus en plus chaque jour. Pour nous, il y a toujours un petit stress. Le niveau de stress est toujours élevé avec lui, cela ne descend jamais. Chaque jour tu apprends de nouvelles choses. Souvent, je ne suis pas d'accord avec lui, mais c'est mon travail. Tu ne peux pas être d'accord avec tout. Nous fonctionnons très bien en tant qu'équipe. On est plusieurs." Une sacrée expérience en effet, qui devrait avoir énormément de valeur, lorsqu'il s'agira de trouver un nouveau défi, après le départ du Serbe à la retraite sans doute.