Tennis. Roland-Garros - Richard Gasquet avant Sinner : "Je ne suis pas encore fini..."
Richard Gasquet n'a pas précipité la fin de sa carrière, lundi, sur le Central de Roland-Garros. Le hasard du tirage lui avait offert un derby pour le premier tour de son dernier tournoi en carrière, face à Terence Atmane, mais le Biterrois n'avait pas tremblé (6-2, 2-6, 6-3, 6-0). Un soulagement puisque "Ritchie" poursuit sa dernière danse et ce sera cette fois contre Jannik Sinner ce jeudi. La fête devrait être belle, et le public nombreux... reste à savoir si Gasquet peut se payer le n°1 mondial ?
Vidéo - Richard Gasquet, après son premier tour réussi à Paris
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"C’est particulier de se dire que cela peut-être la dernière fois"
Basiquement, d’abord, tes impressions sur ce match ? C’était un drôle de match, un peu décousu. Il t’a donné beaucoup de points, mais bon tu as fait l’essentiel pour l’éreinter physiquement.
Oui, drôle de match. Déjà, quand tu joues un Français, c'est toujours un peu particulier. Le public, tu ne sais jamais trop. C'est un peu bizarre. C'est sûr que c’est la première fois qu'il rentre dessus, donc ce n'est pas facile pour lui. Après, il a très bien joué dans le deuxième. Il a eu un trou sur le troisième un peu physique, qui a duré jusqu'au quatrième. C'est le tennis. En tout cas, cela me fait plaisir d'avoir pu gagner ce match et de continuer un peu l'aventure. C'est le plus important, de se dire que ce soir, je ne suis pas encore fini. Il m'en reste un peu.
Comment on gère cela ? Tu y as pensé ? À la fin un set partout, tu commences… non ou on n'y pense pas du tout ? Mais c'est impossible de ne pas y penser.
Un peu, je ne me voyais pas. Au deuxième, je souffrais un peu, c'était difficile. Je sentais qu'il jouait mieux que moi. Après, j'ai réussi à mieux jouer au début du troisième, le breaker. Cela m'a fait du bien pour la suite. Cela m’a permis de rejouer, de le remettre sous pression ; mais oui, tu y penses un peu avant le match. C’est sûr que c’est particulier de se dire que cela peut être la dernière fois. C'est un peu bizarre. Pendant le match, cela peut faire un peu bizarre. Cela me l'a fait à certains moments. J'ai réussi à gagner ce match et ça fait plaisir.
Bravo, Richard ! J'ai trouvé la poignée de main un peu fraîche ? As-tu eu la même impression que moi ? Et, si oui, est-ce que tu l'expliques ?
Il s’est fait mal. C’est dur pour lui, ce n'est pas facile pour lui. J'espère que ce n'est pas grave, déjà. Quand tu te fais mal, c'est dur. Le principal est donc qu'il aille mieux pour la suite. C'est le plus important.
"Je ne peux pas rêver mieux que jouer contre le numéro 1 mondial"
Richard, les tribunes étaient un peu clairsemées. Est-ce que cela t'a dérangé ? Tu as trouvé cela un peu surprenant ? Tu t'attendais à ce qu’il y ait plus de monde ? En tout cas, ta box et la présidentielle étaient bien pleines, presque plus pleines que le reste du stade.
Il fait froid quand même. C’est difficile. Même moi, je trouvais que c'était difficile sur le court. Après, tu joues un Français, ce n'est pas facile non plus, le Central est grand. Quand tu joues un autre joueur, ce n'est pas facile. Le match était décousu. Ce n'était pas évident pour tout le monde. En tout cas, pour moi, cela se passe bien, je peux revenir. D'avoir gagné ce match, cela me fait plaisir, mais il faisait froid aujourd'hui. Donc, ce n'est pas facile. Il y avait mes amis, la famille, tout le monde. La présidentielle était pleine aussi. J'ai vu les joueurs, quelques joueurs. Cela m'a fait plaisir.
Que faut-il te souhaiter pour la suite ? Un match contre le numéro 1 mondial ? Potentiellement un dernier match sur le Central vraiment contre ce qui se fait de mieux aujourd’hui ou un nouveau match contre un Français, peut-être plus accessible sur le papier, en tout cas ? (Jannik Sinner défie Arthur Rinderknech lundi soir).
Je vais te répondre « un Français », tu le sais. Je ne peux pas dire autre chose. Pour moi, c'est important que le Français gagne, toujours. Après, c'est sûr, si je peux jouer le numéro 1 mondial jeudi, forcément, c'est fabuleux. C'est sûr que c'est une belle affiche pour moi. J'ai pu gagner ce match aujourd'hui, je me retrouve peut-être contre lui. Donc, c'est sûr que l'affiche est belle quand tu es en fin de carrière et que tu joues peut-être ton dernier match. C’est sûr que c’est fabuleux, pour moi, de jouer le numéro 1 mondial après avoir gagné un match. Je ne peux pas rêver mieux.
Ce soir, tu le regardes ?
Oui, je vais regarder un peu. Après, je connais très, très bien les 2. En tout cas, cela me fait plaisir de gagner, de pouvoir revenir. Forcément, je serai content de jouer Arthur. Cela voudrait dire qu’il a gagné, mais c'est sûr que si je jouais le numéro 1 mondial, c'est une très belle affiche pour moi.
"Pouvoir me dire que je vais y revenir, ça fait plaisir. Je suis soulagé"
Jo a réussi ses adieux ici. Gilles a réussi ses adieux à Bercy. Est-ce que c'est quelque chose qui est important pour toi – surtout en tennis, tu ne sais jamais quand tu arrêtes ? Cela aurait pu être aujourd'hui, cela peut être au prochain tour. Tu ne peux pas choisir. Ce n'est pas un boxeur qui va dire : « c’est mon dernier combat ».
Oui, c’est très dur. L’arrêt, c’est très compliqué. Même les plus grands, pour l’avoir fait dans le passé, cela pouvait être un peu dur en Coupe Davis. C'est très, très compliqué, Tu ne choisis pas le tableau. J'ai réussi mon match aujourd'hui. J'ai réussi à gagner. Peut-être que jeudi, j'ai un énorme match à jouer. On verra ce qui se passe. C'est sûr que si je joue Sinner, ce n'est pas le plus facile. En tout cas, c'est une très belle affiche. C’est sûr que cela fait plaisir de pouvoir revenir à nouveau certainement sur le Central ou ailleurs. En tout cas, c'est une très, très belle affiche. C'est une très belle affiche pour moi, mais c'est sûr que réussir la fin, c'est difficile. En tout cas, à Monaco, cela s'est bien passé. Là, forcément, il y a une marche encore plus haute, mais déjà j'ai pu gagner ce match, c'est important.
Bonjour, Richard. Tu étais un peu diminué avant le tournoi. Comment t’es-tu senti aujourd'hui sur le court ? Est-ce que tu te sens à 100 % avant le deuxième tour ?
J'ai eu 2 déchirures aux mollets. Cela a été difficile. J'ai passé un mois compliqué. Je ne savais pas exactement – même si tu peux jouer – si je n'allais pas jouer avec cela. Aujourd'hui, je n'ai pas eu mal. Forcément, quand tu arrêtes un mois, ce n'est pas facile, dès le premier match, de très bien jouer. Ce n'étaient pas des coups… Ce n'était pas facile, il faisait froid aussi. En tout cas, j'ai réussi à m'en sortir et gagner ce match. Sincèrement, cela m’a fait plaisir de jouer. Se dire que, ce soir, je suis encore joueur de tennis ; demain matin au réveil aussi. Cela aurait pu ne pas être le cas et cela l’est.
Es-tu déjà un peu dans : « Je sais que ce sera la dernière fois. Ce moment, c'est la dernière fois. Cet endroit, c'est la dernière fois ». Es-tu déjà dans la nostalgie ou pas du tout ?
Je ne sais pas trop, un peu. Quand je jouais Montpellier, Monaco – j'ai la chance, ce sont les 3 seuls tournois que j'ai joués de la saison, ce sont les plus beaux – oui, je me suis préparé pour. J'ai eu des blessures partout sinon, mais j'ai essayé de jouer ces tournois. Oui, c'est sûr quand tu joues une dernière fois ici et que tu arrives sur le court, cela fait bizarre. C'est un peu spécial. Je suis soulagé, ce soir. Pouvoir me dire que je vais y revenir, cela fait quand même plaisir.