Tennis. Roland-Garros - Coco Gauff : "Les matchs féminins valent la peine d'être le soir"
Coco Gauff a fait le job sur le Lenglen jeudi, au deuxième tour de Roland-Garros, face à la jeune Tereza Valentova, 18 ans et déjà vainqueur de quatre matchs à Paris. L'Américaine n'a pas fait de détails, 6-2, 6-4. Sérieuse prétendante au titre, Gauff avance sereinement et se frottera à Marie Bouzkova pour une place en huitième. En conférence de presse, l'Américaine a donné son avis sur la possibilité de voir des night sessions femmes à Roland-Garros. Ons Jabeur avait été critique envers le tournoi parisien et Gauff a suivi le mouvement.
Vidéo - Coco Gauff au 3e tour de Roland-Garros 2025
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"J’aurais pu préciser le jour où je voulais jouer, mais cela m’était égal. Il faut laisser le sort décider"
Coco, ce n’est jamais facile de jouer contre quelqu’un qui est très jeune dans le sport. Donc, c’était un peu piégeux aujourd’hui. Peux-tu nous dire comment tu as réussi à surmonter et bien joué aujourd’hui ?
Oui, c’est difficile quand on joue contre quelqu’un de jeune. Quand j’ai vu qu’elle était encore junior l’année dernière, je me suis dit : « Oui, effectivement, elle est jeune ». Quand on joue contre quelqu’un de jeune, on sait qu’il sera libre, détendu ; et c’est ce qu’elle était aujourd’hui. Dans l’ensemble, je suis contente de mon jeu. Je pense avoir réussi à gérer les choses. On verra ce qui se passera au prochain tour.
Bonjour, coco. Bravo ! On te pose plein de questions sur l’amélioration de ci ou de ça. Comment arrives-tu as à maintenir la concentration au milieu du tournoi sur ce que tu fais de bien et les choses que tu souhaiterais améliorer et pour penser aux choses qui comptent et pas à des choses moins importantes ?
J’ai tendance à regarder plutôt les choses négatives que positives. Je pense qu’il faut prendre les choses match par match et voir ce que je peux améliorer à chaque match. Une fois que je suis dans le tournoi, je me dis qu’il faut que je fasse confiance au travail que j’ai réalisé auparavant. On a juste un jour entre 2 matchs. On ne peut donc pas faire grand-chose en une journée. Enfin, cela peut permettre d’améliorer ce qui a fonctionné sur le court.
Est-ce que jouer sur le court quand le soleil est sorti était différent par rapport à ton match du premier tour et dans quelle mesure cela a-t-il influé sur la manière dont tu as préparé ou joué ce match ?
Oui, c’était plus dynamique aujourd’hui et je me sentais mieux sur le court. Qu’est-ce que j’ai changé ? J’ai changé la tension parce que je me doutais qu’il ferait un peu plus chaud et que les balles seraient plus rapides. Quant à mon jeu, je ne sais pas, j’ai le sentiment que mon match précédent était plus lent. C’était venteux, j’essayais de gérer point par point alors que, aujourd’hui, je me suis sentie un peu plus à l’aise. J’ai pu lâcher mes coups un peu mieux, et j’avais un plan de jeu contre elle et j’ai pu m’y tenir pendant tout le match, même si je n’ai pas toujours joué comme j’aurais voulu. En tout cas, j’ai fait ce qu’il fallait pour aujourd’hui.
Bonjour, coco. Certains joueurs disent qu’ils essaient de présenter des requêtes en matière d’horaires, style : « Je préférerais jouer le soir » ou « Je préférerais ne pas jouer demain ». Fais-tu souvent des requêtes de ce type et obtiens-tu souvent ce que tu veux ?
Honnêtement, je ne suis pas une joueuse qui fait souvent ce genre de requêtes. Par exemple, ici, j’aurais pu préciser le jour où je voulais jouer, mais cela m’était égal. Il faut laisser le sort décider. En général, c’est plus quand on joue en double que je demande à jouer plus tôt de sorte que, si j’ai un match de double, je ne sois pas en troisième position pour les simples et en cinquième pour les doubles et finisse trop tard. Je préfère jouer les doubles en premier ou en second. La plupart du temps, à moins que j’aie eu de bons résultats dans un tournoi et que je doive jouer la semaine d’après ou 2 jours plus tard, je vais demander à jouer le plus tard possible pour le premier tour.
Mais dans ma carrière, c’est vrai que, quand on est mieux classé, ils sont davantage prêts à vous écouter. Je pense que, après tout, on le mérite. Si on a de bons résultats, c’est bien d’être prioritaire. Quand j’étais jeune, j’étais protégée aussi parce que je ne pouvais pas jouer les matchs de nuit puisqu’il y avait une règle quant à l’âge minimum pour jouer le soir. J’étais donc bien protégée aussi.
"On fait du tennis de qualité, on a de vraies stars côté femmes que le public aimerait sûrement voir"
Quand on regarde les entraînements, le changement entre les joueurs à chaque heure a l’air de se faire sans problème. Au niveau du circuit de l’ITF ou des Juniors, est-ce que cela t’est arrivé d’attendre ?
Oui, cela m’est arrivé. Il y a toujours des gens qui essaient de dépasser le temps qui leur est imparti d’une ou deux minutes. Personnellement, je ne suis pas très stricte vis-à-vis des autres. En revanche, j’aime commencer à l’heure ou une minute avant et finir à l’heure. Il y a des gens qui aiment bien dépasser et vous commencez à avancer le plus possible vers le court. Cela ne me dérange pas trop. Quand on vous dit : « Désolé, j’ai un match, je voudrais faire un ou deux services de plus », mais il y en a qui continuent, qui continuent et vous attendez. 3 fois de suite et ils ne s’excusent même pas. Moi, j’essaie, à ce moment-là, de m’avancer, de dire : « Allez, c’est le moment de quitter le court ». La plupart du temps, les gens sont respectueux parce qu’on sait tous qu’il est difficile d’avoir les entraînements, donc chaque minute compte.
Quand tu es en train d’attendre, est-ce que tu te fais connaître ou tu montres que tu es là en les fixant du regard ?
Si j’ai l’impression qu’ils vont bientôt finir, je suis cool, mais si j’ai l’impression qu’ils vont continuer encore et encore, j’essaie de dire : « Ça va ». En général, mon coach s’en occupe aussi.
Est-ce que tu nous donnerais des noms ?
Non, vous connaissez sûrement la réponse à cette question.
Bonsoir, coco. Aujourd’hui, Ons Jabeur a fait un commentaire sur les matchs des femmes le soir. Est-ce que cela t’embête comme Ons, en tant qu’athlète professionnelle. Es-tu d’accord avec elle ?
Oui, j’en ai parlé il y a quelques jours, mais je n’ai pas tous les détails. Je pense simplement que les matchs des femmes valent la peine d’être joués le soir et d’être en bonne place. Mais quand il y a 2 créneaux, je ne pense pas que ce soit aux femmes de jouer après les hommes à 20 heures 15, c’est injuste. Vous pouvez jouer à 11 heures et cela, c’est si le match finit tôt. Je pense qu’on pourrait mettre des matchs plus tôt, à 19 heures par exemple, comme dans beaucoup de tournois. Si on met un match à 20 heures 15, cela pourrait être un match de femmes et, s’il y a 2 créneaux, que le premier démarre à 20 heures 15, je ne pense pas que les matchs des femmes doivent être joués après les matchs des hommes. Je ne pense pas que les gens doivent continuer jusqu’à 11 heures ou minuit, pour être honnête.
Je suis d’accord avec Ons qu’il faut faire ce qui est mieux pour les fans, mais nous, on fait du tennis de qualité, on a de vraies stars côté femmes que le public aimerait sûrement voir. D’après mon expérience à l’US Open, des matchs de nuit à 7 heures du soir avec Novak derrière moi, je peux vous dire que les gens étaient aussi contents quasiment de me voir jouer que de voir jouer Novak. En Australie, c’était la même chose. Je pense que, effectivement, cela pourrait être amélioré à l’avenir pour ce tournoi.
Quand tu joues contre une joueuse, en particulier une joueuse plus jeune, as-tu l’impression que tu les pousses à bout de souffle ?
Ce n’est pas ce que j’ai noté en particulier, mais c’est vrai qu’elles soufflent très fort. Moi aussi, je respire très fort, mais peut-être plus pour elles. Ce n’est pas quelque chose que je remarque en particulier, si elles sont essoufflées ; en tout cas, aujourd’hui, pas forcément.
Aujourd’hui, vous avez bien retourné, mais moins bien servi. Comment vous l’expliquez ?
Il faudra que je serve mieux et que je continue à bien retourner.
L’autre jour, vous avez répondu à une question sur Serena et vous avez dit que les joueuses et joueurs sont les seuls à connaître véritablement le circuit et qu’il y a des côtés très durs là-dedans. Pourriez-vous nous en dire un peu plus ? Quels sont les côtés négatifs, les difficultés quand on joue sur le circuit ?
Parfois, la solitude. Moi, j’aime bien être seule, mais sur le circuit, on est très seul. Pour moi, en particulier, quand j’étais jeune, tout le monde avait 10 ans. Je suis arrivée du tournoi junior, j’avais des copines ; et puis, tout à coup, je me retrouve sur le circuit et tout le monde a 10 ans de plus. On se sent seul. Quand vous dites : « Qu’est-ce que tu fais ce soir ? » La plupart ne voulaient pas aller dîner avec une jeunette.
Donc, c’est vrai, la différence, c’est d’avoir ou ne pas avoir des amis sur le circuit et essayer de vivre tout cela. C’est pourquoi j’essaie beaucoup de voyager avec mes parents et même cela, c’est dur parce que je ne pense pas que tout le monde ait envie de passer tout son temps avec ses parents. J’essaie de me faire davantage d’amies comme Robin et Alex en jouant en double pour aider à tisser une amitié. Elles n’ont peut-être pas besoin d’être amies avec moi. Simplement, leur dire « bonjour », serrer la main, leur donner davantage d’ondes positives parce que les quelques joueuses qui l’ont fait pour moi quand j’ai commencé, j’ai beaucoup apprécié.